Koba ou la sombre rémanence chapitre N°20 « Epoque Mandchou à Moukden »

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Avec Weizhi Xiansheng 未知 先生 nous découvrions la Chine ancienne… mais… 

Luigi réfléchissait… il tentait de faire un parallèle entre les époques, au grand dam de Djougachvili qui considérait qu’aucune période de l’histoire ne devait être comparée car nous allions vers le grand tout socialiste…

« Tout se résume à ça! » éructa-t-il dans un nuage de fumée…

Matriona secouait la tête « Koba tu nous emmerdes avec ton communisme… il a échoué… tu le sais… observe tous ces anciens qui écrivent… je me repends… je ne savais pas… j’ai été aveuglé… etc… etc. »
« Ouais des culs foireux… tous les uns après les autres, ils sont venus… pour récolter… la manne… mais ils savaient qu’ils ne venaient que pour ça… quand leur nom fut bien connu… ils retournèrent leur veste… ils écrivaient des cognandises sordides sur le communisme qui faisaient vendre du papier : disant qu’ils avaient été trompés… ils voulaient se racheter… à bon compte, sauf que leur nom était sur tous les carnets de ces petits journalistes inconnus qui courraient après eux pour se faire un nom… tout ça c’est connu… et maintenant ces petits trous du cul sont tous planqués dans des cabinets vernis de droite du centre comme de gauche…
Et dans un sanglot long de quelques violons russes… Djougachvili Koba Sosso Iossif Staline ajoutait « Je hais ces communistes d’opérettes… attends que je revienne pour les envoyer dans les mines de sel… en Sibérie… mes cocos! »

Atharexa qui n’était pas communiste interpella Sosso…
« Dis-moi dictateur… tu peux laisser parler un peu Weizhi Xiansheng… il est venu pour nous parler de Mademoiselle Zhang et son histoire…  Que vas-tu nous raconter? »

« Une histoire sur le pouvoir…! »

Raphaël était venu avec sa palette… il calligraphiait… absent… perdu dans ses pinceaux…
Sosthène écrivait…
Voici ce que Weizhi nous confia… un extrait qui se situe au 16 ème siècle du côté de Moukden… en Mandchourie…

Mon père racontait une histoire qui illustre la science mandchou pour les chevaux

« Un jour, un grand prestigieux qui avançait en âge, souhaitait trouver un cheval dont la fougue puisse être en accord avec l’énergie déclinante du cavalier qu’il était.
Les conseillers du souverain se tournèrent vers les caciques experts chevronnés de la cour, mais nul ne parvint à dénicher le parfait destrier.
La cour était inquiète, pour sa sécurité, il suffit d’un mot du monarque pour qu’il ordonne l’exécution par le fil de l’épée des conseillers incapables.
Un garçon d’écurie avait entendu.
Il suggéra qu’il pourrait trouver cette monture, si l’ordre lui en était donné. Les nobles de la hiérarchie tout à leurs dédains le laissa faire, en se préparant à récupérer la solution si ce garçon réussissait ou à l’occire s’il échouait.
Un jour, il vint avec un cheval en tout point adapté à la physiologie du monarque.
Foin fit alors l’assemblée de courtisans qui brocarda, le valet des litières, car il avait qualifié la couleur de l’animal « alezan » alors que la robe était « bai »… voilà tous les flatteurs-ironiques de se gausser.
L’empereur qui entendit cette bronca courtisane jugea que le garçon d’écurie avait mille fois raison, car il distinguait l’essentiel de l’accessoire, la couleur n’avait aucune importance. Il avait découvert le cheval idéal. Sa morphologie et son calme permirent au souverain malgré son âge de poursuivre ses longues randonnées équestres.
« Qu’importe la couleur, si la monture sert le monarque ! » conclut le cavalier.
La cour fit silence, elle attendait son heure… ça n’a pas changé. Nous sommes sans cesse confrontés à ces misérables petits marquis qui pour se distinguer détournent le sujet pour imposer leur pouvoir… »

Sosthème tournait les pages de son carnet…
 » Oui, revivons notre année 2020… et comparons les deux moments historiques… selon la ministre de la santé le virus est chinois c’est loin, on a le temps de gérer… parce que nous n’avons pas de masques le pouvoir politique bloque chaque personne chez lui… parce que nous n’avons pas de tests les élites interdisent tout déplacements… parce qu’un professeur à Marseille a été déclaré non orthodoxe à la pensée dominante on lui interdit de soigner selon ses méthodes… parce que le jeune homme qui nous dirige veut « son » vaccin français, il intervient à Bruxelles… nous sommes comme sœur Anne nous ne voyons que l’herbe qui verdoie et la route qui poudroit… il commande un vaccin qui n’existe pas… quand les Anglais viennent de vacciner 17 millions de personnes… »

jeune homme qui se sait sachant… sûr son élan élyséen s’annonce…

Luigi enchaîna…
 » C’est chaque fois la même chose… comme pour le cheval… du roi Qing
1 l’élite censé savoir… ne sait pas… elle craint l’oukase du chef…
2 il faut botter en touche selon l’expression « cavalière » autrement dit détourner l’attention… en créant des interdits…
3 et des comités Théodule… dans le cas du cheval on se reporte sur un garçon d’écurie… ça tombe bien, il n’est pas du sérail… il est inculte…
4 pendant que le garçon cherche l’oiseau rare… l’élite va organiser sa protection… à ce moment l’élite se groupe… dans un conseil de défense à huis clos…
5 le répit de la recherche permet à l’élite de dresser des tableaux dans lesquels elle se positionnera si le garçon réussi ou s’il échoue…
6 elle théorise… mais dans tous les cas elle veut garder la main… sachant que…
7 observez autour de vous… lorsqu’un couillon-péquin accède à un pouvoir politique style élection municipale… il change aussitôt d’attitude… il entre dans le registre, il agit selon le « au nom du peuple… »… autrement-dit il se place derrière les normes administratives… et règlements… ce n’est plus lui qui décide mais les lois votées par les représentants du peuple… plus d’initiative… la place acquise ne doit pas être tachée par une fausse manœuvre qui sanctionnerait une réélection… souvenez-vous : responsable mais pas coupable! »

Oh Raphaël tu entends… ce qu’on dit…
Oui oui… mais vous savez, depuis le Renaissance je recherche toujours un nouveau style de trait… que pensez-vous de celui-là? C’est 未知 qui m’a inspiré…
Non dit 未知 cela ne peut être que mademoiselle Zhang… 张… 
Si tu veux… regardez!

l’admiration fut totale…

« ça me ressemble pas soupira Koba… tu t’es laissé emberlificoté par les chinois mon pauvre vieux… quand je pense… »
« toi aussi tu sais détourner l’attention… admonesta tranquillement Matriona…
« moi? jamais crachota Sosso.

Sosthène conclut la séance de la camarilla du jour… en faisant référence à Shenyang Moukden et Mademoiselle Zhang…

« Avec ce cheval, il était aisé de mettre en doute les connaissances du garçon d’écurie avec une mise en scène sur son dos : l’ignorance des couleurs de robes… qui n’a rien à voir avec les qualités requises d’un cheval pour un vieux cavalier…
Il fallait surtout que le garçon ne devienne pas une sommité auprès du Roi… l’élite n’aime pas les parvenus qui font de l’ombre et obligent au partage…
Sauf que le garçon d’écurie avait une science qu’aucune élite ne maitrisait…
Ca l’élite n’aime pas… »

« Et avec le virus oùil est ton parallèle martela Iossif en rut et soufflant ses fumées de Crimée…
« Eh bien remplace le cheval par le virus… et tu verras l’évidence…
« C’est vrai conclut Matriona pensive…

Personne ne sut si elle pensait aux élites… au jeune homme préparant sa campagne… à l’enfumage… ou au garçon d’écurie…

Gentilés
Si le voulez bien
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Et c’est ainsi que murmurent les tortues blondes
Article rédigé par Atharexa selon les préceptes de L’Ange Boufaréu

 

 

 

 

Koba ou la sombre rémanence Chapitre N°19 新年好乐…

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C’est le Nouvel An Chinois, l’année du buffle de métal … nous sommes invités par Weizhi Xiansheng…

Weizhi Xiansheng avait préparé des raviolis… il avait aussi cuisiné une viande du Sichuan 四川肉 sihuanrou…  ainsi que le veut la cuisine de cette province ce plat est très épicé  很辣 hěn là.

raviolis prêts à cuire.

Nous étions quelque part sur le territoire de Larchy… entre ciel et terre… moi Sosthène Grumeucheux, c’était à mon tour d’écrire le compte rendu de cette journée mémorable

Iossif, délaissa immédiatement les baguettes pour la fourchette qu’il avait agile… Raphaël, Luigi, Atharexa et moi-même selon la tradition nous avons mangé avec les baguettes… Matriona était une experte… Weizhi glissa quelques mots en chinois…

« 中国人用筷子吃饭 !… zhong guo ren youg kai zi chi fang…  les Chinois mangent avec des baguettes… »

Iossif ne connaissait qu’un mot 白酒… bai jiu, l’alcool blanc… il en usa et… en a… ah bon !

Weizhi était un vrai maître coq…
« Je ne perds pas mon objectif dit-il de vous présenter Mademoiselle Zhang… je vais vous lire un passage de ses souvenirs… que notre ami l’inconnu a recueilli…

L’histoire se passe à Moukden à la fin de la dynastie Ming autour des années 1500/1600. Dans ce vaste espace, la Mandchourie, vivent des tribus… les Jurchen… ils décident de s’unir pour renverser la dynastie Ming… ils fondent Moukden à 600 kilomètres de Beijing qui correspond au principe « mettre de la distance entre l’empereur et soi-même! »…

Moukden devint Shenyang…

Ces Jurchen sont toujours à cheval alors que le paysan chinois reste sa vie durant sur son lopin de terre et son buffle à cultiver son riz…
A présent il faut un chef…
La naissance des Qing fut tout à la fois une aventure et une volonté de pouvoir.
On raconte qu’à l’Est de la Montagne Blanche, la fille du Ciel descendit pour se baigner dans le lac Bulkhuri
Dans sa marche vers l’eau elle cueillit un fruit merveilleux rouge qui brillait par sa couleur, elle le croqua… conçut et mis au monde un fils qu’elle nomma Gioro…
On ajouta Aisin le nom du plus précieux des métaux…
Il s’appela ainsi Aisin Gioro… celui qui est en or, il était porteur de tous les dons célestes. Lorsque les tribus mandchoues se réunirent pour élire un roi elles furent frappées à la vue de cet enfant extraordinaire. Alors qu’on l’interrogeait sur sa naissance, il répondit qu’il était l’enfant de la fille du Ciel et que le Ciel lui-même l’envoyait pour faire régner l’harmonie sur terre.
Alors les tribus l’élurent à la tête de leur peuple comme premier souverain.
Plus tard son descendant Aisin Gioro Nurhachi à la tête du clan des tribus unifiées partit à la conquête du trône des Ming… ce ne fut pas si simple… ils vont conquérir le trône en 1644… ils prennent le nom de Qing ! Clair, Pur ! »

Mais avant de régner à Beijing, ils construisent une seconde Cité Interdite 

Entrée du Palais Impérial  故宫  Gu Gong en 1905.

La même entrée actuellement… 

La grande cour intérieure… 

Le palais des audiences

Le trône de l’empereur… 

Un artère principale de Shenyang dans les années quarante 四十年代 ( si shi nian dai) 

Entrée… on observera que le panneau est écrit en chinois et en mandchou… le chinois à droite se lit de haut en bas, il dit : 大清门 : grande entrée Qing

Atharexa voulait savoir comment il cuisinait les raviolis… que l’on appelle jiaozi 饺子…
Le repas se poursuivit tard dans la journée, nous découvrîmes mille facettes de la Chine… Djougachvili s’effondra sur un fauteuil… et ronfla comme une locomotive…
Weizhi Xiansheng raconta et sortit ses photos…
Je vous laisse en compagnie de ce florilège… et ses légendes…

Moi, Sosthène Grumeucheux et la Camarilla composée de Raphaël, Luigi, Atharexa, Matriona et Iossif endormi… sous la houlette de Weizhi Xiansheng nous vous souhaitons un vibrant Nouvel An 2021 : le Buffle de Métal… 新年好乐…

Gentilés
Si le voulez bien
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Et c’est ainsi que murmurent les tortues blondes
Article rédigé par Sosthène selon les préceptes de L’Ange Boufaréu

 

 

Koba ou la sombre rémanence… chapitre N° 18… Les dits de Mademoiselle Zhang 张

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Les révélations de 未知 先生 avaient remué les membres de la « camarilla ». Ils avaient eu une semaine pour triturer leurs méninges et les questions se bousculaient au portillon…

C’est Atharexa qui ouvrit le feu :
« Dis-moi Weizhi qu’est-ce que tu veux dire avec ton « In principio erat Verbum »
先生 Xiansheng… se recueillit un instant… il énonça :

« Tu sais sans doute que le « In principio erat Verbum » est la première phrase de l’Evangile de Saint Jean… qui se termine par « … et Verbum erat apud Deum et Deus erat Verbum » le tout se traduit par « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. »
Tu sais aussi que l’Evangile de Saint Jean est le seul qui ne soit pas synchronisé sur les trois autres : Marc Matthieu Luc… car Jean seul apporte d’autres éléments sur la vie de Jésus…
« … et qu’est-ce que tu en déduis ! »
« Demande à Koba Sosso Iossif Djougachvili Staline… il va te le dire… »

Sosso grogne…
« Hé p’tit père… moi… j’suis pas Mao… j’ai pas à répondre pour ce Chinois qui voulait faire du communisme avec des paysans… ! Alors, Xiansheng… non Weizhi… ou le contraire je veux bien te répondre… tu peux pas nous lire un morceau de ton inconnu… ta Demoiselle Changue… pour me mettre en forme ? »
« Zhang… précisa Wei Zhi »
« Va pour Zhang… ! »
« C’est une bonne idée… »

Manuscrit de Mademoiselle Zhang…

Xiansheng tourna les pages du manuscrit… déjà bien fatigué… vous savez sans doute qu’un manuscrit doit d’abord lutter pour être accepté… surtout vis-à-vis des éditeurs frileux…
« Bon voilà un passage… nous sommes à l’époque où Mao ordonna aux paysans de tout abandonner pour construire des haut-fourneaux en terre et de fabriquer de l’acier en récupérant toutes les ferrailles y compris les ustensiles de cuisines et les socs de charrues, c’est le Grand Bond en Avant… mademoiselle Zhang va voir son frère devenu chef d’une brigade qui coupe les forêts pour alimenter les feux… elle interroge.

« Je cherche frère troisième…
« Il est là-haut… il travaille dans les arbres… avec les autres…
« Je voudrais le voir… »
Je quittais ma maison en multipliant les observations sur la venelle où j’étais née… l’ensemble respirait la désolation.
Il n’y avait plus comme jadis, le carré de légumes qui ornait le pied de chaque maison, il n’y avait plus d’enfants jouant, il n’y avait plus de vieillards qui chauffaient leurs os aux rayons du soleil. L’espace des chiffonniers qui résonnait des bruits des travaux, se résumait à d’innombrables tas de gravats. Pas le moindre bout de ferraille à fondre ou de bois à brûler… tous les tas étaient concassés triés, vidés. Au débouché de la hutong, jadis on rejoignait l’orée des bois…
Je restais pétrifiée devant le désert qui était devant moi… à perte de vue plus aucune végétation, quelques buissons résistaient, les arbres avaient été attaqués à la base, à la hache… les troncs en moignons hérissaient le versant à perte de vue.
C’était sinistre.
Je poursuivis mon chemin, il me fallut longtemps pour retrouver les équipes d’abattage.
Ils progressaient.
Je distinguai mon frère, il m’aperçut, il vint à ma rencontre. Il avait beaucoup changé. Ce n’était plus le petit dernier.

Il redressait le buste dans sa vareuse verte au col traditionnel, la casquette arborait la célèbre étoile rouge… il m’impressionna…
Tant de certitude dans l’allure, tant de fierté dans le regard, tant d’élan dans le ton :
… salut camarade Loulou…
Il me tendit franchement la main, l’attitude n’exprimait aucune équivoque, celle d’un camarade accueillant un autre camarade.
Il n’y avait aucun lien de fratrie ni de sensibilité familiale…
Au milieu de l’espace désertique, nous regardâmes le peuple qui tirait des troncs d’arbres. Depuis le haut du versant, la terre était saignée de profonds sillons que l’eau ravinait, n’ayant plus d’obstacle végétal les pluies diluviennes dévalaient la pente et emportait parfois des troncs décapités qu’elle parvenait à déterrer.
Ici, jadis, je venais rechercher des plantes médicinales, tout avait disparu. Seule la terre éventrée révélait dans ses entrailles, des racines, des cailloux, des rocs que je n’avais jamais vus.
L’humus, qui s’était accumulé pendant des siècles et qui formait une épaisse peau, produisait dans son alchimie, des dizaines de plantes chargées de vitamines aux pouvoirs de guérir. Ici, il n’y aura plus de champignons à cueillir, plus de lichens, plus de fleurs, plus de ginsengs, plus d’arnica. Ici, il y avait des jujubiers sauvages, des arbousiers, des aulx, des asperges, des fenouils, une sorte de bambou nain. On pouvait aussi trouver dans les clairières, des céréales, des tubercules… des vesses-de-loup, des pois de senteur et même du soja… ici, croissaient des arbustes qui donnaient des fruits…
Des animaux, des oiseaux, des insectes, des humains vivaient ici…
J’étais abasourdi par ce désastre…
Mon frère observa mon silence :
… avec le guide… nous reconstruirons tout ça… il n’y a pas d’obstacle à la capacité du peuple socialiste… dans trois ans, nous réaliserons dix fois les productions des Occidentaux…
Il parlait avec une conviction inébranlable… il me regarda droit dans les yeux…
Comment le contredire…
Comment le questionner…
… comment reconstruire après tant de destructions… pourquoi détruire, si l’on doit reconstruire ?
Il rompit lui-même l’entretien…
… il faut que j’aille vers eux. Déclara-t-il avec force.
Et il me laissa… »   

Weizhi referma le manuscrit… chacun avait compris le sens… mais personne ne pensait pouvoir le résumer… car comment résumer les doxas, les diktats, les dogmes… eh bien, c’est Staline qui rompit le silence… il jeta d’abord un long nuage de fumée de sa pipe bourrée de tabac de Crimée…
« Ce n’est pas parce qu’on coupe du bois… qu’on va détruire le pays… ton exemple est un peu cul-cul ! Ça n’a rien à voir avec la logique communiste. »

Sosthène Grumeucheux, jadis avait randonné sur le grand chemin marxiste… il fut léniniste… stalinien… maoïste… castriste… pour devenir social-démo-grate… comme tous les « modes philosophes »… ou les nouveaux philosophes si vous voulez… il se sentit obligé de dire un mot…

« L’exemple est banal en somme, mais révèle la structure de pensée de ces temps… que des paysans fabriquent de l’acier sans acier en coupant les forêts est parfaitement idiot… mais tous ont exécuté l’ordre au nom justement du verbe du chef… le peuple réalisait l’ordre du Dieu « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. » en croyant que la parole du dieu-guide pouvait transformer le verbe en acier… tu crois pas que c’est un peu cul-cul cette logique ? P’tit père Sosso ? »

Koba harcelait sa pipe qui ronflait en nuages de fumée… de Crimée…

« Il y a un point plus grave qui est énoncé… observa Luigi : « comment reconstruire après tant de destructions… pourquoi détruire, si l’on doit reconstruire ? »
« Au commencement était le Verbe » Mao se fout de la réalité de la forêt qui a mis des siècles à créer un écosystème local qui donne naturellement des milliers de solutions pour les soins… par les plantes… et d’ailleurs on ne peut jamais reconstruire ni dans le temps ni dans la synthèse…

« Nous… dit Staline… en montrant sa pipe… on a du pétrole en Crimée… avec on a produit tous les médicaments du monde possible… »

« Là-aussi poursuivi Raphaël à mon époque… la couleur était une alchimie composée de produits que nous allions ramasser dans la nature… chaque peintre avait sa cuisine… »

« Et alors… le peintre, tu n’as plus à te baisser, tu viens, tu achètes ta peinture et tu commences tout de suite… c’est ça le progressisme… »

comment pense une camarilla…

La camarilla était pensive… on nageait dans la dialectique… de caf’conç

« Dis-moi Sosso… proposa calmement Matriona… au fond tu justifies Mao… puisque tu ne le contredis pas… mais… »
« Toi ! moujik ! femelle !… éructa Iossif…
« Je m’en balance de tes gros sabots… dis-moi donc… tu te souviens de ton canal… celui de la Mer Blanche…
« Et alors…
« tu l’as commandé selon la même bêtise que Mao… en 31, pendant vingt mois… au mépris des hommes… venus des goulags, les zeks… tu as dit « bistro i dechevo » (« vite et à faible coût »)… Soljenitsyne écrit que le Belomorkanal a tué 250 000 hommes…

« Ne me parle pas de ce Zek…
« Mais le pire c’est que ce canal ne sert à rien… il est trop étroit il n’a que trois mètres cinquante de profondeur… tu as fait construire ce canal uniquement pour prouver que tu pouvais tout commander… même l’absurde… comme Mao. »
Koba se leva…
« J’en ai assez entendu…
Adieu… »
Il sortit…
Wei Zhi résuma… simplement… CQFD quant au prologue de Saint-Jean…
« Il suffit de remplacer Dieu… « Au commencement était le Verbe-Mao, et le Verbe-Mao était auprès de Mao, et le Verbe-Mao était Dieu-Mao. »… tu peux faire de même avec Staline…
« Au commencement était le Verbe-Staline, et le Verbe-Staline était auprès de Staline, et le Verbe-Staline était Dieu. »…

Avec cette vérité vraie : la doxa communiste… tu tournes la tête à tous les idiots de la terre y compris les nouveaux philosophes… ériger des fours pour faire de l’acier sans minerais… ou creuser un canal qui ne sert à rien…
Sauf que Dieu ne détruit pas 250 000 Zeks… souffla Matriona…
La « camarilla » était atterrée…
Matriona reprit la parole…
« En réalité, il sait tout ça le Sosso… mais ce qui le mine c’est la politique chinoise qui poursuit son développement, ils sont même en train de préparer le siècle du communiste chinois en 2049… dans 28 ans… le Verbe est toujours à côté de Dieu… et Dieu poursuit ses diktats…
La conclusion de Matriona fut le viatique-pensif du retour de chacun à la bergerie…

Gentilés
Si le voulez bien
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Et c’est ainsi que murmurent les tortues blondes
Article rédigé par Luigi selon les préceptes de L’Ange Boufaréu

 

Koba ou la sombre rémanence chapitre N°17 Weizhi Xiansheng : récit lapidaire

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Weizhi Xiansheng… dans son camp retranché… fut soudain coupé dans son élan par Iossif…

… hé mon coco… bon ! Tu viens de loin… moi aussi… mais ne nous fait pas perdre de temps… avec ton histoire…
… laisse-le trouver son inspiration… tu es pressé… demanda Sosthène
… tu sais, je les connais les petits imitateurs… qui érigent des statues pour me copier… c’est toi qui a fait la photo de Mao ?
… bien sûr…
… où ?
… à Shenyang, ancienne capitale du Liaoning…
… je ne connais que Moukden…
… c’est le nom de l’époque Qing avant Mao…
… ça se passe là-bas ton récit ?… là-bas… mais ce n’est pas le mien… c’est celui du narrateur qui l’a recueilli… il est sur la photo à Tianjin…

Devant la cathédrale Saint-Joseph de Tianjin : Xikai  西开天主教堂

Raphaello était venu avec ses outils pour réaliser des esquisses à l’encre de Chine…
… comment va L’Ange Boufaréu ? Questionna Atharexa.
… bien, il médite…
… je t’en foutrais moi des méditations grogna Koba qui bourrait sa pipe…
Matriona vint avec le samovar et servit le thé… qui venait du Tibet…
Luigi s’était préparé pour une question liminaire…
… dit moi 未知 先生… c’est de cette façon qu’il faut t’appeler… tu sais avec la Chine, on ne sait jamais comment faire…
… à qui tu le dis éructa Djougachvili…
… on ne sait distinguer le prénom du nom… c’est un peu complexe…
… tu t’y feras…
… bon… dis-moi… est-ce que tu penses qu’il est possible de réaliser une synthèse de ce livre… tu comprends la Chine… le maoïsme… le communisme… c’est tellement loin…

… c’est ça dis-moi que le communisme est compliqué proféra… Staline…
… on sait avec le tien… il s’est escagassé dans la glasnost et la pérestroïka… mais l’autre là-bas… il a l’air vigoureux… susurra Raphaello…
… toi un jour… je te verrais bien dans une mine de sel… en Sibérie…

… bon on la ferme jugea Matriona et on t’écoute…

… tu veux une réduction lapidaire de ces 564 pages…
… si tu peux… ensuite on te posera des questions… sur des points de détails en connaissance de cause…
未知 先生 médita quelques secondes… il but une tasse de thé tibétain…
… imaginez… vous rencontrez une dame qui vous raconte sa vie depuis la fin de la dynastie Qing jusqu’à présent… vous auriez presque un siècle d’histoire… mais pas celle que vous connaissez… avec les batailles, les dates, les personnalités… sur papier glacé, non elle vous raconterait sa vie quotidienne…
… elle est la fille d’un chiffonnier… elle est née en 25… la dynastie Qing s’arrête en 11… Pu Yi est relégué à Tianjin… puis arrive la république de Sun Yat-sen… le surgissement de Jiang Jieshi… les seigneurs de guerre… en 37 les Japonais qui occupent la Mandchourie jusqu’en 45… là, c’est la guérilla entre les seigneurs de guerre et Mao… en 49 le Timonier prend le pouvoir… puis ce sont les trois antis… les cinq antis… les cents fleurs… le Grand bond en avant… la révolution culturelle… la mort de Shu Enlai puis de Mao et le retour de Deng Xiaoping…

… et elle s’appelle comment cette antique mandchoue… ronchonne Koba…
… on l’appelle Mademoiselle Zhang…
… donc ce n’est pas son nom… questionna Matriona…
… en fait elle est née fille du chiffonnier Du son prénom est Lu Shui… à 15 ans elle est vendue à la famille Zhang comme servante… puis on la marie à un militaire du nom de Lin qui meurt en Corée… sur le tard, le fils Zhang l’épouse pour des raisons politiques, car le fils Zhang est un moine taoïste…
… en quoi cette vie si pleine peut-elle tenir en 564 pages… ironisa Koba.
… son témoignage… comment a-t-elle survécu 90 ans dans les multiples étapes de la vie chinoises qui n’ont pas été un long fleuve tranquille… comment elle s’est adaptée… comment elle a subi dans sa chair tous les chaos de cette métamorphose de la Chine…
Car vous le savez… les livres d’histoires ne racontent que les moments glorieux… et oublient que le peuple a été laminé…

le petit livre rouge…

On compte 60 millions de morts en Chine… peut-être est-ce sous-estimé… sur cette histoire les langues se taisent… les morts ne parlent pas… les archives sont sous scellés… ceux qui savent ne disent rien…
Mais avec elle nous savons comment on vivait dans les hutong l’hiver par – 30° comment les filles étaient vendues en tant que bête de somme pour belle-mère ou bête de sexe des patriarches… comment vivre avec des autocritiques permanentes… comment éradiquer les oiseaux les mouches les rats… subir la faim… vivre dans une commune populaire… découvrir le cannibalisme à sa porte… comment le parti spoliait les maisons au nom du communisme… la vie des triades… l’autorité des cadres du parti… elle dit ce qu’elle a vécu…

… au fond c’est un gros article de journaux… souffla Koba en haussant les épaules…
… avec deux nuances rectifia Weizhi
La première nuance… c’est un vécu qui ne s’arrête pas à cette description…
La seconde qui découle du premier point… c’est un drame qui révèle toutes les contradictions du communisme qui en réalité n’est pas celui de la philosophie de Marx… ce drame est aussi celui de la fille adoptive de Mademoiselle Zhang…
Cette fille est née d’une mère anglaise… mais elle ne veut être ni chinoise ni anglaise… elle veut choisir sa vie… comme Atharexa qui est venue ici… libre de le faire… et de repartir…
Le pouvoir communiste… ne l’entend pas de cette oreille…
… je commence à l’aimer ton récit confessa Matriona…
… c’est ça marmonna Sosso…
… moi aussi ajouta Atharexa… on ne raconte jamais ce que les femmes peuvent endurer…
… bof bof bof… ajouta Koba…
… on préfère glorifier le verbe, le prédicat du Timonier… regimba Atharexa
… les communistes-catho le validèrent, c’est le fameux « In principio erat Verbum » au commencement était le verbe… sous-entendant que Mao était un Dieu qui allait transcender les réalités… grâce à son verbe… tu parles! poursuivit Matriona… et tous les intellos qui applaudissent… les fameux nouveaux philosophes… les gentils messieurs… les « germanopratins »

… 60 millions de morts…

Sosthène prenait des notes… Luigi consultait une carte de la Chine sur ordinateur… Raphaello repliait ses esquisses à l’encre de Chine… Koba nettoyait sa pipe…

Atharexa et Matriona… étaient survoltées…

… la camarilla se levait pensive… 

Gentilés
Si le voulez bien
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Et c’est ainsi que murmurent les tortues blondes
Article rédigé par Raphael selon les préceptes de L’Ange Boufaréu

 

 

 

 

 

Koba ou la sombre rémanence chapitre N°16 Weizhi Xiansheng raconte…

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(Nuages des Hauts de Larchy… en vision panoramique…) 

Le village de Larchy… nous l’avons dit déjà dans nos textes, présente un Haut-de-Larchy et par opposition un Bas-de-Larchy. Entre le Haut et le Bas plusieurs strates de couches géologiques… plusieurs degrés de température entre le Haut sibérien et le Bas sub-saharien… autrement dit des conditions de vie particulièrement curieuses. Des armées de sociologues vinrent étudier cette étrangeté… « que le monde nous envie »
Mais dans les écoles qui formèrent ces élites, dominait la pensée binaire… les universités sous diktat marxiste… autant que les écoles où régnait la sainte croix… ne découvrirent jamais l’existence du Pied-Mont-de-Larchy… qui par définition est la ligne médiane entre le Haut et le Bas… ainsi se perdit : la Raison… depuis on la cherche!
Or, c’est dans ce Pied-Mont-de-Larchy que nous nous retrouvâmes ce jour… chez Weizhi Xiansheng… personne n’avait connaissance de cet habitat troglodyte parfaitement indécelable…
Moi-même Luigi Pirandello qui rédige cet article ne suis point capable d’en retrouver l’orientation… à un moment de la progression vers ce point… la conscience disparaît seul une force vous guide… soudain vous voilà assis devant Weizhi 未知… le retour au logis est aussi mystérieux que l’arrivée…
Il y avait autour de la table Vissarionovitch Djougachvili… dit Sosso… Koba… Iossif… Matriona sa servante préparait le samovar… Atharexa Fineligne…  prenait des notes… Raphaëllo avait un pinceau pour tracer quelques calligraphies au vol… Sosthène Grumeucheux venait de capturer un grillon, il avait sorti un compte-fil, célèbre outil des soyeux et étudiait l’abdomen de l’insecte… j’arrivais le dernier… je ne sais pas pourquoi moi Luigi… je pris place j’ouvris mon cahier…

( Ecran numérique Place Tian An Men 天安门 à Beijing 北京)

Lorsque tous se furent concentrés sur l’orateur… Weizhi 未知 prit la parole…

… j’ai déjà un premier message à vous faire part… L’Ange Boufaréu va bien… il est plongé dans la Dhyāna d’Avalokiteshvara que les chinois ont traduit par chan, que les japonais nomment Zen…
… tu veux parler de « méditation » précisa Matriona…
… exactement…
… tu ne m’en as jamais parlé, encore un de tes secrets ! Bougonna Djougachvili… dont la pipe exportait des fumées de tabac de Crimée…
… si tu m’avais un peu écoutée…
… bon reprit Weizhi
… pourquoi tu me regardes interrogea Koba à Raphaëllo ?
… je tente de saisir calligraphiquement, l’espace d’un instant, ton attitude cosmique lorsque tu as prononcé « tu ne m’en as jamais parlé ! » ce fut une révélation…
… putain, j’ai rien à révéler… toi tu vas te retrouver dans une mine de sel en Sibérie…
… mais je suis peintre… revendiqua Raphaëllo… c’est ma nature de créer à partir d’indices… mineurs…
… je t’en foutrais des indices… marmonna Sosso…
… laisse tomber Raphaëllo… Iossif est comme ça depuis qu’il a quitté le séminaire de Tiflis…
… je crois Weizhi 未知, reprit Atharexa, qu’on est venu pour que tu nous racontes ta rencontre en Chine… avec qui au fait ?
… mineurs… mineurs… ruminait Sosso… moi, je serais mineurs… non mais…
… écoute un peu Vissarionovitch… oublie ton égocentrisme un moment conseilla Sosthène…
… la moustache de Sosso… « sausauta »…

… c’est au cours des années 90, que je fis la connaissance de nôtre homme… à l’Université des langues de Lyon, il étudiait le chinois. En juin 1999 il obtint son « Brevet de langue et Civilisation Chinoise » à la première session avec la mention « Bien ».
Je le voyais de loin en loin… puis un jour… je le retrouvais dans un restaurant du côté de la rue Pasteur… il préparait un départ en Chine…
… tu vas faire du tourisme ?
…你们想吃什么…问服务员 qu’est-ce que vous voulez manger ? demanda le serveur…
… 等一下我阅读菜单… attends, je lis le menu…
… non… le tourisme ne m’intéresse pas…

Il voulait s’immerger dans le peuple chinois…
Il voulait s’adresser directement à la personne… ne plus passer par le filtre du journal ou du livre… comprendre l’attitude en analysant le geste, la réponse, les questions, les contraintes… comment ce peuple a traversé les âges…
… la Chine est le seul pays au monde qui n’a pas été pollué par la religion… chrétienne… considère l’Amérique du nord et du sud… pays de protestants et de chrétiens… l’Afrique a été colonisée à la fois par l’islam le christianisme le protestantisme… la Russie est orthodoxe… en Asie les colonisateurs ont introduit toutes les religions…

Reste la Chine… Etiemble écrit «  Il existe en Chine, depuis deux mille ans, une tradition de pensée matérialiste, profondément et décidément hostile à toute religion universelle de salut, surtout si cette religion est d’origine étrangère »
… c’est le seul pays qui est encore vierge…
… pourtant il y a des religions ?
… non, le taoïsme, le confucianisme et le bouddhisme… sont des philosophies !
… mais…
… la religion est structurée à partir d’un Dieu révélé qui offre un salut… la Chine vit sans salut universel !
… c’est ta recherche ?

(Cour de son appartement à Shenyang où il a séjourné… en Mandchourie)

… 对 ! Exact !
… comment vas-tu faire… car je suppose qu’un voyage de deux ou trois semaines ne sera pas suffisant pour découvrir ce que tu cherches…
… pour l’instant je n’ai pas le moyen… mais je connais le but.
… tu es certain de cette réalité ?
… je ne sais rien, mais c’est ma question… j’y vais pour savoir… mais voyons l’histoire… tu te souviens on avait étudié Shi Huang Di, le premier unificateur de la Chine de – 221 à – 210… son ministre Li Tzi lui avait conseillé : « à l’exception des livres de médecine et d’agriculture, des traités de divination des ouvrages historiques… jetez au feu tous les écrits pernicieux ou inutiles dont nous avons été submergés… ceux surtout qui décrivent avec minuties les mœurs les coutumes et les actes anciens »
Et Shi Huang Di fit mieux… « Les confucéens savent par cœur les ouvrages… vous enterrez ces confucéens avec les livres ! »
Depuis 22 siècles, la pensée est restée strictement matérialiste…
Ce qui m’intéresse c’est le comment… comment s’est construite cette socialisation… comment elle se traduit dans les gestes de chacun…
Ayant reçu une formation chrétienne, est-il possible de pénétrer la pensée chinoise…
En d’autre terme… ai-je la capacité de déplier ma conception systémique chrétienne qui génère des réflexes… des rejet, des incompréhensions voire des répulsions…
… c’est en quelque sorte une « déconstruction » telle celles des philosophes des années 60/70… dis-je !

… non ! La déconstruction dont tu parles… fut une volonté d’éradiquer toute la culture née du christianisme… mon projet n’est pas de rejeter mes fondements mais de les comparer à ceux d’une culture diamétralement opposée… or pour comparer, il faut identifier… pour identifier il faut revenir à l’essentiel… vivre ensemble… pour comprendre… il ne faut pas théoriser… mais habiter un logement chinois, prendre le bus, faire ses courses, se soigner, vivre selon le rythme chinois… loin de sa culture… le plus loin possible… être coupé de ses réflexes culturels…  pour que le corps et la conscience génèrent les réactions spontanées… spécifiquement chinoises…
… depuis cette profession de foi… je l’ai rencontré trois ou quatre fois… devant mon intérêt quant à son projet… depuis vingt ans, il m’envoie régulièrement des messages… des photos… des étapes de vie en Chine ou ailleurs…

(Authentique Petit Livre Rouge du Timonier Mao avec photo)


Weizhi 未知 se tut…
Le samovar était vide…
Les membres de la « camarilla » méditaient… eux-aussi… que penser de ce projet… que nôtre homme voulait vivre… tant de facettes à décrypter…
Sosso retira sa pipe éteinte… tapota le foyer retourné sur un cendrier de basalte… une bombe basaltique que Weizhi avait trouvée dans se randonnées au Puy-en-Velais…

(Edition de 1964… édité à Beijing… pour le prix de 2 yuan 50)

… ça vous plait ? Moi je dirais que c’est encore un intello que Shi Huangdi a raté… à moins que ce soit un trotskyste… Si Mao l’avait rencontré je vous assure qu’il l’aurait envoyé se rééduquer chez les paysans…
… et on ne peut pas savoir son nom ? interrogea Atharexa.
… attendez la fin de son histoire…
Chaque membre de la « camarilla » sans qu’il ait eu à produire un mouvement fut transporté dans son foyer… par la magie des ondes asiatiques… ils ont une semaine pour méditer

Gentilés
Si le voulez bien
Lisez suite semaine prochain

Et c’est ainsi que murmurent les tortues blondes
Article rédigé par Luigi selon les préceptes de L’Ange Boufaréu