Le bombyx… du latin : ver à soie…

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Jadis…

Dans les années 50 au sud d’Arausio… au printemps, dès les premières feuilles du murier…qui produit aussi des fruits… nous grimpions à l’arbre rejoindre le surgeon de l’année pour cueillir les feuilles tendres…
Nous les apportions aux vers à soie…

« Lou magnan se regalo di nouvèu fueio d’amourié : l’aubre d’or… »

Au bout d’un mois, le vers à soie parvenu au stade adulte se métamorphose. Il construit un cocon dans lequel il s’enferme, il en ressort deux semaines plus tard « papillon ». Il faut stopper la suite de la métamorphose en ébouillantant le cocon pour dévider le fil de 1,5 kilomètre. Notre contadin voisin vendait sa production de cocons. Il encaissait la somme rondelette de : 50 francs… pour un kilo.

C’était une production artisanale ancestrale de la terre… patience d’arbre, croissance de l’insecte, science du Contadin…

Voilà… ça n’existe plus… le Jupiter de service… impose unilatéralement le monde nouveau… ubérise… VTCise… Mcdorise… genrise… airbnbrise… en globish bien sûr… exit le paysan, le contadin, la tradition… la terre… la langue des félibres… la Provence.

Alors, devant ces vagues… chronophages… anthropophages… ectoplasmiques… pour les jours qui suivent de cet an de grâce 2024… je me retire dans mon cocon, je m’offre un mutisme total… mais y parviendrais-je ?

Va savoir.

Adessias e a l’an que vèn !

             Et c’est ainsi que murmurent les tortues blondes

                                                                       Gentilés  
                                                                       Si le voulez bien
                                                                       Lisez suite jour prochain
… vous pouvez aussi charger le lien des éditions Alain Iametti sur votre moteur de recherche : https://www.editionsalainiametti.com/
vous trouverez les opus édités…
                                                                                                  L’Ange Boufaréu

 

 

 

« Le Révérend John Smith et son aide-de-camp » récit picaresque US.

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                                               Et c’est ainsi que murmurent les tortues blondes

                                                                       Gentilés  
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Le bousier et le prègodiéu… souvenirs des promenades entomologiques…

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Le bousier et le prègodiéu…

Les choses se passèrent telles que je vais les conter.
Ce fut un après-midi, nous traversions les taillis, je conduisais ma petite troupe d’escoulans : pour une leçon d’entomologie. Il y avait Cinna qui trottait à côté d’Athalie, suivaient quatre garçons bien hardis et enfin Louis à la traine, depuis le départ, il se plaignait de son arapède… ce qui nous fit bien rire, car il voulait dire son herpès… si bien que Jules avait soufflé à voix basse : « fais caga amé toun arapedo ! »
Nous traversions le maquis du Plan de Dieu du côté d’Arausio, quand soudain les chênes disparurent net comme tranchés au couteau par un chemin sablonneux. Face à nous s’ouvrait un large espace dégagé de garrigues, une terre en cours de labour, où un animal mythologique puissant tirait une charrue qu’un homme guidait.
Nous restâmes pétrifiés par la beauté de ce tableau bucolique, même Louis cessa un instant de « lagremeja » (larmoyer selon lou Pichot Tresor Provençal NDLC)

Le soc déterrait les souches que l’homme saisissait au passage et envoyait sur des empilements de racines encore chargées de terre.
Nous restâmes longtemps émerveillés devant cette puissance… la bête s’immobilisa devant nous et nous pûmes admirer sa musculature fumante qui nous observait sans ostentation. A ma question, le laboureur répondit qu’il dégageait un hectare pour planter une nouvelle vigne… sachant qu’elle ne « donnerait » des fruits : le Syrah que dans trois à cinq ans et plus tard son célèbre vin rubis.

Pendant cette césure, Louis nous « escagassait » à grattouiller son arapède qui faisait fuir les filles. Ce n’est qu’après l’éloignement de la bête et l’homme tout droit sortis de Virgile, que nous découvrîmes une autre merveille.
Le cheval en station pour être harnaché avait laissé sur le sable un volumineux dépôt de crottin, dans lequel, une population avait élu temporairement domicile pour faire ses emplettes. Une douzaine de « bousiers » se chamaillaient pour faire leurs courses…
La jeune garde me posa alors mille questions au sujet de ces bousiers…

Sollicité… je pris le temps de dévoiler la vie de cet insecte en traitant d’abord Louis pour qu’il arrête de gratta soun arapedo… je sortis une boîte de vaseline de ma biasse et j’en tartinais les lèvres du garçon afin qu’il se taise et écoute la vie de ce bousier que l’on nomme souvent : « bousier vidangeur »
« Un bouffeur de merde ! » proposa Ange… il était Corse.

Effectivement c’est un « coléoptère coprophage » mais dis-je :
« Il est utile de situer son cycle métamorphique dans l’ensemble entomologique. »

Il développe une mutation en deux étapes, le bousier passe sa vie à chercher l’excrément frais, il bâtit une bouse qu’il enterre, la femelle pond un œuf dans la partie aménagée. Pendant six mois la larve se développe dans son milieu nourricier, puis quand elle a épuisé ses provisions, elle se métamorphose en scarabée à carapace chitineuse solide qui vivra encore six mois parfois une année…

Dans la noosphère entomologique chaque insecte à ses mœurs.
Par exemple l’araignée Veuve noire à dos rouge lorsque le mâle livre son écot pour la fertiliser, celle-ci s’attaque à son amant dans une étreinte qui le laissera occis, en la fécondant il deviendra son garde-manger. La carnassière n’aura pas à se décarcasser pour chercher sa nourriture, il devient son stock de provende, une fois l’acte accompli. Le criquet brun fait aussi parti de ces cannibales, la dame est plus imposante que le mâle, au moment du coït elle commence par boulotter le bide du favori afin que sa tête ne perde pas le nord et poursuive l’ordre de son accouplement fatal.
Ainsi certaines femelles d’insectes ont un instinct cannibale, mais uniquement après l’acte sexuel… ce point est important : d’abord la reproduction… après basta pour le couillon qui devient le garde-manger !

Alors voyons ce bousier…Il est particulier…
Il se nomme : « Ioan-lucus procismus sultanensis proclamé » donc de la race Ioan-Luc… qui se proclame prochain sultan… mutation récente et pourtant présente…
Il a une vie hors du commun, au cours de son existence, il a vécu plusieurs métamorphoses : nativement surgi en terres « chérifiennes alaouites » de l’autre côté de la Mare-Nostrum, il muta vers la vague « cocolâtre trotzkynensis » puis la famille « ermitterransis respublica obtus » pour parvenir à l’actuelle : l’exubérante « insoumensis agitatis ».

On pense généralement que cette station sera la dernière afin que nos savants puissent rédiger un article circonstancié dans l’Encyclopédia Gallica, sur la vie, la reproduction, les amours, les saillies de ce bousier… sa métamorphose advenue…
Or il n’a pas tout dit… mais moi… je vais vous dévoiler son futur…
Certes, un voile floute sa mutation ultime… μυστιπό : mystiko… secret en somme : (c’est du grec… le bousier c’est déjà compliqué… assaisonné du grec… vé ! pense au pauvre Louis qui capi res NDLC.)

Poursuivons…
Voyez comme ce bousier est d’aspect massif avec sa carapace chitineuse. Il impressionne surtout par son énergie débordante, un activisme quasi belliqueux lorsqu’il dispute sa bouse aux autres insectes qui ne possèdent pas cette volonté hégémonique… or, cet aspect masque une faiblesse… et pour con-penser il s’est allié… à…

Voyez autour de lui… ces insectes filiformes drapés dans de voiles vert ou brun… ce sont des « prègodiéu » que la peuple nomme « mante religieuse » nous en Provence on les appelle les « prie-dieu : prègodiéu » car ils réclament toujours la prière.

Cette alliance est une expression antithétique un : « occis-maure » : le « prègodiéu » est quasi invertébré, sveltes, délicats de chair, à la tête mobile, au vol rapide et sûr, alors que le bousier est lourd tanca au sol avec une carapace telle une armure de guerrier…
Le « prègodiéu » a une curieuse attitude de toujours se positionner face à un insecte en mouvement, en projetant devant eux ses bras chargés de griffes répulsives, souvent même ils croquent la bestiole rétive, qui ne s’y attend pas… alors que le « Ioan-lucus procismus sultanensis proclamé » passe son temps à remuer la merde…
Donc « Ioan-lucus procismus sultanensis proclamé » et les « prègodiéu » ont conclu une alliance.
C’est le moment dans mon récit que choisit Athalie sortant d’un songe sidéral à cause de Louis qui « s’ancagnait dans ses plaintes grafignouso » elle énonça ce vers célèbre qu’elle ruminait depuis le départ :

« En ce beau temps béni, Louis casse glaoui ! »


Louis en resta coi… car la fille avait des arguments… différents des miens…
Tout le monde posa la question :
« Pourquoi cette alliance ? » sauf Louis… il fougnait.
Simple dis-je !
Avec les changements climatiques, les populations émigrent, les peuples transhument, certains mutent plus vite que d’autres. Les « prègodiéu » décidèrent :
« Que tout individu entrant dans le territoire Gallus-Terra devra se conformer à nos us et coutumes considérant que ce territoire nous appartient ! »
Au début, ils agitèrent un fanion vert… mais la réaction était trop lente, alors ils comprirent qu’il leur fallait une alliance avec un « autochtone en mutation » blindé au sol… d’où l’alliance avec « Ioan-lucus procismus sultanensis proclamé ».
Tu veux dire que :
« Pendant que les prègodiéu gardent l’espace en survol, le procismus sultanensis fait diversion en remuant la merde ? » coupa Cinna qui avait enfin trouvé un siège sur une belle pierre que le Rhône avait transportée jusqu’à nous… d’où naquit cette lumineuse réflexion…
Oui, dis-je :
« Effectivement, il fait le ménage d’où son nom de : « coléoptère vidangeur »

Alors les « prègodiéu » prirent du souci, ils assistèrent avec joie aux énergies démultipliées des « bousiers vidangeurs collatéraux » qui répandaient la bonne parole par des lames de fonds dans quelques lieux… ciblés…
On dit aussi que le « coléoptère vidangeur » aurait un allié lointain il siège à « L’Ail-Y-Szé » ce qui pourrait advenir lorsque la garrigue sera ubérisée dur ! Plus de crottin plus de Virgile de vigne de Syrah de vin rubis… tout arrivera avec des tonnes de CO2 au cul…
Or, « Ioan-lucus procismus sultanensis proclamé » et les « prègodiéu » avaient anticipé les l’espace pour organiser « l’intégrance ».
On vit alors des noces entre mantes et bousiers qu’une « hé mule » d’un couillon nomma « créolisation » le terme avait été ripoliné par « Ioan-lucus » qui on le voit avait beaucoup d’imagination.
L’alliance fut curieuse, nul n’en comprit la raison…
Sauf le jour… où… un soir…
Une femelle « prègodiéu » en rut dur… enlaça un « Ioan-lucus procismus sultanensis proclamé » il devint tout chose… la dame avait des arguments délicats de fines pattes des yeux de porcelaine un souffle romantique souffla sur le galant, elle lui dévoilait l’espace galactique sublime… il désira vivement le coït…
Alors en pleine pâmoison… voilà notre dame « prègodiéu » qui s’attable à dévorer l’enveloppe chitineuse comme une simple meringue… le « Ioan-lucus procismus sultanensis proclamé » y perd ses accessoires laissant le seul utile à l’acte de chair…
Depuis cette saillie le « prègodiéu » a con-firmé son alliance avec le « bousier coprophage » C’est lui qui vidange les sols, lui qui remue la merde, lui qui confectionne les bouses, lui qui apporte sa graine, lui qui piaffe d’impatience, lui qui garde le terrier, lui qui copule enfin et lui qui devient le dernier repas de l’amante…

« Maure alité! »… Moralité!

Il est à peu près certain que « Ioan-lucus procismus sultanensis proclamé » ne verra jamais la récompense que la gent « prègodiéu » a fait miroiter lors de son pacte d’alliance. Il pensera : mais un peu tard qu’on ne l’y reprendra plus… alors il émettra quelques sanglots longs des violons… ou d’autres con-plaintes… mais ce sera trop tard…
Devant la métamorphose advenue, je citais la célèbre synthèse de l’évolutionniste londonien Sir Charles qui m’avait écrit, il assurait que :

« Les espèces qui survivent ne sont pas les espèces les plus fortes, ni les plus intelligentes, mais celles qui s’adaptent le mieux aux changements. »

« Hu ! cria le laboureur ! »

Puis, un silence fit place devant cette fin quasi eschatologique annoncée… qui comme chacun sait nous interroge sur la fin de la nuit des temps…
« … c’est pas demain la veille ! prétendit Louis, moi je suis cent pour cent branché avec le « Ioan-lucus procismus sultanensis proclamé ! je vais tout lui révéler! »
« … bon, alors tu y vas avec ton arapède ! » conseilla Andolphe qui n’avait rien dit jusqu’à présent.
Comme quoi, les leçons d’entomologie ne donnent pas toujours les mêmes morales :

« L’un s’entête quand l’autre sans tête ! »

… aurait dit « Julius Incultus Sublimalus » philosophe latin de l’époque archaïque située entre L’H et L’Q des bords du Xoss…

Et c’est ainsi que murmurent les tortues blondes!
   L’Ange Boufarèu

                                                                                                                      Adessias

 

Évolution « mais ou et donc or ni… car » Fable de basse-cour!

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Calembredaine de basse-cour!

Dans la campagne anglaise
Un gentleman très à l’aise
Devant un âtre chaud, dans des ors très royaux
Lisait les étonnants récits des passereaux
Avec grand intérêt… La révélation
Confirmait l’étrange cas de l’évolution.

Elle disait…
Et précisait…
Qu’un pinson arraché violemment de son nid
Du sol amérindien projeté tel l’ovni
Sur l’une des îles à des milliers de lieux
Lointains Galápagos désertés des grands dieux.
Là, sur chaque îlot végétations divers
Offrent bien des menus étés comme hivers.
Si bien qu’avec le temps… les pinsons biens vivants
Identiques au départ devinrent différents…
… espèce nouvelle étrangère à maman…

C’est ainsi que conclut l’auguste gentleman
Darwin scientifique célèbre découvrant…
Que l’espèce évolue… ravit le conquérant.

L’évolutionnisme ?
Ne serait qu’un truisme ?
Émis le hobereau…
Avec force allegro…

Lecteur sache ! que le quidam était primair
Il mutait… lui aussi en gentleman-farmer
Il avait hérité d’une propriété…
Peuplée de centaines de milliers de poulets.
Le gentleman supputa…
Puis Darwin… adopta…
Si le pinsons mute, ça, c’est son affaire…
Mes poulets muteront, là c’est mon affaire !

Dès lors…
Dehors…
Plus de grains, semoule, foin, verts-végétaux…
Les poulets n’eurent que clous… pneu… matériaux…
Rebuts… vide grenier… papiers… cartons… caisses…
Verre fin concassé… avec ça… engraisse !

Le château devint « clean »…
Le châtelain très « in »…
Les longs mois passèrent, les poulets absorbaient
Tous les gravats grattés arrachés sans rabais
Sa Seigneurie cossue, fière se pavanait
Dans des atours nouveaux venus des Javanais…

« Et vos poulets ? » lui disait-on.
« Évolution! je dis ton nom ! »

Personne n’eût l’idée de traverser le champ
Pour jeter un coup d’œil vers volaille en son camp.
« Mutatis mutandis » le Lord Nouveau voulut
La grandiose fête sanctionnant l’advenu…
Illuminations feux de Bengale géants
Gentry Milords Dames le Tout très élégant…
Se pressent
En liesse
Courtisent
Tissent
Des louanges
Mes chers anges !

Quand soudain du côté des poulets oubliés…
Explose un puissant remugle déplié…
Qui grandit… qui grossit… qui forcit… qui rugit…
Tel géant tsunami… la volaille surgit
Inonde le banquet…
Le monde est offusqué…
Ben… depuis des lustres… la volaille a muté
Darwin l’avait bien dit… le lord n’est pas futé.
Et l’on voit s’avancer… superbes mutations…
Poulets aux becs d’acier… les ergots en action
Les coqs viennent au pas… ils cocoricotent
Un chant de revanche… la vague asticote
Triomphe des plumes… de l’antique poulet
Devenu métal-vautour… dévaste le palais…
Il n’en fait qu’une ruine…
Du lord et sa coquine…
Mutation… les becs d’acier…
Mutation… les cervelles métalliques…
Mutation… les estomacs barbelés…
Mutation… les instincts libérés…
Les Ors et Invités trépassent par les becs
Des new-biology… exit salamalecs!

Morale unique ?
Morale inique !
En voilà mieux…
Qui sautent aux yeux…

Antépénultième « Détenir le pouvoir ?
Certes, mais il faudra acquérir les savoirs ! »
Pénultième… « Celui qui snobe les poulets…
Sur son mont-ticule… il se croit adulé… »
Ultime… « Résident, tu n’offres que des clous…
Au creux de l’œuf mutant… sortira le marlou…
Oublieux mais trop tard… et tu en es l’auteur…
C’est un petit poulet… qui sera ton casseur… »

Et c’est ainsi que murmurent les tortues blondes!
L’Ange Boufarèu

Microcosme

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« A la manière de »

Petite fable tirée des Promenades entomologiques du sieur Jean-Henri Fabre l’Homère des insectes, domicilié à Sérignan-du-Comtat au Nord d’Arausio Vaucluse.

Nous étions en ce début du solstice d’automne qui laisse à la soirée des températures encore estivales en Authentique Provence sous les platanes.
J’avais rassemblé mes béotiens dans un petite compagnie diversifiée. Il y avait aux premières loges : Cinna et Athalie sociétaires du magnum saeculum… vers la gauche extrême un groupe remuant : Mathilde, Alexis, Adrien, Clémentine, Danièle tous active asocia des rebellis egocentrinensis nupensis… Éric praeses du latinum verbum incarnatum vint seul… Gabriel arrivait de non loin d’abord « En Marche » pour rebondir dans le groupe successione praesidis futuris rapidos il était flanqué de pimpants bodyguards… Olivier du charismus évanescentis socialismus il était reconnaissable à son absence de couleurs… à droite, un groupe soudé compact dur roué emmené au pas de hussard par Marine et Jordan je veux parler des verum antique premium galli(sic) ils narguaient la communauté… enfin, en toute innocence avec un regard bien franc, Sarah de agere de reconquista zemouriensis… on lui fit place… avec quelques mouvements d’humeur… Ah ! cette jeunesse ! « Qu’attendons-nous dis-je ? Ce fut Mathilde des rebellis egocentrinensis nupensis toujours en verve qui répondit :« On attend Jean-Luc du melenchonensis authentica subito, mais il est invité à une acampado… ouais dit Mathilde en redressant la colonne vertébrale à l’énoncé du nom du subito : parce que Jean-Luc est le grand acampadouiro, sorte de thésauriseur. Il monte sur toutes les estrades, il harangue les contadins locaux pour les acamper… ce qui veut dire enrôler en réunion : « Es oun bel ouratòri » (c’est un grand tribun : NDLC)Nous laissâmes un « blanc » pour apprécier ces fortes paroles…

Une fois que son absence fut confirmée, nous quittâmes notre retraite pour rejoindre un caïre où avait lieu une autre acampado… un rassemblement exceptionnel qu’il fallait voir absolument.
C’est une sorte de migration où la colonie des insectes de cette partie Latine-Est de l’hexagone se rassemble en foule…
Il en vient de tous les bords et estranbords « avé » leurs provisions : Graveson, Arles, Tarascon, Cavaillon, le Ventoux, les Alpilles, mêmes ceux des traboules lyonnaises, du Lubéron, de Nyons. Certains avaient des réserves vivrières : la tanche ces olives de la Drôme Provençale, d’autres venaient avec le melon, le berlingot, le nougat, la figue, les maïas, les anchoïades pour les cèleris… il fallait tenir du temps au moins et encore plus…

Quelle en était la raison ?

Il faut savoir qu’en haut, là-bas, au nord, dans la capitale allait se tenir un grand noumamen une nomination qui venait après la dissoulucioun du grand arcandier qu’aucun insecte n’attendait.
Depuis qu’il avait déployé ses grandes élytres-élyséennes il cocoriquait dur dès le premier rayon de l’astre solaire. Aux heures vespérales, il avait jacté dans les hublots :

« Esmiassé le soir… dissoluité le matin ! » (élections perdues le soir… dissolution des corps le matin : NDLR)

Ce fut si brutal… que le peuple en resta coi.
Or, vous le savez l’insecte quel que soit son lieu de naissance vit un cycle complexe, on veut dire par là qu’il serait bien que le « power » soit attentif aux peuples de ses terres !
Certains à l’origine ne sont que de minuscules œufs fragiles d’où s’extrait une chenille qui rampe en-même temps sous et sur terre, puis devient pupe au moins trois fois pour renaître plus forte jusqu’à ce qu’enfin elle construise sa chrysalide pour surgir quelques espaces plus tard en adulte…

Prenez le hanneton commun : Melolontha melolontha a un cycle de quatre ans, il passe de l’œuf à l’état larvaire par trois mutations… jusqu’à vrombir sur nos têtes éblouies…

Ou bien le Buthus occitanus le scorpion languedocien qui croît au cours de six mues. A la dernière métamorphose pendant l’hiver et après les trois messes basses, là, il atteint l’âge adulte de reproduction.

Cinna prit un siège pour soulager ses vertèbres et me récita sa leçon : « Lorsqu’il mue, le Buthus cesse de se nourrir entre deux et dix jours avant l’exuviation, du latin « exuviae » dépouilles dérivé de « exuere » enlever ! »
« Elle ne baille pas à Corneille… celle-là, faut se méfier, elle va trop loin ! » ricana Adrien qui s’y connaissait dans les relations avec les femelles.
Ce qui réveilla Athalie qui sortait d’un songe… ce qui était fréquent chez elle.
Nous étions arrivés à pas de loup. Nous nous installâmes en demi-cercle tel un hémicycle de latins, pour assister à cette arrivée de la populis insectum… chaque race avait revêtu son plus beau costume d’apparat…
Nous allions savoir quel était le sens de cette acampado ?
Les lignées, les groupes, les peuplades, les hérédités avançaient selon leur mode de locomotion… dans un ordre inactinique apaisé…

Les chenilles rampaient dans un mouvement de marée que les coléoptères observaient en les survolant à basse altitude… il y avait l’hyponomeute du cerisier à grappe, la laineuse du prunelier, le paon du jour, la processionnaire du pin, le sphynx tête de mort… à leur stade larvaire… puis venaient les impressionnants coléoptères aux chitineuses carapaces des gladiateurs glorieux annoncés en tête par le fanal des vers luisant : cétoine doré, cicindèle champêtre, grand capricorne, bousiers…  surgissent ensuite les brigades des industrieuses fourmis légionnaires, moissonneuses noire des jardins, le tisserandes… non loin venaient les familles Orthoptères, les courtilières communes avec leur membre avant musclés pour excaver… un nuage de criquets migrateur se posa au moment où un groupe de grillons des champs commençaient une symphonie de mirliton… les insectes marcheurs, arrivaient « en marche » gendarme perce-oreille phasmes gaulois… plusieurs essaims abeilles bourdons frelon guêpe s’installèrent en vibrant des ailes pour régénérer l’atmosphère… des troupes de coccinelles à 7 points rouge s’installèrent à côté des pucerons que généralement elles dévorent…

Cette observation mit d’ailleurs la puce à l’oreille de Clémentine… mais ne révéla pas son interrogation au risque de froisser le froissable… enfin… arrivant une troupe de hannetons commun… les frêles libellules en demoiselles dont certaines se posèrent sans craintes sur les grands capricornes et à côté des prègodiéu la mante religieuse carnassière qui généralement se jette sur la pauvre petite… voilà les mouches les moustiques… les papillons jaunes, citrons flambé azuré vulcain myrtil macaon… en clôture venant d’un couloir en forme de vomitorium les arachnidés… prudentes… suivis d’une Chrysope Verte Surnommée « la demoiselle aux yeux d’or »…

Le peuple était au complet…
« Que c’est beau ! affirma Danièle pâmée… »
Il est vrai que ce spectacle impressionnant… impressionnait.
Alors tous les individus s’immobilisèrent comme à « pèd tanca » lorsqu’on joue à la pétanque où on ne doit pas lever le pied… un vol de cigales vint se poser sur un caillou du Rhône qui se la jouait podium… et face au peuple uni recueilli il interpréta un concert en do majeur stridulant qui annonçait une révélation…

Une cigale doyenne s’avança et porta le prédicat en son patois :

« Gentiéu… siéu ben alegraa de vous véire tóuti aqui… volé vous dire quaucarèn ! Un estrassaire despièi quauque tèms predico lou grand ramplaçamen amé si estranbords a pretencioun dé creolesaciuon… (Gentilés… je suis bien heureuse de vous voir tous ici… je veux vous dire quelque chose… un fracasseur depuis quelques temps prédit le grand remplacement avec ses étrangers à prétention de créolisation… NDLR)

Là le peuples des insectes vibra tangua stridula battit des élytres bourdonna des ailes… un long moment… puis lentement le calme revint… la doyenne cigale poursuivit…

« Jamai beissaren li pauto… vous ourdouna partènt d’aqui de oucupa lis relargue touti… d’aquésti gènt, tau la Biblo, amé si dès castigamen emé punimen… (Jamais nous ne baisserons les pattes… je vous ordonne à partir de maintenant d’occuper tous les espaces… de ces gens… telle la Bible et ses dix châtiments et punitions… NDLR)

Seconde ola du peuple des insectes… en délire…

« Pougnèn, esfraian, nisan pertout, répenjan li miasmes, pourtaas malautié… fin-que decèsson… (Piquez ! Effrayez ! Nicher partout ! Répandez les miasmes ! Portez maladies… afin qu’ils cessent. NDLR)

Grande ola finale !

« Veiguerias ! (Vous verrez ! NDLR)

« Carrejas vous ben, tenès-vous gaiard… ora poden iana ! Adessias ! » (Portez-vous bien, tenez-vous gaillard… à présent on peut y aller ! NDLC)
A peine la cigale doyenne eut terminé que disparut le peuple des insectes…
Cinna… toujours assise sur son petit siège pliant leva la tête vers moi… et dit :
« Il va falloir écrire un compte-rendu car le monde attend ce message ! »

Alors ce fut une foire d’empoigne car les rebellis egocentrinensis nupensis s’opposaient vertement au praeses du latinum verbum incarnatum le successione praesidis futuris rapidos flanqué de ses bodyguards tenta mais le charismus évanescentis socialismus jura, jusqu’à droite des verum antique premium galli(sic) échouèrent dans leur chorus d’éteindre agere de reconquista zemouriensis… ce fut le bordel total… une vraie cagade…

Je laissai les passions s’écouler au sablier du temps…
La rumeur se calma, je proposai une conclusion :

« Songez, dis-je, qu’il vous fut possible d’assister à une exceptionnelle acampado du peuple des insectes un vrai « Microcosme » en action, où les familles se sont réunies sans animosité aucune, pour affronter un formidable mal : « lou grand ramplaçamen »
J’eus pensé que ce spectacle eut induit un écho dans vos synapses qui ne sont plus si béotiennes que l’on prétend. Cette concorde vous eut donné la solution de nos soucis quant aux poids des migrations… qu’elles soient humaines, animales, végétales, microbiennes, financières, religieuses, et autant d’autres…

Hélas !
Le silence se fit…
Et chacun reprit sa voie vers soun oustau… sa maison en ruminant dur le sens à conclure…
La rupture ne saura tarder… même le microcosme… enfin veiren ben… nous verrons bien (soupir !)

Adessias.  

Et c’est ainsi que murmurent les tortues blondes!
   L’Ange Boufarèu