Lorsque 18 : Révélation précède 19 : Résurrection… Take care!

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Josef in the cloud…

18… révélation…  


… Halte !
Ordonna le planton à la porte du quartier des Marines US lorsque Josef revint le matin du lendemain qui avait vu l’ombre quitter l’US-Land.
Josef savait que ce commandement ne lui était pas adressé, car peut-on arrêter une ombre ?
Il poursuivit son chemin pendant qu’un livreur de légumes était éconduit… un espion russe en camouflage paysan, sans doute.
Josef-Jérémie traversa la place d’armes, incognito salua les étendards, il avait le temps. Il croisa les joggeurs qui s’époumonaient, ils ne le virent point. Il atteint sans heurt la porte du bunker.
En son absence, l’édifice Top-secret s’était tenu en règle, il pianota pour composer son code, la porte s’ouvrit.
Il monta, rencontra plusieurs huiles, aspirants qui aspiraient toujours, factotums qui factotaient… là dans le couloir, il avançait avec prudence…
Au fond devant sa porte… les mêmes MP montaient la garde.
L’un, toujours assis sur sa chaise, contre le mur, en appui sur les deux pieds arrière, lisait un nouveau comic’s-book dans lequel un US boy armé d’une seule pétoire… pétaradait dans tous les coins pour occire les méchants russes vis-à-vis…
Josef nota les deux piles de BD de chaque côté de la chaise qui s’élevaient d’un bon demi-mètre en attente de lecture.
L’autre s’excitait toujours sur son cosmic’s-phone… à l’arrière-plan du décor s’entassaient des corps dissouts noyés dans les fumées d’un canonnage d’artillerie lourde…
Ça sentait le Wrigley’s-ananas-chocolat-menthe…
Josef-Jérémie franchit l’obstacle à pas d’ombre, s’inclina devant son sésame qui glouglouta les cinq notes himalayennes, la porte s’ouvrit au son des tubes tintinnabulants… laissant les MP de marbre… seul Josef pouvait entendre.
Il revenait chez lui… aussitôt, il se projeta pour inspecter l’alignement règlementaire de ses dictionnaires, glossaires, thésaurus, nomenclatures, encomium…
L’ordre régnait, les langues n’avaient point transhumé.
À cet instant on frappa à la porte…
… !
Il est inutile de rappeler le processus d’ouverture de l’huis, sachons seulement qu’à l’ouverture, le maître d’hôtel impatient grinçait des dents, pour quelle raison… allez savoir ?
… votre breakfast sir !
… allez en paix mon fils !
Ce qu’il fit.
Alors… Josef… noua sa serviette autour du cou et scalpa d’un geste Algonquin son œuf à la coque… qui est le début de la méditation du matin. Ce thème fera l’objet d’un chapitre dans lequel on exposera en détail toute la liturgie d’un authentique prophète décalottant un œuf… extra frais.
Mais à présent, l’œuf étant sécable, il fallait lui faire la peau… de ses coquilles toilettées.
Requinqué… car tout prophète a besoin d’énergie pour « être »… douché, relingé, astiqué… le voilà devant l’huis… qui glougloute…
La porte s’ouvre, il surprend les deux MP… à sa vue… le premier honteux se fracasse sur le sol au milieu de ses comics… l’autre cavale des pouces sur le clavier, lève la tête… découvre l’ombre… être devenue… et tous les deux se figent en un g’ar’d’à’v’  olympien…
En colonne, le trio part vers le sous-sol du bunker…
Chemin faisant, bis repetita, ils rencontrent des huiles qui saluent, des aspirants qui se figent de respects, des factotums qui s’affairent… la délégation parvint devant l’huis secrète… la porte en somme…
… !
Josef franchit seul le seuil du cénacle… secret… top secret…
Même lieu, ter repetita… même décors, même pensum… quoi que…
… j’avais illico remarqué la modification des attitudes, les 7 étaient devenus d’une douceur angélique… une pâte de guimauve moelleuse… je le précisais aussitôt dans le second opus de mon manu-script par une paperolle parfaitement ajustée.
Nous allions aborder enfin, le point essentiel de la compétence d’un décrypteur devenu prophète en instance de liberté… Josef n’était pas dupe, il savait.
Nous sommes en phase !… commença l’orateur central et sommet de la pyramide… néanmoins, nous sommes confrontés à de nouveaux problèmes…
je ricanais intérieurement… mais je ne laissai rien paraître !
Nous n’avons pas encore réussi à pénétrer la quintessence du concept… peut-être, auriez-vous cette compétence !
Ajouta-t-il… la tension était palpable… je sais on l’a déjà dit… mais c’est d’un tel lieu commun « crétin » !
j’avais bien noté l’hésitation qui accablait ce pauvre homme quant à qualifier cette valeur que je possédais… mais il n’était pas question que je céda à leur demande… je laissais mijoter à petit feux…
Car, je dois vous le dire… après votre départ… nous ne pourrons plus décoder ce qui nous arrive des quatre coins du monde. Les messages les plus complexes signent : « Et depuis… s’interrogent toujours les Tortues Blondes ! »
… c’est logique ! dis-je.
On entendit voler une mouche… of course, ce qui prouve que le ménage était mal fait… c’est justement ce que pensait Josef lorsqu’il réécoutait les bandes enregistrées ici… quantité de mouches sur le micro faisaient leur toilette ou forniquaient dur ! dur !… situation révélatrice du laisser-aller de ce bunker… il supputait parfois que l’enregistré avait voulu masquer sa voix, la mouche délirante sur le micro l’obligeait à réécouter plusieurs fois le passage… à moins que…
… je vais vous dire !
Et je le dis…
… vous faites référence dans vos interrogations sémantiques à un terme que notre jargon pourrait être identifié par l’expression « fuite » qui se traduit généralement par leak… la plupart du temps ce terme est utilisé par les marins… ne sommes-nous point des matelots sur un navire arrimé ?… si je poursuis l’analyse… je rapproche à l’inverse de l’inadvertance ce verbe et ce substantif… et j’obtiens : fuite dans le navire… autrement dit le navire coule !
… et nous sommes dedans…
Stupeur et sirop aigreur-doux japonais… mouvement de panique…
… j’ajouterais dis-je qu’en langage crypté le terme pourrait être « Somebody-leak »
Révélation… tragique…
… quelqu’un fuite !
… C’est génial dit le sommet du tétraèdre…
… Oui, mais qui ? Chuchota l’extérieur droit ?
Silence… alors, ils se suspectèrent… la tension devenait intenable…
Une mouche bombina aussitôt le vers d’Arthur…
… Ah non ! gémit le tétrarque, encore un hexagonal, ça suffit avec le François et ses quatrains, on a aussi les Tortues Blondes… approuvé par le premier situé à la droite du sommet… et en plus qui est ce « Casque d’Or »…
… oui mais, si c’était lui le « Somebody-leak » ? Susurrai-je ? N’est-il point codé ce vers ?
« A, noir corset velu des mouches éclatantes, qui bombinent autour des puanteurs cruelles… »
… n’est-ce point la situation que nous vivons… ici… et maintenant ?
Alors, le troisième en partant de l’extérieur vers le centre s’éveilla, il avait le grade le plus bas de la hiérarchie présente… il était donc en mission commandée par un aréopage absent qui voulait savoir ce qui se disait au présent…
… j’observe… malgré le consensus partagé par tous, cet « entre-nous » qui lie nos ontologiques personnes… serait démasqué odieusement au grand vent… par ce « Somebody-leak »
Mais… enfin… le monde doit-il savoir quels sont ces modiques avantages ?
Que certains empruntent un torpilleur pour aller pêcher la morue en plein Pacifique ? Que des valises destinées aux caciques du coin se vident seules avant d’arriver à leurs destinataires ?
Que certains ergotent sur le voyage anodin d’un membre étoilé qui fit un saut de puce entre Washington et Berlin sur un jet de la navale pour réaliser sa nuit de noce dans la vieille Europe ?
Pourquoi donc diffuser le nom de l’organisateur de vente de véhicules usagés de l’US land dont la quête est nécessaire pour ses jubilés…
… !
L’inconnu… observa un silence lourd de mutisme…
… Nous vous le disons Josef-Schmitt Première-classe qui va retrouver les civils du côté de Pittsburgh… il serait temps de nous livrer le secret… des secrets… ces Tortues Blondes qui annoncent Casque d’Or sous des quatrains d’un vieux François…
… Nostradamus… sir !
… Ouais… qui est ce « Somebody-leak » ? quel est l’intérêt de jeter la fleur galonnée à la vindicte des peuples !
Derrière l’orateur fantassin, le second rang assassin approuvait…
… j’observe reprit l’ailier gauche enhardi par cet encouragement, que ce lieu même, réputé sain de micros… serait truffé d’indésirables !
… je sais coupa Josef… même les mouches occupent les lieux… certaines espionnent pour le compte de Moscou…
… mais alors… nos identités, nos vies, nos familles, nos coutumes, notre quotidien en somme… mis au jour chaque jour… exposé à la foule et aux mouches… l’impeachment nous guette…  messieurs !
… c’est tragique ! conclut le sommet du triangle isocèle… qui s’agitait.
… vous oubliez quelqu’un !
qui… hésita le cacique en tremblant.
Parker Barnaby
qu’a-t-il ?
infarctus dans l’exercice de ses fonctions… adepte du Nô… quasi épousailles avec le mimi-boy du grand théâtre de Tokyo… et… messieurs n’a-t-il point jadis rencontré à Moscou celui dont on parle pour devenir le nouveau sheriff… il aurait oublié… mais ce sont bien de révélations à faire à la ville et au monde…
Les sept étaient tétanisés…
… alors que décidez-vous ?
Ce fut l’ailier droit qui porta une talonnade, un coup final tel Brutus libérant César de sa vie qui l’encombrait…
… nous vous ordonnons de démasquer ce « Somebody-leak »
C’était un ordre… un ordre est un ordre… souvent il faut attendre le contre ordre… il ne vint pas.
… OK Sir ! Signifie acceptation de la mission… je vais de ce pas à l’hosto libérer Barnaby Parker… lui seul sait !
Le tétrarque immobile… entendit… ou plutôt sa seconde nature entendit… pendant que sa main s’abattait sur le tapis vert… écrasait la mouche en plein élan de fornication…
… coup double ! cria son bras droit…
Suivi d’un chorus… élogieux…
Pendant que Josef s’engageait dans la voie de l’excellence vers Parker Barnaby…

/…

19… résurrection

 

De l’importance du fracas de l’infarctus fractal pour atteindre l’illumination intérieure… que certains experts ont pu mesurer malgré la faible intensité du seul watt de la lampe de chevet… « Un petit Watt pour l’homme, mais une grande Waticination du prophète ! » ou quelque chose d’approchant… car Josef, n’avait pas encore totalement intégré sa nouvelle identité… la chrysalide gisait branlante sur les plumes du lit de l’hôpital de la garnison de Yokosuka et les conséquences qui suivirent…       

Josef venait de réintégrer le voisinage du colon…
« À te voilà enfin, toi, Josef, fils de Gottfried, enfant de Yépa… sur ta voie ! »
Barnaby avait beaucoup transgressé depuis l’esquive de Josef.
Il bouffait pour se consoler, il venait d’attaquer son second Triple-Cheese chaud, il avait demandé que l’on rajoutât quelques feuilles de laitue…
« Alors voilà pourquoi j’ai demandé ces laitues ! »
Depuis huit jours il entendait Josef héler les Tortues Blondes… tout s’explique… même l’inexplicable… si bien que les cuisiniers avaient rajouté trois feuilles de laitue entre les trois steaks et le trois cheddar… pour nourrir les Tortues Blondes, une nouvelle recette qu’il comptait bien prochainement vendre aux restos… en manque d’idées… mais pas en manque de ketchup.
Et le colon rassuré, poursuivit son mâchon… sachant que l’égrotant émettrait bien encore quelques sublimes homélies.
Et soudain… Jérémie causa…
« Ton ketchup est pourri, il n’est même pas au curry! »
Le colon… resta muet… la bouche pleine, il se grouillait de terminer la dernière moitié craignant que l’éclopé n’arrive gaillard lui piquer son pain.
« Bouffe tranquille coco… ce n’est point ta chère qui passionne mes élans mais la passion de mes messages futurs… que je compose ! Homme de peu de foi… ivre de ketchup et de chair bovine… pouah »
Si l’on ouvre la page du manu-script de Josef à cette époque, on trouvera avec intérêt l’alchimie qui féconda l’impotent harnaché.
Songeons néanmoins que cette chute venait de clore un cycle. Après la période Hissalunesque de ses premières années qu’il avait qualifiée d’époque rouge où la voie s’était fondue dans le ciel couchant permanent sanglant… vint la période bleue qu’il vécut à l’université, cette phase où la voie embryonnaire se superposait aux yeux de Franziska et à ses élans de passionaria slave. Cet intervalle avait été chaotique… un summum de passion platon-nique… Franziska occupait totalement la voie qu’elle avait conquise… il en avait été complice à son corps défendant largement consentant…
La troisième phase prit le relai de sa seconde chaotique celle où il était dans la confusion des sens… période où le violet commençait à poindre… un projet de sacerdoce à West Point… dont il devint cadet… la pourpre l’emportait, la poupe aussi… sur le croiseur Liberty qui filait quatorze nœuds… marins bien sûr…  « Around The world »
Au début, il fut affecté à des zones désaffectées… terrains d’expériences sans conséquence. Puis, libéré des affects qui infectaient ses muqueuses… les affectations en croissance lourdes se multiplièrent, il vécut à Berlin, puis Paris, pour atterrir dans une colonie récemment conquise… le Kirghizistan à Manas exactement, un trou cosmopolite où vivaient aussi des Espagnols et des Français… armées d’opérettes… que les chefs utilisaient pour des tâches de tâcherons… ils étaient payés en monnaies de singe, notre universel $ que le monde nous envie. Puis, un jour le très haut commandement l’envoya dans une île qu’éclairait à peine un volcan : la Sicile et sa base aérienne : la Sigonella… jusqu’à ce qu’un nouvel ordre le missionne à Moscou… enfin…
Là il put faire état de toutes ses qualités de traducteur multi lingues… car une grande quantité de document transitaient en Innu-aimu, langue Algonquin de la glorieuse Yépa sa mère.
Pourquoi ces messages furent codés en langue Algonquin… nul ne le sait… d’ailleurs la hiérarchie décréta que ce point était inutile à caractériser puisque l’Unité possédait un traducteur ad hoc.
Pourtant, un vent de révolte souffla dans les sphères des soviets qui venaient d’être découvertes grâce à la compétence du matelot. Eux qui avaient formé des cohortes de spécialiste en Innu-aimun voyaient d’un seul coup d’un seul s’effondrer cette longueur d’avance qu’était cette arme secrète.
S’en était trop pour le Soviet.
Lors d’une négociation secrète, au restaurant KFC, l’US-Land accepta la mise à l’écart périphérique du traducteur ubiquitaire… il partit pour Beijing.
Était-ce une promotion ? Il serait difficile de l’affirmer… car son travail consistait à « éplucher les patates » nom de code pour… traduire les dépêches en langue russe…
C’est là qu’il testa après plusieurs essais infructueux ses liaisons stratosphériques avec la lointaine Franziska.
Cette période prit un nom « Sturm der Liebe ! » que l’on pourrait traduire par tempête de l’amour… l’amour russe à Beijing bien sûr… mais il ne faudrait pas se méprendre sur cette traduction qui est seulement littérale… elle ne tient pas compte du fameux : « Sturm und Drang » ce titrage des Lumières de l’Aufklärung germain Warum nicht ?…
Mais la Cité Interdite édicta son interdiction… deux ans trois mois et six jours après son arrivée… Josef fut exfiltré à Yokosuka…
Depuis, il progresse sur la voie…
Il y va…
« Chut ! » dit TAKAGI Akio à l’attention du colonel qui dégustrotait bruyamment son gobelet de coca…
« Qui c’est’y celui-là ! » éructa le colon.
Akio était entré dans l’hôpital sécurisé en franchissant sans encombre la colonne composée de deux Jeeps encadrant une ambulance qui attendaient toujours depuis deux semaines la fin de la visite du GI Josef pour le reconduire au bunker… Akio constata qu’ils se desséchaient à tel point qu’ils ne virent point l’ombre furtive chaussée de semelles de cordes de chanvre tressé créatrices de silence absolu… À l’entrée, au poste de police, il avait livré le mot de passe et il fut ainsi délivré de l’impossibilité à entrer dans l’enceinte…
« Révérend », dit-il… fut le sésame spatial…
« Ne le réveillez point puisque je veille ! »
Quatre jours durant Akio arrivait tous les matins et repartait tous les soirs en adoptant la technique décrite plus haut, chaque matin il passait devant la colonne et ses fantassins équipés d’US-M1 pour vieux perdreaux… et le soir ils étaient encore un peu plus ratatinés… quelle tristesse, mais quelle abnégation, quelle discipline que d’accomplir au péril de sa vie l’ordre donné…
Ce matin-là… Akio se fit la remarque qu’il faudrait bien agir… mais sur quoi… il ne savait pas…
Venu sans bruit sur ses savates d’ombre et de chanvre… il pensait interpeller le colon…
« Rien à foutre » parvint à dire le transplanté en terminant son septième muffin…
Alors… Akio… murmura à l’oreille de Josef perdu au fond de son coma profond… sa supplique…
« Bouge-toi le cul… Josef… y a des mecs qui t’attendent pour aller pisser ! »
Et ce fut le nouveau et authentique miracle que recense l’histoire de Josef-Jérémie… il s’ébroua, jeta la main sur le téléphone, composa le code, et avec cette autorité que le monde lui connaît ordonna ce message codé :
« Josef se pose… Jérémie impose… le Prophète dispose… au bercail ! »
Et comme par enchantement, une estafette, sorte d’Hermès des Dieux se posa,  relaya le sermon… ce fut un miracle que tout Yokosuka apprit au moment où il se produit :
« Un thaumaturge était né ! »
« Putain dit le colon… un première classe même pas passé dans le cours des généraux à l’école de guerre qui devient célèbre après un coup de fil… ! »
Il reprit trois muffins.
« C’est pas juste ! » s’ébroua le gradé… des miettes de muffins parsemaient son dodo…
Vous vous souvenez sans doute que nous avions ouvert le manu-script du mutant… or, le document était resté ouvert, sans être lu… illustrant entre autre le fameux vers célèbre « les livres s’ouvrent seuls aux pages souvent lues » que Josef avait mémorisé en version vraie… souvent, il se récitait les moments pathétiques de Cyrano… un prophète qui avait beaucoup déteint sur Jérémie-Josef… le vers était tiré de l’Aiglon… le fils du Petit Tondu…
Lisons mes frères le texte de Jérémie réincarné.
« Je fus illuminé par un noir total…  était-ce la cause de l’injonction « Josef ! Fils de Gottfried, enfant de Yépa… lève-toi et marche sur ta voie ! »… l’effet conjugué de l’ouverture des ventaux de la baie vitrée qui avait permis aux souffles du large de régénérer les muqueuses assoupies… ou bien l’art consommé du colon à me jouer sa comédie de sa fin prochaine…
Allez savoir…
Car moi je ne sus…
Sauf que ces épaisses ténèbres illuminaient ma vision d’un éclat stratosphérique… soudain m’apparut en une fraction de nanoseconde… tout le film de ma vie et sa promesse future… mes géniteurs étaient présents à côté de moi… Rosalie ronronnait grâce aux soins de Gottfried, et le Vater en bleu de chauffe se glissait sous les quatre roues du carrosse pendant que Yépa… oh ! Yépa l’Indienne Algonquin qui vénérait un grand sachem Germain nommé Saint Boniface… dont les exvotos tapissaient les deux grands murs au-dessus du Eckbank du grand séjour… le byzantin qui m’avait conduit sur les fonts baptismaux jeta :
« Qu’as-tu fait de tes talents ? »
C’est à cet instant que le fracas me fracassa… je vivais de médiocrité alors que j’avais entrevu la dimension spatiale de la parole vraie que Jérémie devait semer urbi et orbi… j’avais bradé mes pouvoirs à Mammon…
Alors vint à mes neurones la célèbre parole d’un quidam, percepteur des impôts… lequel servit le Paraclet dix siècles après que je me retire en Égypte pour méditer… un certain Matthieu qui formula la formule formidable :
« Aucun homme ne peut servir deux maîtres : car toujours il haïra l’un et aimera l’autre. On ne peut servir à la fois Dieu et Mammon. »
Qu’illustrait Gottfried lorsque sous le châssis… je devais toutes affaires cessantes lui passer la clé de douze pour vidanger Rosalie… alors que j’étais en train de composer mes sermons… ce qui me conduisit souvent à exprimer mes bougonneries que l’on nomma plus tard « mes jérémiades »… Gottfried, pourtant n’avait pas lu le prophète Jérémie… étrange.
Donc au cours de cette illumination par les ténèbres, le temps déroula devant moi tous ces instants qui me détournaient de ma voie… Franziska avait disparu…
« On ne peut servir Dieu et Mammon… »
La diablesse… elle aussi m’avait phagocyté pendant tout mon périple dans les campus précédent mon entrée à West Point chez les cadets…
Puis mes transhumances de base en base où je perdis toutes mes bases…
Hélas… que de temps perdu !
Alors, je m’installais dans ce camp léthargique… à ma droite la comète privée d’étoile échouée sur ses états de service… à ma gauche Akio qui voulait rivaliser de compassion avec Jérémie… Akio, un peu simplet… autochtone hélas dépourvu de structure structurante de l’US-Land… mais qui possédait un bon fonds pour son âge et ses origines d’indigène primaire…
Je me souvins de cet instant où il me suggéra de réaliser mon premier miracle…
C’est ainsi que je découvris mon égoïsme abyssal… de l’avoir laissé en plan et rataplan plan… bref oublié que la colonne m’avait conduit du bunker à ce lieu… devant lequel elle attendait l’ordre de s’en revenir au bercail. Akio observait chaque jour la progression des mousses vertes qui colonisaient les choses, êtres, armes et même les pensées devenaient verdâtres sur le dessèchement des formes… alors mon sang ne fit qu’un tour, les appareils clignotèrent, les électrons tintinnabulèrent, les écrans s’illuminèrent, eux aussi… inondé de compassion de miséricorde d’indulgence, je sermonnais les structures d’une voix de ténor… un prédicat très fort… et soudain les êtres immobiles pétrifiés dans les irrésolutions des logiques reprirent vie et s’en revinrent benoitement dans leurs pénates…
Akio était émerveillé…
Le colon éructa sa glose… « Il m’a volé mon étoile avec un simple coup de fil ! » Alors qu’il attendait depuis presque un siècle de service dans l’US Army Land de pouvoir cueillir sa breloque. Le sort est cruel, celui qui ne récompense point le bénéfice de ce servage… illustrant ainsi que le génie est une bien longue patience qui, lorsqu’elle n’est point récompensée, vire alors en un honteux et stérile pantouflage…
Libéré de ce miracle… puisqu’il était accompli… je devins un gisant qui gisait, selon la formule : présent couché… mais conscient…
Akio franchit la position d’aide-de-camp temporaire à aide-de-camp… à vie.
Le colon qui m’avait vu, jadis à l’école de Hissa LUNA… commença à délirer autour des hamburgers des muffins au coca…
Quant à moi, je ne rêvais que d’un curry-wurst… il me ramenait au grand galop pavlovien proustien à la genèse de mes origines… car tout devenir futur part d’un fondement ancien qu’il faut identifier…
Gottfried nommait les racines de ce concept curieux du qualificatif Wurzelsep qu’il faut analyser…
Étudions cette construction… sémantique :
Josef… devient Sep pour diminutif… Wurzel pour racines… le tout devient Wurzelsep : racines de Josef… au second degré, le concept Wurzelsep a une forte connotation archaïquo-ironique…
Sa représentation physique se trouve tels ces petits nains noueux en céramique chapeautés d’un calot rouge qui peuplent les jardins de la Germany du Sud…
Je me laissais dériver dans ce passé présent prochain malgré les sermons des hommes en blanc qui venaient vidanger mes débordements collatéraux, supputant quant à mon futur de prophète qui d’après eux semblait fortement compromis.
Or, l’espoir fait vivre… le mien était plutôt de revivre… la passion de Jérémie.
Largement au-dessus de moi, mais non loin, la noosphère jactait lorsque mon miracle fut connu… les gazettes intra-muros résonnaient… les Shimbun locaux de Yokosuka titraient :
« Un prophète nous est né ! » le temps, pourvoyeur de hasards faisait son œuvre…
Alors, je me fluidifiai à penser mon fondamental message…
Je m’encoconnai dans la 369 tel un légume égrotant revenu à côté d’un rotant colon traité aux hamburgers muffin coca… fracassé par la perte de son étoile…
Akio sur ma descente de lit pionçait d’un œil, car l’autre guettait… n’est-ce point le rôle d’un aide-de-camp ?
Je me mis en veille…
Une Tortue Blonde vint à mon chevet… elle murmura… en soupirant :
« Josef… Lève ton cul ! »
« Observez le sens induit de la voix de la Tortue Blonde… qui ne serait en quelque sorte que l’écho de la conscience… cette science… des êtres… qui… que… semble tyranniser le Josef à devenir ce qu’il est… le Jérémie revenu. »  

                                                     Et c’est ainsi que murmurent les tortues blondes

                                                                       Gentilés  
                                                                       Si le voulez bien
                                                                       Lisez suite jour prochain
… vous pouvez aussi charger le lien des éditions Alain Iametti sur votre moteur de recherche : https://www.editionsalainiametti.com/
vous trouverez les opus édités…
                                                                                      L’Ange Boufaréu

    

 

 

 

 

Une réflexion sur « Lorsque 18 : Révélation précède 19 : Résurrection… Take care! »

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