… 9 novembre 1970…

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Entre possible et Impossible, deux lettres et un état d’esprit.

Dans les lettres, comme en tout, le talent est un titre de responsabilité.

La véritable école du commandement est celle de la culture générale.

Proust ? C’est magnifique ! Parfois les phrases sont un peu longues.

Je n’aime pas les communistes parce qu’ils sont communistes. Je n’aime pas les socialistes parce qu’ils ne sont pas socialistes.

« Les gens de gauche ont rarement des grands projets. Ils font de la démagogie et se servent des mouvements d’opinion. La gauche tire le haut de la société vers le bas, par idéal égalitarisme. C’est comme ça que l’on a fini dans l’abime en 1940. Les socialistes sont d’éternels utopistes, des déphasés, des apatrides mentaux : ils gaspillent toujours la plus grande carte des crédits. On ne les a jamais vus dépenser efficacement les crédits.
Je n’aime pas les socialistes, car ils ne sont pas socialistes. »

Charles de Gaulle.

J’assume : alain iametti… alain harmas… L’Ange Boufaréu.

Et c’est ainsi que murmurent les tortues blondes
L’Ange Boufaréu

Koba ou la sombre rémanence… Chapitre N°4 … l’être sans ombre…

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Résumé de l’épisode précédent : au théâtre de Larchy « Le Mel Belchior » l’auteur de théâtre Sosthène Grumeucheux… le maquilleur le grand Raphaello peintre qui cherche sa voie… Atharexa Fineligne castingueuse sous trouble d’un violent coryza… enfin Luigi Pirandello le sicilien inspiré… ce quatuor… s’impose la question : qui a engagé ce Koba ce Sosso ce Iossif ce Djougachvili ?

Ils ne se réunissent qu’aux matins glauques…

L’heure est sombre… au pied de la Tour Chappe… d’où l’on voit loin…
Atharexa ne put venir… son coryza en fut la cause…
– tu t’imagines Sosthène, elle éternue depuis trois jours… à raison d’un éternuement toutes les dix secondes…
Et voilà Sosthène, Raphaello et Luigi de calculer la performance en une heure… un jour… trois jours… Raphaello proposa même de téléphoner au Guinness… pour cette performance en éternuements… en larchyrot’s rythm and blues
– c’est un peu tôt répondit Sosthène en regardant sa montre… à scintillement coréen…
La conversation tomba… des nues…
– sous le sens dit Luigi qui était en phrases…
– il faut tomber le masque ajouta Sosthène… avec un à propos… de celui qui n’est jamais tombé dans le panneau…
– tu veux dire qu’on est tombé sur la tête ?
– c’est ça… Sosthène se leva pour tomber la veste… il avait chaud.
– ils vont croire que je suis tombé sur bec… ah ça mais…

Et on questionna… on chercha… on visita…
Où créchait ce gentilé… moustachu…
Raphael avait visité tous les lavoirs de Larchy… désertés des lavandières… allez savoir pourquoi…
Luigi comme un pèlerin… avait rejoint tous les calvaires… les croix… les monts-ticules… tumulesques… anciens…
Sosthène investit les croisements… spécialement ceux qui se croisaient pour rejoindre plusieurs directions… car à ces endroits géodésiques… certains signes cabalistiques « réduisaient » en erreurs bien de péquins… par malheurs, jamais par bonheur…
Enfin le trio s’était retrouvé au pied de la tour Chappe… il l’avait visitée… parcourue centimètres après centimètres… aucun message.
Rien… pas de Koba, Sosso… bref la moustache et les médailles n’étaient nulle part…

– depuis qu’on parle… Atharexa a éternué… 297 fois…
– faut appeler Guinness…
– trop tôt…
Alors Luigi raconta ce qu’il savait…
– tout simplement… dit-il tombant la bouffarde de sa lippe… « prenons la chose en riant »
– oh Luigi tu contrepètes… grave !
– ça m’arrive en français… mais jamais en italien… qu’ai-je dis de cocasse ?
prenons la chose en riant… qui devient…
C’est à ce moment-là que Sosthène se rendit compte qu’il était assis entre Luigi et Raphaello… deux Italiens…
qui devient « prenons la rose en chiant… »
– ben ça s’équilibre… les fragrances des roses annulent les effluves de nos bouses…
– il arrive que parfois, c’est le contraire… on dirait qu’on a chié dans un massif de roses…
– donc… dit Luigi qui… comme tout homme du Sud ne perdait jamais le Nord… toi Sosthène tu as écrit ce « Koba ou la sombre rémanence » en t’inspirant de ma théorie qui dit … que dit-elle hum… « qu’il n’est pas nécessaire d’écrire les dialogues de scène pour un trois actes au théâtre… il suffit de trouver le cas qui se mettra tout seul en scène pour décrire sa vie… »
– en somme dit Raphaello… à la fin tu signes… tu prends ton chèque… et basta !
– je ne pensais pas arriver à ce résultat… mais c’est tentant!
– et pourtant c’était ton intention… tu finasses Sosthène… Koba… lui va droit au but… c’est d’ailleurs pour cette raison qu’il est à ce poste…
– qu’il était… réagit Raphaello…

– si tu veux… tu penses à Iossif exposé à Moscou sur la place dans sa cage de verre… c’est ce qu’on te dit… mais… l’image au-dessus est à Jiaxing…
Luigi pensif pensait tout haut… que ça n’avait aucune importante… Moscou ou Jiaxing c’est kif-kif… Sosso voulait vivre une autre vie… c’est pour cette raison qu’il nous a appelé… lorsque je l’ai vu sur la scène du Mel Belchior… je l’ai identifié immédiatement…
– l’acteur… tu veux dire…
– faux… celui sur scène produisait un détail unique… que vous n’avez pas vu…
– sa fausse moustache était vraie…
– ses fausses médailles étaient soviétiques…
Raphaello et Sosthène restent muets de dubitativité… néologique chappien des Hauts Larchy…
– vous ne savez pas voir… il n’avait pas d’ombre… derrière lui devant lui à la gauche de lui à la droite de lui… je l’ai vu tout de suite quand il est entré en scène… j’avais placé un spot bien au centre au-dessus… à huit mètre trente-deux…
– ah ben ça alors… qu’est-ce que tu en déduis…
– j’ai ouvert mon manuel de physique du lycée d’Agrigente en quatrième… vitesse… il dit : l’ombre naît de l’obstacle qu’elle rencontre entre la source de la lumière et la surface qu’elle veut atteindre…
– autrement-dit ?
– autrement dit… il n’y avait pas d’ombre parce qu’il n’y avait pas d’obstacle…
… ah ça mais… alors…
– alors Koba n’existe pas…
– mais alors celui qui est dans la verrière…
– il ne fait de l’ombre à personne… pourtant, il emmerde tout le monde…
– celui sur scène ?
– mystère…
– et tu sais ça depuis quand ?
– depuis que j’ai révisé mon manuel de physique…

– Luigi… Atharexa vient d’éternuer pour la 567ème fois… il faut téléphoner au Guinness…
– c’est bien tôt…
– 568…
C’est ainsi qu’ils touchèrent l’impalpable…
Ils plongèrent dans la réalité des choses… si Koba n’est pas de chair et d’os… de quoi son enveloppe est-elle faite ?
Le jour venait de tomber… sans bruit… le trio plia la partition en do dièse mineur et revint dans son quotidien…
… laissant au pied de la tour Chappe la question sans solution… mais chacun ruminait…  en pensant au Guinness… peut-être faudrait-il attendre un peu pour qu’Atharexa atteigne le record… absolu…
… le peuple larchyrotien n’en revenait pas… les autorités locales, notables, sans tables, redoutable, protestable… protestèrent… le peuple ne savait pas tout… et eux non plus… mais le notable notifie… même s’il ne sait rien… surtout quand il ne sait rien…
– tu te souviens… Luigi… de Jiaxing… comment Zhu Enlai a été honoré ?
– d’Urfé ?
– non Daumier…
– là-bas déjà Koba avait suggéré que… tu te souviens…
– exact…

On feuilleta l’album qui s’éclaira devant eux en thermomaocolorama… l’écran se déplaçait avec eux… à quelques mètres d’eux… au loin aboyait un seul chien de Larchy… celui qui aboie tous les jours depuis 19 mois… on entendait l’écho coco…
– on devrait le signaler au Guinness ajouta Raphalello… mais que font les élus ?
– ils siègent pour savoir d’où vient Koba, où crèche Koba, que veut Koba…
– … et si Koba s’était caché dans le chien… faut voir s’il a une ombre… demain on ira y faire… suggéra Sosthène dans son patois… il ne faisait que procrastiner…
– ah ben ça aussi ça peut s’ajouter au Guinness : procrastiner remettre au lendemain ce qu’on peut faire le jour même… 19 mois qu’il gueule l’autre… c’est du Guinness pur jus…
Raphaello tenait enfin son record…

Gentilés
Si le voulez bien
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Et c’est ainsi que murmurent les tortues blondes
L’Ange Boufaréu

… horreur-lumineuse que le monde nous envie… si… si…

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Souvenez-vous…
En 1981, on nous prédit… la doxa socialiste… reprise par les suivistes brailleurs… qui viennent jusqu’à nous…

  • thèse prédictive : « objectifs 80% de bacheliers » faire émerger la richesse neuronique des cervelles hexagonales que le monde nous envie… reléguer le travailleur à 15 000 kilomètres d’ici… du côté de Cathay… ah ça mais !
  • antithèse assurée : « réalisé : 90% de bacheliers pour le cru 2020 »… apprécier l’étonnement du monde devant ce résultat qu’il nous envie… comme toujours… résonnance galactique… media d’hexagone…
  • synthèse Ubuesque : « les masques sont en Asie… » oh bonne mère… la panique… où sont les décideurs qui décident des décisions ?
  • conclusion croquignolesque : « un paysan de la Lozère reçoit une classe de futurs énarques… ils viennent aider le bouseux… première mission trier les patates : les petites à droite les grosses à gauche… une heure après le bouseux revient… le tas n’a pas bougé il n’y aucune patate à droite et à gauche… bon je vais vous donner un truc plus difficile… il faut charger ce tas de fumier il y en a huit tonnes…  il repart… un quart d’heure après il revient tout le fumier est chargé dans les charrettes… ben je comprends pas dit-il… c’est simple dit un porte-parole on ne nous enseigne pas à prendre des décisions… mais pour remuer la merde on est les meilleurs ! »

Les synapses nomenklaturistes selon les métissages croisés droite-gauche  régnèrent… y compris insoumis…
Puis vint le virus…

… là, nous apprîmes que n’avions plus ni travailleurs ni usines… plus de mégalo-pharmacie-konsum… mais nous avions des penseurs…

Ils s’étaient ressemblés en conseils… ils causaient…
Les mêmes après causeries quittèrent les villes pour polluer les campagnes…
Ils fuyaient, ils n’avaient pas la simple basique protectrice barrière du masque… le stock était là-bas chez les travailleurs… ils s’étaient protégés eux… d’abord… eux… quelle absence d’humanité… nous faire ça à nous… à nos bobos… c’est pas bien !
Alors les petits de l’hexagone… des consciencieux qui constataient le tragique et la carence des synapses nomenklaturisées… modifièrent la production de leurs petites entreprises… on abandonna les chemises, les circuits électriques, les petits outillages… les culottes de mémé… on réalisa la fabrication des masques… ce n’était pas de la diversification mais de l’adaptation au besoin immédiat… c’est du sublime… du généreux… de la folie… un truc que les penseurs ne connaissaient pas… il n’y avait plus aucun profs pour enseigner cette logique paternaliste… haro !

Les ateliers tournèrent la nuit les fins de semaine… approvisionnèrent… on se protégea… de la bêtise de l’Etat… contre elle…

Ouf…

Fin de confinement… fin juin… nous respirâmes tel des béotiens goutant de l’oxygène…
Mais… voilà… stocks invendus chez nos sauveurs…  cause, mondialisation… vous êtes trop chers… l’hexagone acheta des cargos de masques à nos chers asiatiques… entre gauchistes on s’entraiderait donc ?
Mais…
A présent…
Après le grand Est asiatique nous sommes interpellés par la même carence… tout aussi subtile… de l’Ouest…
Le grand Moloch US reste ouvert… les petits libraires doivent fermer… la raison : « le livre n’est pas un produit essentiel » autrement dit, l’approche personnalisée du magasin géré au plus près sera défavorisé au profit de la masse… insolente…

La différence entre l’Est totalitaire et l’Ouest hégémonique n’est qu’une apparence… de vocabulaire…
L’Hexagone a choisi depuis 1981… la masse consommatrice plutôt que le citoyen butineur… quatre cents sortes de fromages… allons, ce n’est pas sérieux !

C’est toujours la même doxa…
On est assis le cul entre à gauche le drapeau rouge : étoiles faucille marteau de l’Oncle Mao… à droite la bannière étoilé de l’oncle Sam.
Nous sommes au mitan…
Mais… heureusement qu’il y a Montaigne qui énonce que :

« Sur le plus haut trône du monde, on n’est jamais assis que sur son cul ! »

… et ça monsieur on ne nous l’enlèvera pas !

Et c’est ainsi que murmurent les tortues blondes
L’Ange Boufaréu

 

 

 

… tintinnabulements… et autres borborygmes…

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Nous entendons à présent les tintinnabulements de voix qui fustigent l’enseigne US de ventes des livres sur le Net, au titre que ce monstre détruit nos bons libraires, la bonne blague… de cuistres.

Ces mêmes doctes voix qui pérorent à la TV ne se sont point élevées lorsqu’il était temps, un jadis si proche, elles n’ont pas invité ces autoédités qui négocient coup par coup la promotion de leurs opus avec les libraires justement parce qu’ils sont indépendants… elles préfèrent le carré magique microcosmique des bords de Seine. Elles n’ont pas traité le sujet de cette logique de masse et cette concurrence « sauvage ». Elles ont même assuré la promotion de la littérature US et ses circuits dans de vastes rodéos à l’Ouest qui par antiphrases reléguaient les auteurs autoédités dans la catégorie minuscule du déclassement. Nous avons connu dans les salons, des auteurs qui recherchaient l’immortalité dans ce schéma promotionnel avec le marchepied US. La course au volume d’affaires avec l’A et ma zone était le summum du sublime : le business avant la syntaxe… je ne fus pas du nombre. Je n’achetais pas non plus dans ce bazar, j’avais subi un revers par KO de non-remboursement après trois lettres recommandées, d’un bouquin. C’est la faute à pas de chance, m’a-t-on dit… perte 35 euros. Mon éthique a compris que la malchance n’avait rien à voir… que la stratégie de l’US-moloch était payante par inertie… une fois… mais pas deux ! A présent, ces voix qui mettent en scène leurs tremolos se le permettent parce qu’elles ont le pouvoir de montrer ces larmes indécentes dans le grand diffuseur clignotant de leurs tartufferies… pleurez… pleurez… il en restera toujours quelque chose… le sanglot reste porteur… pour l’audience et l’image de marque.

Et c’est ainsi que murmurent les tortues blondes 

alain iametti…
… nom de plume : alain harmas… surnom L’Ange Boufaréu.

 

Koba ou la sombre rémanence Chapitre 3 : « Sé-Ki-Ka-Di-SSSSa ? »

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Résumé de l’épisode précédent : au théâtre ce soir à Larchy Le Mel Belchior… la troupe salue… quand un homme à moustache, se détache de la troupe et Urbi et Orbi s’écrie :

« Non… mesdames et messieurs… Koba n’est pas mort ! »

Grouillamini gandouglure on s’esbugne on s’désouaffe en buvette de pots… lyonnais haut’antiques… aussi tard qu’est palabrassimum à + soif…

… le jour d’après : horizons glauques, les Haut de Larchy… trois « hombres » causent…

On ne distingue rien dans « la paix nombre »
Un visage s’éclaire lorsque la lippe tire sur une tige de 12 de papier maïs… on distingue un né long… sous un front d’immanence… un œil noir te regarde…
L’àcôté proche tire sur sa barbe qui ne génère aucune flamme… de l’âme…
Le dernier enfin proche aussi, ajuste son col, car les Haut de Larchy sont aux équinoxes sibériens… lui est du Bas Larchy aux chauds climats utopiens… l’ajusteur du col est un peu anarchiste… il est aussi ferblantier…

– d’où il sort ce Koba ?
– tu étais avec moi à la Datcha…
– pas lui…
– de qui alors ?
– l’autre sur scène !
– ho Raphaello tu l’as maquillé… avec une moustache et des médailles…
– et alors…
– … tu dors encore… c’est bien toi qu’a posé la moustache et les médailles…
– non…
– je t’ai donné des sous pour acheter ces dessus !
–  opéra de quat’sous ouais… j’ai trouvé qu’une moustache d’Adolf pour ces sous… une petite merdre aurait dit Ubu… le mec est arrivé dans la coursive… avait déjà moustache et breloques… pendant que je maquille… un vrai plâtrage… j’lui cause… t’as eu la variole p’tit père…
« des peuples » qu’il me répond… ouais… la vérole aussi… j’ai souffert… moi ! puis, s’épanche avec Luksusowa-vodka-polska… j’t’ai jamais vu ici qui m’dit…
– il me ringarde glomavetrop !
– très très libre toi… j’suis Djougachvili et toi…
– oui c’est ton nom de scène… mais ton vrai nom…

– byt’ ostorozhen… toi… fais pas répéter p’tit père des peuples…
– dac ! c’est Byt’ostro ou Djougachvili ?
byt’ ostorozhen veut dire « fais gaffe » en russe, toi moujik… ton… nom ?
– fâche pas… pépé… mi ciamo Raphaello Sanzio
– t’es Italo… t’as connu Toliatti… c’est son blaze… que foutre toi ici…
– je cherche une seconde voie… que j’dis… la Renaissance c’est comme Capri…

 

 

Le trio reste coi… il y avait de quoi… devant ce récit caracacoi…
– faut voir Atharexa Fineligne… c’est elle qu’à fait les cassetinges
Et voilà le trio propulsé chez la donzelle… couturière de son état… l’icelle est sous influence de son coryza… elle tousse, elle mouche, elle souffle… le nez nasille… la voix godille… les yeux lacrimalisent…
– Ki Ka Di Sa… qu’elle dit… car Atharexa née castillane vici vidi vini vendre du chorizo hidalgo jadis en espadrilles… depuis chopa le coryza… holà !

Atharexa gonfle, ballonne, virevolte… de quoi ? Le Djouga-machin c’est qui ?
– c’est bien toi qui l’as choisi ?
– me souviens pas…
– comment t’as fait…
– un type arrive… y’m cause tout ce que t’as écrit Sosthène… j’ai dit « Au suivant ! »
– il a récité ?
– il savait tout… comme une encycliglospidy… voilà, le coryza qui recommence… quand il est venu j’étais en pleine crise…
– ça fait six mois… on dit encyclopédie
– et maintenant ?
– quoi maintenant !
– … ben tu dis il y a six mois on dit encyclopédie et maintenant on dit comment ?
– laisse tomber Atharexa… il avait une moustache…
– queue ça peut foutre… Raphaello a une barbe, ça l’empêche pas de peindre des maquillages… encyclopédiques

– tu peux qualche cosa  Luigi… pourquoi queuqu’eu tu dis rien… plutôt que cake-chose ?
– je pense…
– à quoi ?
– à ce qu’elle vient de dire…

Kè Ke J’a Di ?

Alors le Luigi, le Pirandello, le sicilien… ratio-cina tel Corneille en cinq actes… Atharexa mouchait… Raphaello calligraphiait… Sosthène notait pour son prochain show…
« Imagine Atharexa… tu montes sur scène… personne ne peut te remplacer pour vivre TA vie…
A ça non… que même quando vengo… j’hâbla pas el francès… y mes espadrillas étaient trouées… Ya Queue Moi Ki Sé !
Bravo dit Luigi… tout comme Djougachvili… le Koba le Sosso… lui seul peut interpréter sa vie…
Imagine Raphaello… il monte sur scène qui peut le remplacer dans son rôle ?
Nessuno non é possibile… amici… é vero… Luigi.
Et toi Sosthène… comme Joseph était faber lignarius travailleur du bois… tu travailles le fer blanc…
Basta du martel en tête… maintenant je scribe…
Oui mais si on te donnait le rôle de ferblantier… à jouer sur les planches du théâtre Le Mel Belchior de Larchy tu n’aurais pas besoin d’un texte…
Tu sais Luigi avec les autorités de tutelle… jouer le fer blanc contre le fer forgé… j’m doute comme disait le populiste… c’est un peu comme la fable… entre son pot de terre et son pot de fer… y’en a un qui pète… c’est pas le métal…
Sosthène… j’vais te dire une bonn’chose… t’es trop anar… faut pas dire trop les choses… ça blesse les gentilés Ki Ke sont assis sur leur Aventin…
Comme le Michel Eyquem Ka Di « Sur le plus haut trône du monde, on n’est jamais assis que sur son cul. »

… absolutum verifiarem… dès que l’élu a franchi ce niveau d’altitude la toise modifie… la raison… mais revenons à Koba…

La question reste…
Qui a choisi Sosso le Koba le Djouga…
Pas moi dit Raphaello… ni moi dit Luigi… moi non plus dit Sosthène… j’a pas élu dit Atharaxe…
On interrogea les autres acteurs… l’accessoiriste… la costumière… le coupeur de citrons… la technicienne des surfaces… le pompier de service…
Nuls n’avaient donné son imprimatur pour que le p’tit père des peuples se trouve sur scène… il était apparu tel le Phénix… avec quel panache!

Ki ?
Silence !

Dense

… après avoir vu ce qu’on avait vu et entendu ce qu’on avait entendu… les trente-cinq présents de la troupe se perdirent dans des abysses de réflexion… alors, on eut bien raison de penser ce qu’on pense.

Luigi… tel « il pensatore » celui qui en son temps avait inspiré le penseur de Rodin…
Théorisa dans une sorte d’oraison de l’instant fugace :
« J’emblave… dit-il… nous vivons des résurgences de phénomènes qui nous dépassent… ici… à Larchy… le Mel Belchior… un homme prend place dans l’espace sans que nous en ayons conscience… il monte sur scène… il ne joue pas… il est… tel Descartes… « cogito ergo sum » j’ai une moustache… je tiens ma place du moustachu le Koba… »
… tout le monde trouve Sa Boooo… nul n’a dit mot… maintenant, où il est ce Koba… puisqu’il n’est pas parmi nous… se nicherait-il… en nous ?

C’est pourtant un fait…
Chacun a interprété ce fait… selon la logique de son exégèse…
Sauf que… ne sachant comment Koba est parmi nous… chacun a interprété la mise en scène de son arrivée… glissement progressif… subjectif… jouissif…

… nous sommes hors raisonnements…

Fenotes et gones… larchyrots et larchyrotes… nous fûmes conquis… par la prestation… sommes-nous inconscients… les choses adviennent-elles sans que nous les ayons voulues… ? Quelle attente avons-nous acceptée dans cette inconscience… l’élu admiré serait-il à ce point travesti de pouvoir que le pauvre péquin abdique sa raison critique ?

Ce fut dit dans un grand silence… introspectif… alors, parce qu’Atharexa était juste en train de trompéter pour extirper son coryza, elle n’entendit pas la fin de l’oraison-cinna-cynique de Luigi… elle plia son carré de toile… se redressa… questionna :
– Sé Ki Ka Di Sa ?
… le hourra suivi… la troupe chaleureuse applaudit communautairistiquement… ce point d’orgue.
Le seul tort de Koba était d’être absent…
Alors on s’abreuva au troisième fleuve du Confluent…

Gentilés
Si le voulez bien
Lisez suite semaine prochain

Et c’est ainsi que murmurent les tortues blondes
L’Ange Boufaréu