Josef: prophète en gestation franchit l’infranchissable…

Visits: 48

5… les transformations silencieuses…

… les instants d’émergences de la conscience après une césure, nous étonnent toujours par leur intensité, parce que nous n’avons pas su percevoir les transformations silencieuses qui agissent en profondeur de notre moi depuis fort longtemps…
Josef intégra son espace… mais après avoir franchi le seuil… tel l’Indien, il se fixa immobile dans la même position, attentif aux changements survenus… là, il tentait d’arrêter le temps de sa pensée… mais pouvait-on sérieusement arrêter ce flux… il ne parvenait pas à fixer les questions qui l’assaillaient… sans cesse.
Il resta là… un temps infini… immobile… inerte… il ne sentait rien… le flux des images anciennes se déversaient sans contrainte… jusqu’à… la parole du sage…
« Le sage est sans pensées… »
Soudain…
Loin, il entendit l’écho du clairon qui saluait la descente des couleurs… la mélodie rythmée le ramena à son vécu… immédiat…
Guanyin… ne l’avait pas quitté des yeux…
On frappa à sa porte…
Il vint ouvrir…
Deux GI apportaient des gamelles…
… Enjoy your meal… on reprendra les gamelles demain matin… salut !
… Hi !
Alors, Josef s’installa… il se sentait en visite…
Il mastiqua en énumérant les faits… éprouvés par lui… les actes supportés avec les autres…
Josef…
Une voix… lui parle…
« Depuis ta naissance, tu es un infirme encyclopédique des langues et de l’histoire indienne… mais plus que quiconque tu comprends la manipulation…
Dès tes trois ans six mois trois semaines quatre jours et quelques minutes… tu avais compris ce que dominating power voulait dire… synonyme hurlant d’éradication…
« Un bon Indien est un Indien mort ! »
Tu avais compris que Parker Barnaby utiliserait ta compétence pour sa trajectoire de bidasse, dans un double jeu… hypocritement : il te flatte et dans le dos devant la hiérarchie, il te casse… ce qui lui vaut chaque fois une nomination…
Dans ce couple négatif positif… s’est joué le jeu… des pouvoirs…
Maintenant, tu sais…
Or…
Depuis le même temps de tes trois ans six mois trois semaines quatre jours et quelques minutes où Parker Barnaby avait embobiné Gottfried… Yépa… et toi-même… tu le sais… de façon concomitante… tu rencontras Jérémie… le Prophète…
Depuis, il te porte… »
À part Guanyin, nul ne peut atteindre le niveau cosmique du prophète…
Il a dit :
« Ne vous fiez pas à des paroles mensongères en disant : Temple de YHWH, Temple de YHWH, c’est ici. Vous volez, vous tuez, vous prêtez de faux serments. Et ensuite vous venez vous présenter dans cette maison, et vous dites : nous sommes sauvés. Est-ce qu’à vos yeux cette maison serait devenue une caverne de bandits ? Moi aussi je vois… j’agirai envers la maison à laquelle vous vous fiez ! »
O.K ! répond Josef, pour en avoir toutes les certitudes… j’ai accepté le chemin de la compréhension… devenu ma voie… mon Tao 道… silencieux…
Oh ! Il ne manque pas de prophètes… les oracles qu’ils lancent urbi et orbi sont belliqueux… car comment discerner les « vrais » des « faux » prophètes…
Réponse : « en étant »
À présent, je sais…
J’attends le verdict des huiles… mais je sais une chose… je ne laisserai pas Barnaby dans l’erreur…
« … ça, c’est la parole d’un vrai prophète… psalmodia Guanyin… ! »
Ma fracture relationnelle à son égard ne sera pas fatale pour sa fracture cardiaque…
Si je le laisse, il est capable de se débrancher… je suis le seul qui puisse le soutenir…
… moi, l’Indien je rompt le pacte hypocrite que me jouait ce Yankee… mais avant de jouer cette partition… je ferai une proposition…
“Remettre Parker Barnaby sur pied…”
Ici à Yokosuka… je resterai le temps qu’il faudra… avant de rejoindre mon sacerdoce…
La nuit était venue… à pas menus… tout thé bu…
Guanyin souriait de Compassion…
Alors Josef fit ses ablutions…
Susurra un sutra du cœur…
Et s’endormit… comme un vainqueur…
Depuis son retour… immobile… ses neurones venaient de réaliser un long voyage hors de sa chambre…
… là, lecteur, vous découvrez la complexité de Josef… ce n’est que le début… prenez exemple sur Guanyin… soyez compassionnel…   

6… de l’histoire ancienne à la généalogie… pour comprendre la genèse…
… Honorable lecteur, je te vois dubitatif… tu te dis : « mais où je m’embarque ? »

Je vais tenter de t’éclairer en revenant aux sources Joséfiennes… mais, si tu as un élément fondamental à retenir de ce qui vient d’être écrit… c’est l’instant cosmique où Josef par son pouvoir métaphysique, immobilisa le CD… de l’hymne US… note bien ce point.
À Yokosuka… on parle encore de cette force… quasi biblique… authentique indice de prophète… d’agir à distance…
Tu as vu que Josef tend vers la liberté totale de dire le vrai… selon lui, notre conscience seule dicte nos actes… avec distanciation… sans aucune censure…
Depuis la Grèce antique, les penseurs ont séquencé les facettes physiologiques et psychologiques de notre nature, jusqu’à notre sexualité… c’est dire !
Nous avons expérimenté toutes les hypothèses de politiques collectives.
Nous avons armé nos guerriers depuis la fronde jusqu’à l’horreur nucléaire.
Nous avons consigné dans nos bibliothèques le meilleur de nos savoirs.
À présent… papelard, le politique affirme :
« Avec la démocratie nous avons quintessencié le vivre ensemble qui harmonise le monde ! »
Il ment, lecteur… le politique t’enfume…
Depuis le début qu’il a érigé ce concept, le hiérarque joue la farce à deux têtes… l’une prétend te donner la parole… l’autre masque son pouvoir personnel pour réaliser tout le contraire.
« Tu ratiocines avec tes encyclopédies, dit-il, mais moi… une fois élu, je fais comme je veux ! »
Pour contrebalancer ce pouvoir temporel… on inventa Dieu.
Alors, depuis la nuit des temps, au nom de Dieu… les peuples projettent leurs interrogations pariétales au fond des cavernes, sur l’argile, la pierre, l’os, le papyrus, le bois, l’ivoire, la soie, la poterie, le cuir, le métal, le tissu, le vélin, la toile, le papier, l’analogique, le numérique, le cloud…
Tous les textes tentent de percer le mystère de « l’origine »… cette première seconde née du « néant » libérant l’écoulement entropique du temps…
Certains textes qualifient le passage entre inerte et animé de « big-bang ».
D’autres méditent quant à un possible « Non-Être créateur »… qui n’affirme rien, mais prudent… suggère que le mystère sera révélé… un jour…
Bien qu’hétéroclites tous ces textes s’accordent sur un corpus minimum commun.
Ils disent que l’espace était aussi nu que vide, les ténèbres inondaient l’abîme, mais l’Esprit… quelque part régnait dans les cieux, soudain… nul ne sut pourquoi l’Esprit se bougea, il créa les cieux la terre la vie… et la lumière fut.
Hosanna !
Dès lors, la noosphère se mit à grouiller, d’autres dieux émergèrent, les dogmes s’instaurèrent, les incarnés surgirent, les paroles prophétisèrent, les illuminés s’illuminèrent, les textes décrivirent, les mers engloutirent, les prédicats s’élevèrent, les sectes naquirent, les génocides massacrèrent, les prophètes prédirent, les croisades gémirent sous les apocalypses et les anathèmes… au nom de cette Lumière.
Longtemps plus tard, une voile battue par les vents telle une flamme née en Olympe portée par un Génois… accosta très loin… à l’Ouest.
Sa venue fut concomitante à un râle métaphysique surgi dans la ville de Eisleben en vieille Europe une terre Germaine de Saxe.
Là-bas un moine mutant, né un an après l’accostage du Nouveau-Monde, fracassa l’ordre du temps et des dogmes romains par un nouveau prédicat.
Luther, car c’est lui dont on parle, relégua la vieille église régnante vermoulue.
Il composa son anathème en 95 thèses qu’il afficha sur les portes des temples qu’il désertait en se relookant de protestation…
Mais, pour exprimer l’absolutisme de ce nouveau surgissement transcendant… fallait-il de l’espace. Hélas, la Saxe n’avait pas la surface requise.
On prétendit, qu’à l’Ouest au-delà des mers agitées des Atlantes, les terres vierges repérées par le Génois attendaient cette nouvelle arche… dite de paix.
Alors, plus tard, cingla le Mayflower peuplé de fathers aussi arrivistes qu’anti-papistes. Ils souquèrent ferme, franchirent la barrière océane, envahirent les terres et s’approprièrent les espaces, ceux-là mêmes qu’une culture Indienne endémique peuplait déjà depuis des millénaires… ils n’en eurent cure.
Le rayon lumineux du Génois fut l’introït et début du drame des bisons, des dindes, des coyotes et des Peaux-Rouges qui vivaient sur les arpents de ces terres émergées.
Dès le premier coup de feu, au nom de Dieu et du soft-power, les Indiens comprirent le sens caché de « démo – kratia »… autrement dit démocratie… le substantif emprunté au grec… signifie force du corps… puis domination de puissance… du peuple envahisseur…
… on peut traduire la pensée des Fathers par… avec la force je m’installe ici ! que ça te plaise ou non !
Plus tard on rajouta : « In God We Trust. » … illustration du « soft-power » béni de Dieu qui fut mis à toutes les sauces…
Ainsi, depuis 1492, ces concepts règnent plus que jamais… sous la bannière à cinquante étoiles.
Pourquoi tant d’hérésie ?
C’est ainsi, gens de peu de foi, que le cycle du pouvoir se poursuit depuis le jour où « la lumière fut ».
La spirale infernale schismatique du moine Luther provoqua d’abord, un certain nombre d’apostasies.
Elles éclatèrent au sein de bien de parentèles qui virent des membres de familles unies se dresser entre elles pour vouloir choisir leur nouvelle foi.
L’une d’elles, les Schmieden, célèbre famille de Saxe dans laquelle se forgea – c’est un calembour – une guerre de religion, car « schmieden » en allemand se traduit par « forger ». Depuis la nuit des temps le patronyme des Schmieden était le nom éponyme de leur métier, ils étaient tous forgerons.
Sous l’impulsion de Luther… la fratrie se forgea un nouvel élan, chacun voulut définir l’église vers laquelle il allait élire sa transcendance.
Le père mort, le fils aîné hérita de la forge. Il emboutit le patronyme « schmieden » en supprimant la désinence verbale « en » puis en éjectant le « e » qui avait pour fonction de prononcer le « i » en voyelle longue, il se nomma : Schmid… une courte syllabe.
Il resta campé dans la foi biblique traditionnelle de Paul sous la houlette du Paraclet.
Le second fils qui rêvait de la forge ne reçut qu’une boîte contenant trois marteaux… du reste, fort bien ouvragés, il s’exila au nord en Prusse, il jouta un « t » au nouveau patronyme de l’aîné. Il se nomma Schmidt et devint luthérien.
Le troisième et dernier n’eut comme héritage qu’une certitude : celle de se lever le cul, s’il voulait survivre. Pauvre comme Job, il considéra que ce dénuement était un avantage. Il emboutit le « d » ajouta un « t » au patronyme du second pour devenir Schmitt.
Il métamorphosa son prénom… Athanasius devint Calvin, là il pénétra en toute logique, le calvinisme.
C’est ce même Calvin Schmitt qui débarqua quelques mois plus tard du côté de Plymouth pour faire souche sur les terres de l’Ouest.
La lignée antique de la famille, les ancêtres, les pères, les frères, les fils… forgeaient. Calvin s’installa à Pittsburgh, capitale de la Pennsylvanie qui sortait de terre.
L’atelier prit le nom de : « Zur Alten Schmiede » : « A la vieille forge »
… nul ne contesta le label… et puis, on avait besoin de forgerons…
Là, Calvin engendra Théobald…
Théobald engendra Horst…
Horst engendra Hans…
Hans engendra Hieronymus…
Hieronymus engendra Günther…
Ainsi, se succédèrent les générations de Schmitt qui naquirent au rythme de la croissance de Pittsburgh…
Par le feu, ils forgèrent les métaux et les âmes…
Ils martelèrent : zinc fonte cuivre plomb fer étain, plus tard, ils n’ignorèrent point l’argent et l’or, car les Schmitt étaient d’authentiques honnêtes protestants forgerons industrieux qui avaient le sens des affaires.
En cours d’évolution, ils ajoutèrent l’industrie du verre à leur fonderie, car chacun sait que le verre se fond et se forge au laminoir, puis vinrent le cristal et le diamant pour lesquels ils forgèrent une nouvelle organisation.
L’actuel patriarche Schmitt – célèbre notable de Pittsburgh – s’appelle Gottfried.
Gottfried rencontra Yépa, une Indienne du clan Algonquin. Elle était née sur les terres du Québec puis avait émigré par soif de connaissances vers les steppes de l’US-Land plus au Sud.
Gottfried, tout comme dans le livre messianique, était certain que seule sa conscience démocratique et pieuse dictait ses actes… il « connut » Yépa.
Yépa et Gottfried engendrèrent Josef.
À ce jour, Josef n’engendra personne… mais généra, ce récit prophétique.

… ce n’est pas une légende… vere authentica hosanna ! et si vous z’y croyez pas allez’y donc voir à Pittsburgh ! 

                                                    Et c’est ainsi que murmurent les tortues blondes

                                                                       Gentilés  
                                                                       Si le voulez bien
                                                                       Lisez suite jour prochain
… vous pouvez aussi charger le lien des éditions Alain Iametti sur votre moteur de recherche : https://www.editionsalainiametti.com/
vous trouverez les opus édités…
                                                              
L’Ange Boufaréu, alain harmas 

Chapitre N° 4… Josef sauve Barnaby Parker a good boy! Yé!

Visits: 27

4… où il est nécessaire de dévoiler certains mystères…   

Pour accéder à la clarté, il faut s’extraire de la « méta-compréhension » qui brouille les encéphales.
Méta signifie : au-delàcompréhension signifie : Verständnis… lequel substantif signifie understanding… parfois, il faut prendre une chemin de traverse… nous sommes donc bien au-delà de la compréhension… autant Germaine qu’US.
En fait, Josef avait été « réduit en erreur » lorsqu’on lui avait offert de « causer » devant 2000 GI réunis pour le discours du « Trois-Étoiles ».
Heureux comme un prophète, Josef adressa son prédicat… au grand dam du colon qui commandait l’unité… un certain Barnaby Parker…
Lequel Parker dut faire face au « Trois-Étoiles » pour justifier son autoritaire… afin de terrasser le prédicat de Josef…
Le Cacique Parker révéla que le GI-Josef était LA sommité en matière de décryptages. Certes, l’autre le savait vaguement, on ne dit pas tout aux généraux… car enfin Joseph n’était que Première classe… face à un « Trois-Étoiles »… le bidasse ne pesait pas lourd.
La sommité étoilée regimba, Barnaby dut alors sévir sur le champ… cum auctoritate (sic)… puis plus tard… il l’oublia… il était retenu… par l’invité…
Le général ne quitta le quartier de l’US-Land qu’au petit matin blême, après une douce nuit arrosée de geishas et saké… non c’est l’inverse… frustré, le visiteur en avait profité pour goûter aux fruits de la région, car la call-girl de l’Île perdue avait déplacé son rendez-vous… ces douceurs firent attendre… l’hélicoptère… le porte-avion nucléaire… puis un B52… ce fut tout un bordel… pour reprogrammer tout cet arsenal…
Bref pour faire court, le Boss Barnaby Parker vers les dix-sept heures envoya une ordonnance pour livrer une cantine au GI…
Conclusion… Joseph ne resta au trou qu’une nuit…
Et comme chacun sait à présent…
Josef ouvrit son manu-script où il consignait tout événement…
Il relut les messages anciens…
« Mère… je veux connaître cette contradiction dans ma chair… en vivant l’ordre dans le désordre ! »
… maintenant… je confirme… j’ai vu… je sais !
C’est ainsi qu’après une nuit sans nuages à part les brouillards nébuleux ouatés des chanvres indiens contre lesquels il était immunisé. Joseph n’était-il point le fils de Yépa l’Indienne Algonquin… le taulier vint sur le coup de six heures.
… salut mec Révérend…
… là-haut, t’as un carrosse qui t’attend… t’es convoqué chez le boss !
Le GI prit le temps de vérifier qu’il n’oubliait rien… il suivit le maton… mais au moment de le quitter… le champion mastiqueur de Wrigley’s le retint par la manche de son treillis… le suppliant de suppliques…
… eh mec… fais gaffe… je t’ai pas mal traité… moi…
… O.K boy, well, je rapporterai que tu es un type réglo, je te ferai parvenir un sac de Wrigley’s…
… t-es un vrai pot mec… prends des Wrigley’s à la canne à sucre… c’equ’j’préfère.
Joseph revint vers sa guitoune, pour se raser, se doucher, se pomponner, admirer ses dictionnaires, saluer Guanyin…
Puis…
Encadré comme toujours par two body-guard… le command-car le conduisit manu militari devant le building du boss…
Le quatuor gravit les marches et parvint devant la porte du cacique… l’icelui colonel Barnaby Parker… ses médailles de noblesse… en batteries…
« Halte ! » hurla le GI de gauche.
Les quatre militaires s’arrêtèrent comme une même chair, trois pas devant l’huis.
Figés en immobilité règlementaire. Les matafs observaient trois pâles lampes positionnées sur le chambranle de la porte, ils attendaient que l’une vire pour donner le sésame au feu vert vif… le rouge ketchup était pour l’instant parfaitement saignant…  soudain… il devint orangé, il se pressa de hoquets, suivi d’un vert jaunâtre lumineux qui prévint que la suite allait venir…
Les hommes raidirent leurs muscles afin de réagir au millième de seconde qui ferait suite à l’ordre… vert chlorophylle cancel-écolo-grün.
Tétanisés, ils attendirent l’éternité de six longues secondes…
Alors la porte s’ouvrit mystérieusement, mue par une force énigmatique…
Le pouvoir apparut au loin… en contre-jour devant une verrière.
L’insondable silhouette, encadrée à sa droite par des bannières étoilées et à sa gauche par des étendards du régiment, debout immobile devant un plateau de bois brillant sur lequel ne gisait aucun brin de poussière…
Le lointain jeta un ordre…
Le GI-boss de gauche hurla une réponse qui dans sa simplicité militaire commandait un déplacement en avant…
Or, la porte ouverte ne permettait le passage de front que d’une seule personne, il eut fallu que le boss usât d’une déclinaison des ordres afin que les trois pénétrassent sans disloquer le groupe… en colonne par exemple… sauf que ce dispositif cassait le théâtral déplacement en ligne.
En réalité, le règlement écrit n’avait nullement prévu ce cas.
Les deux M.P qui escortaient le détenu sombrèrent dans des réflexions abyssales quant à la recherche d’une solution.
Lorsque la silhouette devenue enfin nette, après accommodements des rétines… jeta un :
« Damm is it coming ? »… qui n’était pas un commandement répertorié… mais l’injonction qui agita le GI chef du détachement, lequel ordonna un :
« Forward… ’aaaaarche ! »
La suite fut homérique…
Comme un seul homme, les trois montagnes de muscles se dynamisèrent pour exécuter le pas règlementaire, Joseph au centre franchit le seuil alors que les deux autres aux ailes se fracassaient sur les montants, en bois de chêne japonais… dur.
La silhouette derrière le bureau eut un haut-le-corps… espace-temps nécessaire pour que les deux costaux se glissent selon un pas non prévu par les textes, pour encadrer à nouveau le détenu… devant le plateau du bureau…
Josef marquait le pas, c’est-à-dire qu’il continuait à marcher… sur place, en l’absence de tout ordre lui intimant l’arrêt.
« Halte ! »… hurla l’ombre nette en abattant le bras droit terminé par une main à plat sur le bureau, une forme d’impatience elle aussi non réglementaire.
L’huis par un réflexe inouï se ferma herself derrière-eux… un long silence suivit…
Il se prolongea par un autre grand silence, une sorte de recueillement, un processus interne se lisait sur le visage de l’ombre. La carnation telle la peau d’un caméléon virait progressivement par toutes les strates de l’arc-en-ciel… puis elle devint terne terreuse et enfin blafarde… là, Josef reconnut une potentielle syncope… en développement vers un infarctus…
L’ombre nette était devenue un colonel en grande tenue d’apparat.
Il portait ses médailles en sautoir, elles corsetaient la poitrine triomphante, elles pendouillaient, elles tintinnabulaient au moindre mouvement.
Alors, toujours muet, il prit la direction de l’Ouest à grands pas derrière le monumental plateau… pour six enjambées… à la sixième, il virevolta vers l’Est…
Les quatre GI suivaient le mouvement pendulaire de l’officier supérieur…
Trois têtes montées sur axis vertébral synchronisées à la fois sur le pas mais aussi sur l’oracle qu’enfin le colon livrerait…
Soudain il émit sa déclaration…
Il allongeait ou raccourcissait le pas au rythme de sa diction… parfois, il restait suspendu dans un vide sidéral cherchant le mot… vengeur.
Les quatre statues « gardavoutées » n’avaient qu’un devoir : suivre l’orateur-marcheur… comme le décrit le règlement… à tel point qu’ils en oubliaient le discours…
Soudain il s’adressa au cœur… du triptyque… à Josef… lui-même…
Là, l’homme devenait lyrique, plaintif, passionnel, émotif… l’antonyme d’un : colon.
… Josef, moi qui t’ai choyé…
Barnaby se penchait sur le plateau…
… je t’ai bercé… dès que je t’ai vu…
Il ne parvenait pas franchir l’espace…
… je t’ai couvé…
Il s’étirait de toute sa taille…
… je t’ai conduit comme un fils…
Il se grandissait…
… depuis tes trois ans six mois… quelques semaines…
… et… demanda Josef…
… et tu causes… contre moi… devant les boss
L’équilibre était instable…
… hi… hi… hi… tu as failli à mon encontre…
Les sanglots longs… du colon…
Puis un silence tragique…
Le marcheur s’était ancré au centre du plateau les mains rivées au bord, une parfaite équidistance le plaçait à la tête d’un triangle isocèle dont la base contenait les trois immobiles.
Muet… il regardait intensément Josef-Jérémie-Révérend…
Ses lèvres se convulsaient dans d’affreux rictus, mais il était vaillant, forcément un colonel, c’est fort.
De longues secondes s’écoulèrent au sablier de sa vie, son larynx muta en silence.
L’effort pour ravaler son courroux fut soudain au-dessus de ses capacités… puisqu’il n’était que colonel… il porta sa main à son col de cravate… et… d’un seul mouvement il s’effondra dans un sanglot fracassé par un infarctus… en jetant un cri…
… Josef… qu’as-tu fait… de tes talents ?
Le Jérémie-Josef avait compris ce que n’importe qui ne pouvait comprendre… en une nanoseconde pour prendre son élan,
il quitta la position normative inutile de garde à vous…
il sauta par-dessus le plateau…
il retourna le gisant…
il voulait ouvrir le col de la liquette…
il ôta la cravate…
et… hurla un ordre aux deux MP toujours immobiles…
… le défibrillateur… à l’entrée… va… grouille !
… toi, viens ici, on l’étend sur la table ! Fissa !
Voilà un exemple frappant… un cas d’école à étudier à West-Point… comment un GI Rebelle, devenu Prophète après son discours, tente de sauver son colonel qui l’a consigné dans l’ergastule du régiment.
C’était heureux qu’il fût là, car Barnaby eût mis l’arme à gauche et pour un officier, quelle triste fin que de perdre sa vie, étendu sur un bureau fût-il sans poussière… prenant de court le nécrologue du régiment.
Josef tentait d’ouvrir la veste puis la chemise afin de dénuder le poitrail du militaire… or, le costume d’apparat était solide, parce que neuf… le défibrillateur s’impatientait.
… ouvre !
Du coffret jaillit des ciseaux et un rasoir, avec l’un il coupa le sublime tissus… découvrit le poitrail… pour raser la peau… car sachez-le, appliquer des électrodes sur une peau velue… eh ben, le retour à la fête ça ne marche pas… or Barnaby était imberbe et d’ailleurs il avait une jolie peau bien claire une vraie jeune fille qui… allez ça va… grouille…
Josef prit les électrodes, les posa comme il avait appris à le faire, lorsqu’il était scout…
… branche !
L’inerte semblait occis… mais à la huitième décharge d’électrons libres, il réagit lorsque arriva une troupe de choc salvatrice, toutes sirènes écumantes, deux infirmiers derrière le médecin du régiment, prévenus par un opportun coup de fil.
La nouvelle équipe aborda le corps à tribord, balançant les matons MP à bâbord du pont, puis le toubib posa la seule question qui vaille en ce cas-là :
« 70707… à quelle heure précise le sujet s’est-il effondré ? »
« quinze minutes sir… au bas mot ! »…
« brave boy ! »
Les blouses blanches muettes installèrent un appareil pro+ dont le livret INQB6923 des consignes, imposait de saturer le gisant d’oxygène… par le nez… suivez le schéma page 326 bis…
Pendant toutes les manœuvres réglementaires des experts… les deux MP se rapprochèrent en douce du sauveteur pour l’encadrer à nouveau. Ces hommes étaient un modèle de précision militaire qui ne conçoit le commandement que lorsqu’il est édicté par le supérieur… or, le supérieur était presque occis, mais l’ordre tenait toujours debout.
Le colonel fracassé gisait allongé sur l’immense plateau, ce qui rendait le grade bien misérable au milieu de ce champ de combat où s’affrontaient les experts en médecine luttant contre la camarde aux aguets.
Un troisième GI infirmier qui passait par là portant une civière… fut le bien venu.
Ce fut alors le transport outre-tombe du corps depuis l’immense plateau vers la civière, puis de la civière portée dans le couloir où l’on put observer et admirer la paire de croquenots neufs que le colon avait chaussée : du quarante-huit, pour recevoir le rebelle Josef.
Une paire dont la semelle, encore intacte d’apprêt, sur laquelle le fourrier avait apposé l’étiquette authentique et règlementaire de la série et de l’ordre des rayonnages… estampille que le colon avait oublié de décoller… ce qui dénotait, chez lui ce jour-là, une certaine fébrilité sans doute à l’origine de son infarctus.
C’est ce que pensait le sauveteur… au moment où Josef était entré, voilà que l’officier s’était souvenu d’avoir oublié ces étiquettes… un manquement à la discipline à l’ordre au règlement devant un homme de troupe… le GI Josef… qu’il devait fustiger.
Il avait craqué, le cœur d’abord, lui ensuite… la civière disparut dans le couloir, puis les escaliers heureusement libres… les portes de l’ambulance claquèrent et le véhicule, dans un miaulement de sirènes, frappé de la rouge croix, bondit… traversa la place d’arme… oublia le drapeau qui n’oublia pas ce manquement à l’ordre…
À l’instant où le son s’éloignait, un sous-officier venu de nulle part pénétrait dans le champ de bataille libéré du fracassé et hurla :
« g‘aaaaaaaard’à’vous ! »
Une vraie manie… chez eux !
Or, les deux MP et le sauveteur-coupable se trouvaient dans une disposition dite de « désordre bordélisé » qu’il fallait rectifier.
Comment ?
Eh bien, suivez les ordres !
« 27 534 en avant marche direction le couloir, vers la sortie ! »
L’icelui désigné obtempéra et parvenu dans le couloir, il reçut derechef l’ordre :
« Halte ! »
Qui l’immobilisa telles les statues de sel des récits bibliques…
« Matricule 20 879 en avant marche même direction, à trois pas derrière le premier ! ». L’homme avait le compas dans l’œil puisqu’il s’immobilisa exactement à trois pas derrière.
« Première classe Josef Schmitt en avant ’arche, placez-vous à un pas et demi devant le MP 20 879 ! »
On observera que le nouveau chef de la délégation restituait le nom respectable du soldat qui devenait ainsi respecté.
En fait, le narrateur prend son temps pour expliquer au lecteur, quelle est la complexité des règlements militaires qui doivent tous être codifiés, les hommes ici présents avaient mémorisé depuis des lustres l’attitude à prendre lorsque l’ordre était donné… l’automatisme pavlovien fonctionnait parfaitement… souvent même, c’était le seul qui agissait.
Donc ainsi rassemblés dans le couloir en une colonne rectiligne, immobile aux ordres, le sous-officier hurleur éructa un nouvel ordre :
« En avant m’aaaaarche ! »
La délégation suivit les couloirs, descendit les marches, franchit les huis, pénétra dans la cour, monta dans le command-car, traversa la place d’arme sur une autre diagonale, réalisa une volte au drapeau… qui poussa un soupir de contentement US… s’arrêta devant la porte du bloc où résidait Joseph.
… Gringo ! Barnaby dans son oracle avant d’aller à l’hosto m’a dit texto : fous-moi ce mec dans sa carrée… il perd rien pour attendre !
Le cornac gicla… du carrosse…
Josef ne gicla point, la porte s’ouvrit, ils montèrent à l’étage… 
ut ad domum suam redeat, quam felicitatem?… de retourner chez lui, quel bonheur !
Et c’est ainsi que Joseph rejoignit son « suit-home » et ses dicos…
… Ouais… mais, t’es aux arrêts et consigné dans ta piaule jusqu’à nouvel ordre… tu pourras penser sans frontière…
… « La vraie pensée ne se fait que dans l’appréciation des conjonctures et dans l’adaptation aux temps de circonstances… enseigne le Livre des Mutations »
… c’est ça… tu vas avoir le temps de muter…
Le cornac disparut…
Le son des brodequins décrut…
Josef réintégra son espace désert…
Seule… Guanyin, le couvait du regard… chaud de compassion…
… ah Guanyin… son regard compassionnel… 

                                                 Et c’est ainsi que murmurent les tortues blondes

                                                                       Gentilés  
                                                                       Si le voulez bien
                                                                       Lisez suite jour prochain
… vous pouvez aussi charger le lien des éditions Alain Iametti sur votre moteur de recherche : https://www.editionsalainiametti.com/
vous trouverez les opus édités…
                                                                                
L’Ange Boufaréu, alias alain harmas

 

 

 

 

 

 

 

 

3ème chapitre : “l’ergastule, du latin ergastulum : caserne romaine pour esclaves…”

Visits: 20

Le command-car… le même qui avait lumineusement conduit Joseph dans les coulisses de l’événement… le ramenait menotté à présent, vers les geôles de l’US-Land qu’il allait découvrir pour la première fois… en quinze années de service…
De chaque côté de l’habitacle, des MP silencieux assis… se faisaient face.
Les deux GI lumineux venus le chercher étaient immergés dans le nombre :  ternes devenus… illustrant cette capacité qu’offre l’US-Army de pouvoir muter en autant de camouflages que la force l’exigerait… le même soldat pouvait donc être Marines, GI, MP, Assaillant, Planton, Sniper, Chair-à-canon, cadavre… il ne devait respecter qu’un seul principe : obéir… depuis le premier jour sous l’uniforme, il avait laissé son encéphale au vestiaire.
Josef était assis entre ces deux lignes de paires d’yeux qui n’exprimaient aucune animalité à son égard, car aucun ordre n’avait été donné. Et chacun sait que le regard exprime l’intention du commandement… là, les regards observaient le néant.
Le sous-off qui avait pris la tête du détachement paraissait forcément détaché, sans doute, la tâche du service n’exigeait aucun attachement.
L’engin mollement traversa, la place… en haut du mât frissonnait la Bannière Etoilée, elle coiffait les couleurs du régiment… au passage, le chauffeur, les deux mains sur le volant, effectua un salut en un impeccable coup de tête au drapeau… et ignora la volte pour aller droit au but…
Sans encombre aucune, on arriva devant le poste de police qui borne telle une verrue toutes les entrées d’une garnison… ici… là… ailleurs… en US-Land et même en Russie.
La porte arrière du car motorisé s’ouvrit sur commande mystérieuse…
« Détachement… giclez ! »… si… si… c’est ainsi que les GI quittent un véhicule.
La troupe gicla donc du command-car comme un seul homme.
« En colonnes par deux ! »
La mécanique était rodée… impeccable : devant le chef…
« Colonne à ma droite un pas de côté… marche ! »
L’ensemble exécuta la figure au doigt et à l’œil…
« Matricule 70707… ! »
Le lecteur aura compris que le nom, pourtant respectable, n’était plus respecté. Josef était redevenu un matricule, il reçut l’ordre de se placer entre les deux colonnes au niveau du troisième MP… ce que, nonchalamment il accomplit…
« Gaaaaaaaaaaaaaaaaaarde à vous ! »
« En avant… m’arche!”
Le groupe de G.I, devenu bloc monolithique, se projeta selon un pas cadencé sur une distance de sept mètres trente-trois centimètres et quelques millimètres qui permirent au détachement de se poser immobile au pied de la volée de marches de l’escalier… lorsque l’ordre retentit de faire halte.
Là, le boss ne sut que faire…
Fallait-il que ce détachement de dix personnes accompagnât le détenu jusqu’à la porte intérieure de l’ergastule ?
Ce fut un moment poignant qui fut interrompu par le taulier, il apparut sur le seuil…
« Ça va mec… amène ton cul ! »
Joseph dut s’extraire du peloton selon ce commandement cavalier d’un sergent des Marines, il suivit le boss du détachement… laissant la section de MP détachés… désœuvrés…
On pénétra dans un vestibule qui sentait l’urine, on fit face à une sorte de comptoir derrière lequel vaquait l’homme aux clés revenu après son injonction…
Dans sa première fonction, il était cerbère… dans sa seconde, il ruminait des Wrigley’s… il martelait furieusement ses zygomatiques musclés. Josef perspicace identifia le volume des enveloppes dans la corbeille pleine… l’antre était sinistre… le taulier aussi.
Il lut un document… en clair…
Il regarda l’arrivant… face à lui… haussa les épaules…
Puis se déplaça pour ouvrir une porte…
En file indienne, la troïka franchit la ligne de démarcation, celle qui supprime du vocabulaire toute intention de liberté. Acquisition qui est depuis que l’homme est homme la plus noble conquête de ce bipède, à part le cheval, lequel animal conquit le Wild-West comme chacun sait.
En cet instant le GI 70707 bien que restant bipède avait perdu cette noble liberté d’action… autant que son cheval… pour cause, il était dans les Marine’s… il suivit.
Guidé par le maton mastiquant, qui précédait Joseph subissant, puis le boss du détachement en serre-file… la colonne descendit dans les entrailles du cachot pour atteindre un large couloir qui distribuait des cellules sur les deux rives de la sinistre voie.
Parvenu au mitant, le maton s’arrêta devant un huis, ferrailla la clé dans la serrure, ouvrit l’espace d’un geste de la main du bout du bras empreint d’une étrange tristesse de compassion, de renoncement et sans doute de lassitude… son regard décrivit un arc de cercle, intimant à Josef :
«… de se démerder le cul pour entrer vite fait dans ce trou… parce que moi j’ai d’autres choses à cirer… c’est clair ! »
Ce fut tout… c’était déjà beaucoup.
La porte se referma sur le coupable… mais de quoi ?
La troïka, binôme devenue, se retira prestement… esseulant les taulards.
Alors, à l’autre bout… on entendit la voix d’un gospel-crooner… il psalmodia… sur un air de blues
« Hi Révérend rend rend aïe aïe aïe !»
Même dans les taules… les internés savaient qui était le Révérend, l’homme aux plumes d’Algonquin… mystérieux… encabané à présent…
Tranquille comme un sage…
Joseph sortit son manu-script, du sac à dos qui ne le quittait jamais, tel un bonze, il s’installa en position du Lotus, attendit que le flot des pensées vagabondes se déverse en cataractes. Il était coutumier de lâcher les déluges, que les sâdhus recommandent avant chaque méditation…
Il ouvrit son cahier messianique que le narrateur rassembla pour notre lecture.
Il entendit encore vaguement le crooner sirotant un rythm-and-blues…
« Ô Révérend… en… en… » mais la chaleur, le confinement, les boîtes de Bud, la fumée d’herbe qui envahissait le couloir eurent raison du perturbateur qui se tut.
Alors, Joseph tourna une page de son grand livre en cours d’élaboration… afin de poursuivre le chemin du grand lavage… il fallait laisser la raison reprendre combat sur la déraison…
Forcément, une page vierge devait se présenter à sa plume…
Follow me !
Il feuilleta, les dernières écritures, revint au tout début, et psalmodia le texte fondateur de sa révolution, celui qu’il avait calligraphié au pinceau et encre de Chine…
Vocation du prophète à lire à voix de mélopée…
« La parole du Seigneur s’adresse à moi… »
Aussitôt à l’autre bout du couloir… un philistin borné répliqua par une symphonie métallique de boîte de bière frappant les grilles du cachot, un second égrena un long chapelet de noms d’oiseaux, enfin un troisième reprit le vieux tub « Born in the USA » de Springsteen mis à toutes les sauces à la cadence rock… les fondations de l’ergastule en tremblaient… soudain, en haut, la porte du couloir s’ouvrit et le ruminant Wrigley’s hurla :
« Shut up Révérend ! »
« Homme de peu de foi murmura Josef qui poursuivit mezza voce… écoute l’oracle qui fonde ma nouvelle ère… elle débuta jadis par ces mots…
Avant de te façonner dans le sein de ta mère,
Je te connaissais, avant que tu ne sortes de son ventre
Je t’ai rencontré
Je fais de toi un prophète pour les nations ! »
Dès mon retour à la vie civile, nul ne pourra, désormais me détourner de ma mission de Prophète des nations, oui, comme moi Jérémie fut jeté rejeté méprisé…
Josef revint à la page vierge et écrivit.
« Peuple… comme l’a si justement dit un philosophe… attends-toi à l’éternel retour ! »
Sur ces mots… Joseph-Jérémie-Révérend s’endormit.

Honorable lecteur… probablement, vous ne fûtes jamais l’hôte d’un ergastule de l’US-Land au Japon… néanmoins, imaginez l’ambiance les fragrances les jacassements les stridulations et autres coassements… des occupants…

Or, Josef avait la capacité… de s’extraire de ce monde…
Il s’éveilla lorsque le plateau du rata vint… il ne vint pas tout seul… le messager livreur posa délicatement l’offre chaude gisant dans des cantines gigognes en alu… sage précaution pour conserver la température…
L’émissaire prit place sur le seul siège disponible : un seau hygiénique émaillé rose bonbon dont le couvercle par bonheur était plat…
Là…
Il s’adressa au GI… qui quittait les limbes de Morphée…
… Josef… dit-il d’une voix neutre… il est vrai que ce fut un piège, mais enfin… tu le savais, puisque tu sais tout… tu aurais dû pu su lu… qu’il te fallait enrober ton message… afin d’éviter la crispation de « Trois-Étoiles »… tu comprends ?
… mais… si tu es… disons… sage, nous te proposons une convocation devant le boss du régiment… Barnaby… soi-même… une invitation… si tu préfères… tu sais qu’il t’aime… tu pourras t’expliquer… ne le fréquentes-tu pas depuis tes trois ans six mois…
… deux semaines et quatre jours… rajouta Josef.
… un bail… qu’en penses-tu ? Tu pourras causer face à face… avec le cacique…
Josef, la bouche pleine ne pouvait répondre, d’autant que le messager parlait à voix très basse, selon un code secret… à cause des espions…
À la dernière bouchée, le GI Josef prit son temps… le légat ajouta :
… faut-il t’en prier Josef ?
… je le connais, il va me parler de ses opéras Nô… Parker se prend toujours pour le messie… alors qu’il n’a jamais mis un pied en Égypte…
… ce n’est pas très cohérent…
… je connais la cohérence de Barnaby…
… tu sais tant de choses !
… OK boy… mais il me faut me relooker…
L’envoyé retint le message… se retira… avec le plateau de rata vide…
Alors…
Le rocker-crooner du fond de la taule entonna le plus beau des hymnes… celui-là même qui n’avait pu résonner dans le gymnase… car oracle de Josef… le CD était sous influence… le voilà enfin ce chant… patriotique… a capella…
Nous ne résistons pas à vous offrir les paroles et leurs traductions…

Oh, say, can you see, by the dawn’s early light,
Oh, dites-moi, aviez-vous vus aux premières lueurs de l’aurore,
What so proudly we hail’d at the twilight’s last gleaming ?
Ce que si fièrement nous avons salué aux derniers rayons du crépuscule ?
Whose broad stripes and bright stars, thro’ the perilous fight,
Ces larges bandes et ces brillantes étoiles, au milieu de ce périlleux combat
O’er the ramparts we watch’d, were so gallantly streaming ?
Sur les remparts où nous guettions et nous nous lancions si courageusement ?
And the rockets’ red glare, the bombs bursting in air,
Et la lueur sanguine des fusées, les bombes explosant dans les airs,
Gave proof thro’ the night that our flag was still there.
Nous apportaient la preuve que malgré cette nuit, notre drapeau flottait toujours
O say, does that star-spangled banner yet wave
O dites-moi, cette bannière étoilée flotte-t-elle encore
O’er the land of the free and the home of the brave ?
Sur cette terre de liberté et sur la demeure du courage ?

Là-haut Wrigley’s ouvrit la porte multiplia les décibels…
… ta gueule rocker !
Le soliste nimbé d’un halo de feuilles de chanvre Indien, jeta une curieuse réplique…
… mon cul… et poursuivit ses vocalises…
Puis, les corps repus… se posèrent…
Pourquoi ?
Mais pourquoi Joseph était-il incarcéré… pourquoi prenait-on tant de précautions pour le sortir de cette taule ?
Seul Josef hocha la tête… il avait compris… il savait…
… lecteur, poursuivez et comme Josef vous saurez !

                                                    Et c’est ainsi que murmurent les tortues blondes

                                                                       Gentilés  
                                                                       Si le voulez bien
                                                                       Lisez suite jour prochain
… vous pouvez aussi charger le lien des éditions Alain Iametti sur votre moteur de recherche : https://www.editionsalainiametti.com/
vous trouverez les opus édités…
                                                              
L’Ange Boufaréu, alain harmas 

 

2ème chapitre :” Grand Prédicat de Josef et ses conséquences…”

Visits: 29

Ici, commence l’histoire avec un grand “H”

2… Grand Prédicat de Josef et ses conséquences…

Yokosuka au Japon… est une ville située sur la péninsule de Miura… préfecture de Kanagawa…
C’est ici que commence le récit, il faut bien un introït… le début du premier li !
Sur ce territoire, un corps d’élite de l’armée US stationne depuis que le Pays du Soleil Levant a rendu, à son corps défendant, son tablier de guerrier.
En ce jour de l’Ère Heisi 平成… le corps des Marines a invité le GI Josef, devant 2000 guy à délivrer son prédicat de départ.
Dans quelques jours, il terminera sa vie militaire… commencée voilà quinze ans sous la Bannière Etoilée…
Quinze ans après son serment… à présent, il sait…
Dans sa piaule, le GI est debout depuis quatre heures… du mat…
Méthodiquement sur son pajot tiré au carré, il a étendu son costume neuf de jubilé, il a vérifié qu’aucun pli n’en déprécie l’éthique, sa chambre reluit d’ordre propre, sur les rayons de la bibliothèque sont alignés, comme à la parade, ses sept cent trente-neuf mille deux cent soixante-quatre dictionnaires augmentés de six cent douze mille mises à jour…
Josef est resté en caleçon US, il marche à petits pas dans le sens des aiguilles d’une montre autour de la table basse centrale sur laquelle est placée le stûpa de Guanyin, il psalmodie son recueil de sûtra… une suite de commencements absolus.
Guanyin est la représentation du bouddha en Déesse marine de la Miséricorde et de la Compassion, elle est revêtue de jaune, elle incarne et accueille toutes les souffrances du monde.
Jadis autour du sixième siècle de notre ère romaine, cette identité du Bouddha Fo 佛 en chinois, fut une figure masculine, puis par une étrange évolution elle devint un personnage de sexe féminin, chose très rare dans le bouddhisme.
Au Japon, elle est restée au masculin, mais le stûpa est féminin…
Josef avait acquis la Déesse chez un kobutsushō un antiquaire, dès le premier jour de sa présence à Yokosuka.
Ce matin, à chaque révolution, arrivant devant le visage de la Miséricorde, il levait la tête, il croisait son regard, elle prenait le visage de Yépa… lorsque, jadis, elle avait questionné :
« Ton insoumission ne risque-t-elle pas de te gêner ? »
« Mère… je veux connaître cette contradiction dans ma chair… en vivant l’ordre dans le désordre ! »
Le GI baigne depuis quinze ans au chœur de la mise en scène de l’ordre étasunien, érigée en stratégie depuis le 12 octobre 1492, date de la « Conquête du Nouveau-Monde ».
La trajectoire de Josef a pris un tournant lorsqu’il était encore bambin à l’école de Hissa Luna. Alerté, par la taulière, un officier de l’armée US vint. Il découvrit le môme lisant les écrits de Saint Cyrille dans le texte… il n’avait pas encore quatre ans…
Séance tenante, le gradé étendit ses ailes stratégiques sur ce prodige… pour ses fins propres… prédisant au kid, une belle carrière en récompense.
Après quelques masters, Josef intégra le peuple GI…
Depuis, il baigne dans nombre de dossiers aussi nébuleux qu’abstraits où s’agitent les hégémons de l’US-World.
Josef est à la croisée des chemins, c’est par lui que transitent tous les messages codés qu’échangent les grands de ce monde. Il déchiffre les notes secrètes, politiques, militaires, stratégiques.
Josef est le génie du décryptage : latin, grec, cyrillique, chinois, cunéiforme, idiomes asiatiques autant que les langues indiennes autochtones des peuples qui transhumèrent avant les Fathers du Mayflower il y a 20 000 ans…
Depuis cette époque, ayant évalué les compétences du gamin, le gradé spécialiste du renseignement ne l’a pas lâché d’une semelle… car avec lui :
« Il savait avant tous les autres. »
C’est pour ça que Josef est ici… à Yokosuka…
Le vaste public ne se doute pas à quel point, les langues mineures permettent toutes les manipulations. C’est pourquoi Washington décida d’installer une base militaire à Yokosuka au Japon, pour intercepter les messages transcontinentaux… numériques codés…
Josef était au nœud nodal des interférences…
Tous les messages se croisaient dans son bunker de réception : depuis la livraison d’un missile sur la guitoune d’un rebelle, l’arrivée des canettes de Bud et Coca à la cantine, jusqu’aux intimes mensurations de la girlfriend qu’un boss de la diplomatie US en goguette voudra trouver dans son paddock, le jour de son arrivée… tout est codé… secret… pour tous… sauf pour Josef… et le gradé…
Avant ces quinze ans, il avait ouï l’existence du flux, à présent, il le décodait. Il savait comment l’hydre US depuis l’origine a manipulé les opinions en prétextant la protection des peuples…
Il avait prévu de terminer sa psalmodie par le sutra du cœur : 般若心経 Hannya Shingyô, les derniers mots ouvraient l’espace futur…
« Aller, aller, aller ensemble au-delà du par-delà, jusqu’à l’accomplissement total de la Voie »
Lorsque Joseph s’arrêta face à Guanyin…
Elle aussi… savait… bien des choses…
Lui, Josef, fils d’une Indienne Algonquin et d’un arrière-arrière-petit-fils Allemand conquérant calviniste… tous étaient immergés dans la réalité profonde de la domination de la Bannière Etoilée… naïvement, ils avaient participé à l’éclosion des Étoiles… et récoltés le billet vert…
Josef… mutant… avait annoncé :
« Je veux connaître cette contradiction dans ma chair ! »
Ici, dans sa fonction, il avait été gâté… il n’en revenait toujours pas de découvrir les roueries de l’US-World… que le monde « gobait »…
Il stockait ses découvertes dans les lobes frontaux de sa prodigieuse mémoire…
Josef Schmitt, le GI, avait toujours respecté sa signature… on dit : il était réglo… mais à présent, il allait quitter Yokosuka pour retrouver Pittsburgh… sa ville natale…
Alors, libéré, il avait décidé de révéler au monde, les bas-fonds de l’hydre.
Le monde devait apprendre comment les US forgent laminent taraudent façonnent emboutissent les relations… comment ils étendent leur mainmise sur les peuples…
Il allait se f…
Lorsqu’on frappa à sa porte… il était neuf heures…
Par un système codé qui pour l’instant reste secret… la porte s’ouvrit…
Deux body-guard habillés en GI… entrèrent…
… Just a moment please !
Josef, alors, enfila son falzar, chaussa ses pompes, coiffa son immaculé calot des Marines, saisit son sac à dos qui ne le quitte jamais, se mira dans la glace de son dressing, puis se plaça devant Guanyin… affectueusement, il se plia devant la Déesse.
… sayōnara…
Enfin, martial, il se tourna vers les deux entrants…
Au gar’d’à’vous… il articula… laut und deutlich : à haute et intelligible voix : le lecteur aura reconnu, la langue germaine, ce qui est logique chez un descendant germain.
« At your service ! »… le lecteur aura compris que l’on a quitté le germain pour l’anglo-saxon… dit US-language… ce qui est logique chez les GI… US.
Donc…
Encadré par les deux Texans, muettement, au pas cadencé, ils descendirent les marches pour rejoindre un command-car qui attendait dans la cour.
Le carrosse militaire traversa la grande place d’arme, fit une boucle autour du mât… pour saluer le drapeau… se gara devant la porte de service de l’immense gymnase…
Une camarilla recueillie attendait…
En grande solennité silencieuse, Josef est phagocyté par cet accueil qui ondule vers l’escalier de service, lequel, dit-on : élève les corps et parfois les âmes… on parvint dans un espace sombre… où muettement, on stationna…
Silence, sauf qu’au-delà des murs, on perçoit des sauvages rumeurs, des musiques, des hourras…
Là, le cornac de l’expédition posa un bandeau sur les yeux de Josef afin, dit-il que :
« La révélation soit plus formidable encore ! »
C’est en aveugle, qu’on le conduit à petits pas au pied d’une porte, le nez frotte le bois, les mains effleurent une peinture de vieille qualité poussiéreuse écaillée, elle sent, le benzol… derrière… enfle une rumeur.
… are you ready?
… wait a moment!
Josef décoiffe son calot qui rejoint son sac à dos, il le remplace par la grande coiffe de chef Aquqar-enuts de l’ethnie Algonquin aux plumes d’aigle des grands jours de parades…
Au moment où le bandeau tombe, la porte s’ouvre…
Un violent tsunami de chaleur moite submerge Josef, un nuage d’after-shave patchouli flavors-ice-cream-bananas, des vagues de bières tièdes l’enveloppent, une batterie de spots l’éblouit d’un monstrueux rayonnement de million de watts incandescents…
Josef baigne dans un maelstrom de décibels hurlés par deux mille GI à la testostérone en chaleur… une ovation qu’aucune vie de rocker ne reçut jamais… même Springsteen.
Ses plumes sont connues… le voilà reconnu…
Il entend des Amen des Hosanna des jurons, le peuple se libère, la troupe siffle…
Il suffit de paraître sur scène pour que retentissent les stridulations. Le sifflet est le nec plus ultra culturel’s styl de l’US-boy qui exprime ainsi une intense expression… peu importe la qualité de l’apparition…
Josef, bras au ciel, avance sur les planches, porté par une bronca de quatre mille pieds qui trépignent… on veut le toucher, le sentir, le humer, le saisir, l’étreindre…
Josef, lentement, illuminé, pas à pas, arrive devant un buisson de micros… au bord du bord… de la scène… où s’agitent des mains tendues… avides…
Tous connaissent les plumes… le décodeur… le traducteur… le messie des messages… l’iconoclaste… le révérend… il était lointain… énigmatique… le voilà…
À présent… les frontières sont abolies… les mains palpent… la chair…
« Il est des nôtres ! »
« Révérend ! Révérend ! »
« À poil l’Indien » le pack stridule sur des fréquences subliminales…
Josef laisse, un instant, le flux de la liesse l’envelopper, il toise les têtes rasées, soutenues par des poitrines aux tee-shirts vert pomme, gonflées d’hormones, ceinturées de muscles, supportées par des milliers de rangers qui trépignent en cadence… des gosiers s’époumonent… le chahut culmine au zénith…
Josef semble voir pour la première fois, cette marée humaine qu’il va quitter.
Ici, il aura vécu son anabase… le fameux concept de Xénophon qui raconte l’ascension de l’esprit, l’émergence de l’éveil… le mystère ontologique du troisième œil…
Josef voit…
On lui tend un engin… et…
Là…
Sans préambule, il cite un passage de Jérémie : le prophète…

… Celui qui fuit devant la frayeur tombe dans la fosse,
… Celui qui remonte de la fosse est pris dans le filet.

Plus tard, il écrira dans le manu-script : « J’exprimais les élévations de Jérémie »
Les moyens de sonorisation sont pharaoniques pour ce seul intervenant, l’onde sonore est démultipliée. Josef entend sa voix qui lui revient par les enceintes flanquées à ses pieds, la foule incrédule attentive baisse d’un ton sa participation au cahot des décibels… elle tente d’écouter…
Je suis orphelin de l’humain… articule l’orateur…

… au loin, le retour de la sono et sa réverbération … humain… main… ain… in… n…
Le peuple GI… houle… puis, baisse d’un ton… scande…
… said what…
… gibberish…
… bull shit…
Les GI tempêtent, ils attendaient du folksong, des gospels, des hululements d’Indiens, des rythm-and-blues, des tam-tams, des danses totémiques, des révélations, des histoires scabreuses, des slogans « We can » « America First » « America Back »…
Non, ils n’ont qu’un guy qui se promène coiffé en Peaux-Rouges toute l’année ici, devant les huiles… soudain, il parle l’humain orphelin… ou l’orphelin humain… c’est quoi ce bordel… tout ça pour ça…
… l’humain a quitté l’humanité…
Eux, les GI… ils sont venus… pour un show, ils ont mis les moyens…
Ils sont floués…
… à poil l’Indien…
Des crécelles crépitent, des cornes de brumes grondent, un harmonica souffle ses quatre octaves…
Derrière Josef, les boss du régiment, assis ne bougent pas…
On dirait même qu’ils se marrent en douce…
Josef… ne semble pas être celui qu’on attendait… il poursuit… la voix messianique distille les premières bases de son message, il est venu pour ça…
Un calme précaire s’installe, il est parfois troublé par l’ouverture d’une boîte de bière… un presque silence s’inquiète… se tend… enveloppe les 2000 têtes de GI, tel un nébuleux brouillard…
comme Saint-Jean de l’apocalypse… j’ai vu la Bête à sept têtes et dix cornes…
Un reste de rumeur surnage… un calme suspect s’installe…
what’s the show ?
Imaginez 2000 GI silencieux… Yes they can… ils sont venus à Yokosuka pour affronter l’apocalypse à plusieurs têtes…
… cette Bête vous a donné le pouvoir d’agir depuis qu’elle existe, ce pouvoir s’exerce sur toute race peuple langue ou nation, ce pouvoir doit envahir tout territoire, surface, îlot… ce pouvoir pénètre à l’intérieur de tous les concepts philosophiques étatiques… ce pouvoir a le devoir de détruire tout ce qui s’oppose…
Les GI du premier rang observent les officiers alignés sur un rang derrière « the Strange crooner » qui ne fait que ressasser ce qu’ils savent déjà :
Yes… ils ont le pouvoir… le muscle… la loi… l’armement… « we can »… le billet vert… bon et alors ?
OK… mais les galonnés… y branlent quoi ?
… je vis surgir de la terre une autre Bête, elle avait deux cornes comme un agneau bêlant au service de la première Bête… elle en établit partout le pouvoir amenant la terre et ses habitants à adorer cette première Bête…
… de faire en sorte que fussent mis à mort tous ceux qui n’adoraient pas l’image de la Bête.
… à présent nul ne pourra rien acheter ni vendre si le produit n’est pas estampillé du Sceau de la Bête ou au nom de son chiffre… US…
Les crânes virevoltent, les regards s’interrogent… c’est quoi cette Bête ?
… gens ! loin de vos pénates, de vos chers parents, de vos foyers où règnent la douceur la tendresse et l’amour, vous fûtes envoyés avec la mission de mettre à la raison le reste de la terre… comme vos pères, vous êtes infidèles pour avoir abandonné YHWH au profit du divin Dollar… vous êtes “la” bête…
Josef a légèrement haussé le ton de quelques inflexions… le silence devient tonalité d’une crypte…
… hélas, ici, en territoire étranger, vous avez baissé la garde et vous vous êtes dépravés tel des pourceaux… ce n’est pas le pacifisme que l’on vous demandait mais l’arraisonnement des peuples afin d’assouvir la Bête Belzébuth diktat de l’US-Land… et vous l’avez fait !
Don Giacometti le Padre aumônier du régiment est là… au pied de l’estrade… incrédule… il murmure…
… il l’a fait… jamais je n’aurais pensé… putain, il a des couilles ce mec… ô pardon seigneur !
… jadis dans l’école de Hissa Luna… j’ai maîtrisé les langues… j’ai entrevu… le secret… profond… qui nous gouverne en troupeaux comme des veaux… depuis toujours… ce power commença par éradiquer mon sang d’Indien… à présent… il étend sa propriété cosmique jusqu’au moindre îlot de cette planète…
Un seul GI, en privé, entendant cette mise en cause des USA, aurait déjà mis K.O le Révérend… pourtant, derrière Josef, les boss ne disent toujours rien…
Le peuple hésite, il y aurait un vice dans cette farce, un sens caché pour que les huiles acceptent que ce guy remette en cause la fonction civilisatrice de l’US-Land ?
… vous comprenez enfin… mes frères… que l’ordre que vous instaurez n’est qu’une volonté de vassalisation dictée par les autorités qui sont dans notre dos… c’est vous, qui avec vos embargos, sanctionnez les nations pour assurer votre hégémonie…
Effectivement, dans le dos de Josef, sans bruit, sans rupture de tempo, un personnage à plusieurs étoiles, flanqué de deux protecteurs fait sont entré incognito…
Ils prennent place sur les sièges libres… c’est en son honneur que le régiment avait été réuni… il ne revenait à Josef que de chauffer la salle.
Eh bien il va être servi.
Josef… est aux anges…
On avait oublié la célèbre phrase du général Sheridan à l’adresse du chef Comanche Tosawi en 1869 :
« Un bon Indien est un Indien mort ! »
« Shit the guy »…
L’Indien est toujours là… et en plus, il cause…
Josef lève encore le ton l’expression et l’ironie, le peuple est immobile entre la raison et le boxon… il faut agir… mais il n’en a pas l’ordre… il manifeste sourdement…
… on vous a dit poursuit Josef que vous êtes là pour pacifier… mais savez-vous que vos ancêtres agressifs abordèrent ces côtes en 1854… pour vassaliser ces peuples et les contraindre à ouvrir leurs portes… l’étasunien a de la suite dans les idées…
Les GI sont attentifs à leur corps défendant, à écouter la subversion du message…
… vous ne faites que poursuivre le projet… d’ingérence… de jadis… le Bête étoilée n’abandonne jamais…
Le boss supérieur… assis… écoutait distraitement… parfois, il se penchait vers le colon… à sa gauche… qui lui murmurait des messages à l’oreille…
… le Commandant Matthew C. Perry entra dans la baie avec huit navires noirs et obligea le shôgun de signer le papier imposant la présence US au Japon… au nom du pacifisme.
Silence de Josef… grand silence du peuple… le général semble muet… se penche, les deux coudes en appui sur ses genoux… sage… attentif…
… alors, tels les fathers qui débarquèrent du Mayflower, ils se considérèrent ici, « être comme chez eux »… ils commencèrent leur colonisation… sauf que ce peuple devint un grand peuple… hélas il a pour vous la prétention de supériorité… il voulait devenir un grand pays indépendant… il faut à présent l’écraser… et vous avez débarqué à nouveau… pour finir le job…
Le profond silence des Marines devient irritant, Josef sent la tension dans son dos du « Trois-Étoiles »… mais il l’ignore…
La foule questionne : « Pour jacter autant, ce mec aurait-il des pouvoirs que nul de soupçonne ? »
Josef poursuit…
oui, vous avez été trompé sur le sens de votre mission qui n’était point une évangélisation, mais bien une occupation en règles…
Peut-être que le « Trois-Étoiles » bonasse, laisse le quidam chauffer la salle comme dans tous les spectacles de Springsteen…
but it’s rococo… no rock’n roll…
Peut-être, pense-t-il que dans un pays indigène loin du home-suit-home, il soit possible de laisser s’épancher l’égo confiné par la vie compressée en caserne… pourtant, ce GI va un peu trop loin…
Le général reste pensif-penché vers sa gauche pour écouter les commentaires de l’icelui qui dirige le cantonnement, un certain colonel Barnaby Parker… s’ils parlent bas, main masquant les lèvres, c’est que le message doit être secret… tout le contraire des vindictes de l’orateur…
… Dieu, disait Jérémie, m’a choisi pour révéler. Dieu m’a dit « à coup sûr, ils combattront contre toi, mais ils ne l’emporteront pas sur toi, car je suis avec toi dit Yahvé pour te délivrer !… c’est pourquoi je suis ici !
Le rocker allait vraiment trop loin en se prenant pour un autre. Le général semblait plongé dans un maelstrom d’interrogation, c’était peut-être un général progressiste non déclaré, peut-être qu’il donnait un certain crédit à ce…
… c’est qui ce guy… souffla-t-il d’une voix soft very cool
… 1ère classe Josef Schmitt…
… connais pas…
… c’est le spécialiste du chiffre… il décode tout ce qui arrive ici…
Le général alors… eut un Ho ! le corps… il se redressa… regarda le dos de Josef qui resta de marbre…
… c’est lui qui a décodé mes messages ?
… Depuis longtemps, des hommes attentifs, des êtres porteurs de messages, des inspirés du calot… enfin parlent… ils vous invitent à…
… c’est lui !
Le supérieur, soudain, sembla remué, son sang-froid commença à tiédir, ses mouvements exprimèrent une opposition… voire une interrogation muette puis formulée…
… qu’est-ce qu’il vient foutre… ici ?
Barnaby Parker… toujours lui… “j’ai organisé cette pantomime” se redressa…
… il va quitter la base… il faut le laisser vider son sac… il sait trop de choses… c’est moi qui le cornaque… depuis qu’il a eu trois ans et demis…
… un type qui en sait trop : dit la triple médaille… on lui fait la peau…
… ouais, mais il peut encore servir…
… pour qui ?
… la réponse fut inaudible… mais… on lut sur les lèvres de Parker…
… certains… au futur.
Les spectateurs du premier rang avisant ces confessions… commencent à murmurer un chuchoti de chuchotement chuchotant… que toute la foule veut reprendre…
Mais…
… GI, courbez humblement la tête devant ce peuple du Japon millénaire sur le sol duquel nous nous trouvons par effraction… lui, il a conquis la sagesse que nous détruisons par notre présence matérialiste, afin d’imposer notre misérable équation et son Dieu habillé de Vert. Vous êtes ici dans le plus grand des péchés celui de détruire un peuple suivant la seule injonction d’un shériff instable et facétieux… qui l’impose depuis 45…
… j’ai lu Jérémie… le prophète…
Le général se pencha à nouveau pour savoir si Jérémie était aussi GI à Yokosuka.
… nenni fit le colon de la tête… c’est un prophète… puis, décroisa les bras… laissant voir son patronyme écrit en grosses lettres… oui, Parker s’appelait bien Barnaby Parker…
… en son temps… j’étais un freluquet sage… un jour, j’étais au milieu des champs, avec mes dindes et mes bisons… une voix s’adressa à moi… « Joseph… niño, un jour tu iras parler à ma place aux grands de ce monde… et comme à la Pentecôte avec mes disciples tu seras polyglotte… » Alors une langue de feu descendit sur mes boucles blondes… je répliquais « eh… hombre… la voix… je ne suis qu’un pequeño, à mon âge personne nul ne me croira on se moquera de moi et on m’enverra paître… » et la voix m’affirma…
« Va ! Je serai avec toi ! »
À présent… je sais… je connais de l’intérieur la manipulation qui habite nos lois… je connais la face cachée des leaks qui ne demandent qu’un clic… pour… fuiter… en tous lieuuuuesss…
… alors… soudain… le monstre sonore privé d’électrons ne diffusa plus un son… la voix se fit blême… seuls les premiers rangs perçurent les derniers mots enroués de l’orateur… quatre colosses MP encadrèrent Joseph et en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire, ils disparurent avec lui, laissant la sono libre, où surgit un officier qui hurla :
… À vos rangs fixes !
Chacun sut que la récréation biblique était terminée et qu’on allait passer à un autre sermon… plus terre à terre et certainement moins existentiel…
Le Star-Spangled Banner des US devait retentir…
Or, nul ne sut pourquoi le CD de l’hymne US s’étrangla et c’est dans un immense stand-up silencieux immobile en béton que le régiment, au ga’rd’à’vo… écouta la rocaille harmonique de Springsteen aux sublimes paroles…

Born in the U.S.A.
I was born in the U.S.A.
I was born in the U.S.A.
Born in the U.S.A.

Par la suite… de nombreux témoignages… doublés par la gauche d’un flot de ragots prétendirent que seul Josef-Jérémie-Révérend avait été capable de réaliser cet exploit, à savoir enrayer le CD du Star-Spangled Banner, pour que s’élève seul, le son du 78 tours, ancienne formule, de Springsteen…
… on dit même que ce fut la première manifestation de son talent de prophète… cet événement devint un authentique oracle…
C’est ainsi que naissent les légendes… oh ! Gens de peu de foi !       
Dans son manu-script autobiographique, Josef traduisit cette situation par :
« Voilà comme j’ai fait taire ce refrain tel un lavage de cerveau qui détruit trente siècles de paroles divines. Non ! naître in The USA ne permet pas de tout accepter… Jérémie et sa voix me soutiennent… »
Jérémie-Josef fut invité manu militari à disparaître, il atterrit au milieu de la même escouade de MP devenue soudain fort patibulaire, on lui passa les menottes, avec l’ordre biblique de rester silencieux style :
« Ferme ta gueule où… »
Ce qu’il fit, respectueux des ordres de son corps des Marines, là il comprit qu’il était redevenu un Indien :
« Un bon Indien, c’est un Indien qui ferme sa gueule ! »
Après quelques instants… la fièvre du samedi soir s’étant apaisée, Josef dûment encadré, menotté, vassalisé suggéra une remarque…
… j’ai été invité à prendre la parole, en quoi ai-je fauté ?
… tu en disserteras… au trou !
Que l’on peut traduire par : tôle, cellule, gnouf… prison enfin.
Josef préféra ergastule qui correspond mieux à l’époque biblique de Jérémie, le prophète…
C’est ainsi que se déroula la césure temporelle, où le GI muta officiellement de Joseph Schmitt en Jérémie-Révérend par la sanctification de 2000 Marines sous la houlette d’un général « Trois-Étoiles » qui sentait venir des révélations à son encontre…
C’est là qu’il siffla la fin avant la fuite des mots…
Faut-il se méfier d’un général prudent ?
Sans doute, disent les émules de Sun Zi.
Cet évènement eût bien pu se produire en Germany, Arabie, Taïwan, corne de l’Afrique ou dans les cent quatre-vingts autres bases du reste du monde… sauf en Russie…
Car l’US-Land est l’Empire du bien, Hollywood nous l’assure tous les jours…
Or, chacun sait que la Russie est l’empire du mal sur lequel l’US-Land ne peut amarrer une base, sauf à évangéliser la Russie… or Saint Cyrille s’en était déjà chargé… Et après vérification… L’US-land constata que le sol russe n’avait ni bisons ni Indiens. L’entreprise était donc inutile, on en conviendra, d’autant que la Russie est deux fois plus grande que les US.
Dans le command-car qui l’emmenait vers le cachot, Josef méditait l’espace-temps qu’il venait de vivre. Pour la première fois de sa vie de GI, il allait faire connaissance du mitard, ce lieu sombre humide que seule la pensée de Jérémie pouvait illuminer.
Ce baptême le réjouissait même pour avoir eu le privilège de diffuser son prédicat au peuple tel le prophète… il pourrait dire :
« J’y étais ! »
Pendant son transfert, refirent surface les informations qu’il avait traitées trois jours plus tôt… quant à l’arrivée d’un hélicoptère venu d’un navire ancré dans la baie de Yokosuka, un invité qui ne resterait que le temps d’un discours prétexte, puis reprendrait la navette pour faire une nouvelle escale sur une Île codée du Pacifique, où attendait un B52 à destination secrète qui le conduirait vers la call-girl répondant aux mensurations hollywoodiennes que le déchiffreur avait décodées.
Josef avait parfaitement compris qu’il avait participé à une mise en scène dont le but était de masquer ces révélations…
Ce n’était pas la première fois… qu’il décodait ces misérables vénalités…
Mais c’était la première fois qu’il opposait une franche rébellion…
Une belle tragédie… servie sur un plateau… elle ne lui avait rien coûtée…
Il en avait profité pour analyser les médiocres penchants de la nature humaine… urbi et orbi
Il en rugissait de jouissance intérieurement…
… ça va, Révérend ?
Il pensait aux deux mille veaux, engraissés au coca hamburger pop-corn, venus occuper le monde… ils l’obligeaient à vivre sa dernière station…

… « le péché mignon du peuple, qui surabonde, est bien l’idolâtrie »… répondit Josef.

… c’est beau !

… c’est la pensée d’un philosophe… mon fils !

                                                Et c’est ainsi que murmurent les tortues blondes

                                                                       Gentilés  
                                                                       Si le voulez bien
                                                                       Lisez suite jour prochain
… vous pouvez aussi charger le lien des éditions Alain Iametti sur votre moteur de recherche : https://www.editionsalainiametti.com/
vous trouverez les opus édités…
                                                                                
L’Ange Boufaréu, alias alain harmas

Révérend John Smith : Premier chapitre…

Visits: 13

0… Avant-propos… foreword…  

Lecteur… my friend… I invite you to follow me, but take care, we are entering the empire of power…
… là, tu vas découvrir, comment se « fabrique » un prophète.
Aucun titan sur cette terre n’est capable de réaliser un tel exploit, seul au monde un génie prométhéen possède cette capacité.
Cette puissance soumet l’espace à ses lois, ses checkpoints militaires tissent des réseaux qui prolongent sa bannière, son billet vert assomme les économies vassales. Depuis 1492, il traque tous les insolents qui tentent de le concurrencer… sa loi dite « démocratique » impose sa totale logique… totalitairement totale..
Tu l’as compris, lecteur, ce Léviathan se situe entre le 38° 00′ Nord et le 97° 00′ Ouest. L’océan Atlantique à l’est, l’océan Pacifique à l’ouest baignent ses rives, au nord, les arpents enneigés assujettis sont sous son contrôle, au sud, les tribus latines poursuivent leur sieste…
Ce gigantesque protozoaire déploie ses pseudopodes à l’extérieur de ses limites territoriales sur la surface de la noosphère.
Son étendard affiche 50 étoiles, elles bornent son espace territorial, mais il a vassalisé plus d’une centaine d’inféodés hors de ses frontières en construisant des bases avancées, dites « de protection »… sorte de greffe sicilienne qui prétend « offrir protection contre remboursement »… tel un « Parrain »
À tel point, qu’un quidam étranger qui à Pamparigouste-les-Olivettes regarde un film hollywoodien, se place ipso facto sous le glaive juridictionnel de l’État à bannière étoilé…
Voilà, Lecteur, tu es renseigné sur l’identité de la matrice génitrice.
Viens découvrir :
John Smith, le prophète… création post-biblique, selon le prédicat… étasunien :
« In God We Trust »
Hosanna… 

 

1… où le narrateur se présente…

… à moi Akio, humble Japonais, fils de pêcheur, né à Yokosuka, m’échut l’exposé de cet introït, mais pas seulement…
… il me fut aussi confié la grâce de relater la vie de Josef Schmitt devenu John Smith…
Je m’inclinai en acceptant cette mission.
Le Béotien que j’étais en recueil de textes biographiques n’avait point évalué la charge métaphysique de cet apostolat, car ce récit présente un volume de connaissances quasi encyclopédique. Il fallut collecter les plumitifs de plusieurs scribes, classer les narrateurs anonymes, valider d’autres copistes émergeant au fil des espace-temps pour parvenir à matérialiser le corpus.
John lui-même calligraphia quelques pages que certains jugèrent apocryphes… Ô gens de peu !
Il les nomma « manu-script », nous le conservâmes pieusement sous cette qualité.
Qui es-tu John ?
Il naquit en Pennsylvanie… fruit de ses géniteurs que sont : le Germain forgeron Gottfried Schmitt et l’Indienne Yépa de l’ethnie Algonquin… mère au foyer…
À sa naissance, ce garçon était surdoué…
Il intégra l’espace-temps en un rien de temps, défiant l’instant des moments, tant présents passés que futurs : tel un titan…
Comment définir le physique de ce mâle qui réussit la synthèse du sang Aryen avec celui de l’Indien Algonquin : c’est déjà un mystère !
Il portait fièrement son métissage, sous sa tignasse blonde, rayonnait un épiderme de  Peau-rouge. Le regard bleu des ancêtres Germaniques lui donnait ce fier sang-froid qui habite l’Indien depuis ses premiers pas.
Le voyant paraître, on disait de lui : « c’est une belle bête »
Josef était secret… aussi secret que les papyrus de Qumrân, muets depuis plus de vingt siècles… ils savaient, mais ils se taisaient… enfouis en quelque sorte.
Gottfried autant que Yépa ne parvinrent jamais à décoder les pensées de Josef, car chez lui, dès sa naissance, tous ses neurones étaient cryptés.
Sa métaphysique avait intégré le protestantisme de Calvin autant que les chants totémiques du Serpent à Plumes des Indiens…
Josef était biface autant que multiface…
Esthétiquement socialement anthropologiquement culturellement artistiquement physiquement sexuellement Josef ressemblait au parfait US-boy. Il écoutait Springsteen, sa connaissance des Lakers de Los Angeles était omnisciente, il citait souvent Benjamin Franklin… un exemple.
Mais sa particularité… particulière, si je puis dire, car il fallait vivre un certain temps avec cet homme pour authentifier ses aptitudes : son ontologie profonde était composée de trois niveaux capacitaires.
En premier, Josef était polyglotte, il maîtrisait entre dix-huit à trente langues, aussi facilement que votre voisin ingambe va, tous les matins, acheter son pain quotidien…
En second, ses lobes encéphaliques frontaux fort bien construits contenaient une phénoménale encyclopédie de la totale mémoire des Indiens. Là, il stockait langues, cultures, histoires de chaque tribu, peuple, groupe, Quidam vivant ou disparu ayant vécu sur les territoires du Wild-West, bien longtemps avant le passage de la Mer Morte…
Enfin… Josef était sujet à un syndrome, l’Anupotaktos, qui en grec signifie : rebelle…
Autrement dit Josef était un insoumis…
Si vous lisez la suite, vous pourrez découvrir comment un être « libre » autrement dit « insoumis » devient indéchiffrable… jusqu’à devenir « prophète »… un mystère !
Ce récit se développe : de façon itérative… on veut dire qu’il n’est pas linéaire…
Il faudra s’y faire…
En résumé lapidaire, Josef fut un être qui ne donna aucun signe de  bêtise, couardise, gognandise, fainéantise et autres terminaisons en isme… tels que socialisme, pochardisme ou couillonnisme… car Josef était sobre.
Yépa, sa mère et Gottfried son père se louaient fort d’avoir enfanté cette lumière de leurs yeux que le Seigneur leur avait donnée. Josef, en grandissant, ne présentait aucune tare que trimbalent ces jeunes de maintenant… fumeurs d’herbe… buveurs de canettes… hurleurs sur motos… butineurs de minettes… maraudeurs… il faut bien que jeunesse se passe… disaient certains…
Eh bien, lui, sa vie, il la passait en « Étant » méditant, pensant, en traversant les espace-temps, ici, maintenant, autant qu’ailleurs… car pourquoi cette collection de bibles… torah… talmud… coran… bulles des papes… testaments apocryphes… sermon de Bénarès… yin-yang… 道 tao… « petit livre rouge » qui occupaient tous les rayonnages de sa chambre… Hein ?
Un soir…
Josef venait de boucler son troisième master… quelques heures avant ses très jeunes années de pré-ado… oui Josef était précoce…
Il entra dans la grande salle de réunion de la ferme de ses parents… l’Hacienda.
Il prit un siège…
Grignota quelques graines de courges grillées et annonça :
« J’ai signé un contrat de dix ans chez les GI ! »
« Ton insoumission ne risque-t-elle pas de te gêner ? » s’enquit Yépa ?
Une mère s’interroge toujours quant aux actes fondamentaux « rebelle-insoumis » de son rejeton… surtout s’il est confronté aux GI.
« Mère… je veux connaître cette contradiction dans ma chair… en vivant l’ordre dans le désordre… je pourrai dire plus tard : j’y étais… à présent : je sais ! »
Comme un Sadhu tel l’ascète, il voulait s’éprouver… en somme.
Confucius n’a-t-il pas écrit :
« Pour faire dix mille li, il faut commencer par le premier li ! »
… ce qu’il fit…
… c’est en cheminant sur cette voie, que Josef Schmitt… devint John Smith…
… celui qui marche bien ne laisse pas de traces… a dit Lao Zi.
 

                                            Et c’est ainsi que murmurent les tortues blondes

                                                                       Gentilés  
                                                                       Si le voulez bien
                                                                       Lisez suite jour prochain
… vous pouvez aussi charger le lien des éditions Alain Iametti sur votre moteur de recherche : https://www.editionsalainiametti.com/
vous trouverez les opus édités…
                                                                                
L’Ange Boufaréu, alias alain harmas