Koba ou la sombre rémanence… N° 24 « Dialectique-matérialiste : Kézako? »

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« Mademoiselle Zhang »… n’avait pas bougé… le manuscrit était resté une semaine sur la table de Weizhi… certes le bois était heureux de supporter ce chef-d’œuvre, car c’était un meuble de l’époque : Song du Nord 北宋 que Weizhi avait transporté incognito dans ses bagages…
– dis-moi, comment as-tu fait ? demanda Sosthène pour que cette table arrive ici ?
– une table construite en 969, une antiquité… Questionna Luigi.
– elle est là grâce à la « dialectique matérialiste »… en usage chez nous… en train, en taxi, en avion, en bateau, en pousse-pousse… poursuivit Wheizi…
– mais les contrôles, les douanes… des flics… les gardiens des trésors de la culture chinoise… Demanda Raphaël…
– je te le dis grâce à la dialectique matérialiste… ou si tu veux le matérialisme dialectique…

Sur ces questions-étonnements, Weizhi est interpellé par une dame… qui passait par là…
– entrez-donc ! Justement, nous avions une question très intéressante : un cas de « dialectique matérialiste » Oh pardon, je vous connais bien… mais mes amis sont en manque… présentez-vous gente dame.
Comme si elle était chez elle… la dame s’assied… sort un cigare d’une boite…

– tu as du feu Vissarionovitch…

– telle que vous me voyez je suis la fille de Polonius…

– Ophélie ? mais c’est un personnage de fiction précisa Luigi Pirandello qui avait l’habitude…

– mon cul fiction… éructa-t-elle dans le nuage de son havane, c’est William le Shakespeare qui le prétend… avec son succès… ce salaud m’a viré… depuis, je fais des stages… oui, c’est moi, l’Ophélie de l’Hamlet… je erre… heureusement Arthur m’a sublimé :

Et le poète dit qu’aux rayons des étoiles
Tu viens chercher, la nuit, les fleurs que tu cueillis,
Et qu’il a vu sur l’eau, couchée en ses longs voiles,
La blanche Ophélia flotter, comme un grand lys.   

– bon, quelle était la question… ah oui… « dialectique matérialiste »… eh ben j’vais te dire mon p’tit Weizhi… j’en ai vécu des putains de dialectiques… d’abord fille de Polonius, je descends dans les bas-fonds… la méritocratie n’est plus ce qu’elle était… une sorte de dialectique à l’envers… je m’éloigne des sommets…
– et à présent vous travaillez dans quelle activité demanda Matriona pour détendre les stress d’incompréhensions qui commençait à pointer…
Sosthène vit que l’on allait par étapes successives dialectiques donc revenir au sujet qui était la fameuse table époque Song arrivée ici à Larchy par transmutations dialectique matérialistes… le peuple était curieux.
– je suis technicienne…
– technicienne en quoi ?
– technicienne de surface… c’est très formateur… la dialectique matérialiste ? Tu commences par ce qu’il dit l’autre avec son :
« To be, or not to be : that is the question »
… là tu as déjà compris : c’est la façade existentielle et essentielle de la dialectique… matérialiste… socialiste… autiste… cruciverbiste… le tout est dans tout et vice versa… lorsqu’un  type te parle de démarche dialectique méfie-toi… car bientôt tu vas l’avoir dans le cul…

D’ailleurs le Djougachvili… ici… il en sait quelques chose…

Pas vrai Joseph… en 37 avec tes procès de Zinoviev… et ses copains… je t’explique… l’idée c’est que la dialectique est une démarche de l’esprit… tu piges… or Zinoviev qui n’est pas con du tout… il a lui-même une démarche de l’esprit… sauf que sa démarche n’est pas la même que la tienne… dès lors comment justifier l’esprit du matérialisme… puisque le matérialisme par définition est matérialiste, il n’a pas d’esprit… eh bien la réponse est simple :
« la dialectique matérialiste permet à qui s’en sert de « rester matérialiste tout en admettant l’existence d’un esprit » …
… ça t’en bouche un coin le Joseph… mais, comme tu es le Vojd…
« La raison du plus fort est toujours la meilleure » Zinoviev prend une balle dans la cervelle… ça c’est le développement dialectique du raisonnement marxiste matérialiste.
Oh ! Tu n’es pas le seul à exceller dans la dialectique matérialiste…
Le boss Lénine… fais gaffe Sosso tu vas avaler ta pipe quand j’aurai lu le passage…

 » La scission… dans ce qui apparaît « UN »…  la reconnaissance de ses composantes contradictoires est pour Lénine « l’essentiel de la dialectique »…

Autrement dit : première composante du UN… « toi », composé d’une multiplication de sur-toi Sosso Iossif Josef Staline Vissarionovitch Djougachvili Vojd… face à l’autre composé de lui-même… composante contradictoire de type : Zinoviev… Pfuuut!
En quoi le Vojd a raison… en quoi l’autre à tort… on ne sait pas… donc fusiller ! La Dialectique matérialiste est donc une question de classe ou de niveau qui élimine les contradictions pour vivre un paysage uniforme… voilà le Vojd, il a raison pour tous… voilà les millions d’autres… qui ont forcément tort.
– tu caricatures…
– où est l’analyse des composantes contradictoires… la tienne… la sienne ?
– on est loin de la table des Song… interroge Atharexa… qui avait apporté ses dictionnaires… Weizhi… après ce qu’on vient d’entendre tu peux nous éclairer ?
– bien sûr… comme dit le sieur Etiemble «  l’essentiel de l’opération dialectique, c’est tout simplement la réduction d’une pseudo-antinomie, laquelle se transmute en « solutions pratiques » des « problèmes posés par la vie » et pour reprendre le cas de Zinoviev… éliminer comme solutions pratiques permet de résoudre « les problèmes posés par la vie »

Pour ma table c’est simple… lors de chaque transport… je transforme le problème en solution pratique… exemple : avec un chauffeur de taxi je propose un choix… soit il transporte ma table, soit je le dénonce à la police parce qu’il a voulu me faire payer deux fois le prix de la course…
– mais c’est un mensonge crie Matriona…
– c’est toi qui le dit… lui il préfère continuer ses petites affaires et comme dirait mon beau-frère, le reste « il s’en bat les couilles…. »… à chaque étape tu déclines cette astuce…

Chez nous Mao a été un expert dialectico-matérialiste… on se souvient du célèbre slogan « Que cent fleurs s’épanouissent, que cent écoles rivalisent. » C’était en mai 1958… ce slogan fait référence aux « cents écoles » nommées par Zhuang Zi qui spéculent sur la pensée et qui fleurissaient aux siècles III à IV.
Exemple devenu un cas d’école : Mao, tactiquement en catimini, se présente comme un lettré du IIIème siècle… alors que dialectiquement parlant, il pense XXème siècle… la bande de couillons séduite croit voir une invitation à penser selon les lettrés du IIIème siècle… alors que Mao veut voir les intellos sortir du bois… du XXème.
Dialectique-matérialiste de conclusion… 90% des lettrés qui ont osé critiquer partent au laogaï… on ne les reverra plus…
– et ta table comment elle rentre dans l’avion ?
– mais par la même logique… avec mes interlocuteurs tu poses la question : qu’est-ce que tu veux gagner… ou perdre… tu fais une évaluation… un choix… et Mademoiselle Zhang peut se reposer sur ma table à Larchy… imagine que lorsque je suis arrivé à l’aéroport avec ma table… j’ai été interpellé… j’ai écouté avec modestie, respect, sagesse… c’est essentiel et j’ai dit confidentiellement « Cette table, c’est un faux… je l’ai vendue aux américains… cent-mille yuans… comme vraie, si elle disparait ce n’est pas une perte pour la culture chinoise… ! » Les douaniers se sont tordus de rire, ils ont reçu 10 yuans chacun… ils m’ont confié leur intime conclusion : « Ils sont naïfs ces cow-boys ! »
– tu as parfaitement résumé Weizhi, bon, il faut que j’y aille… dit Ophélia… j’ai rendez-vous avec l’institution d’état… un représentant de la nomenklatura… pour négocier le nombre de mètres carrés à laver dans l’unité d’une heure, nonobstant le nombre de pieds de tables qui encombrent la surface à laver… naturellement nous dégoiserons selon la « dialectique matérialiste »… pendant cet échange… je montrerai ma nouvelle carte… gratuite pour immigrées de la CGT…

         I am Ophelia… English bobo… and you are so good to immigrants! I love you.

– je ne sais pas si nous avons réussi à explorer toutes les facettes de la dialectique-matérialiste » pensa tout haut Sosthène…
– Depuis Marx et Engels, il y a des cohortes qui l’étudient… à la Fac… avec l’évolutionnisme des méthodes… d’autres grognons, pondent des grimoires pour réactionnaires… ajouta Weizhi… mon cher Sosthène, s’il n’y avait plus de mystères sur la « dialectique-matérialiste »… il n’y aurait plus de goulag, de laogaï… le président de la Chine ne serait pas élu à vie… l’Hexagone serait pacifié… on n’en est pas là…

Comme quoi : grâce à une transfuge immigrée britannique… la camarilla redécouvrit le graal… de Sosso… sauf que la dialectique est une logique de l’esprit… qui n’est pas matérialiste… mais l’oxymore « matérialisme dialectique » fleure mot le jargon rive-gauche… c’est pas demain la veille qu’il disparaîtra…

Gentilés
Si le voulez bien
Lisez suite semaine prochain

Et c’est ainsi que murmurent les tortues blondes

Article rédigé par L’Ange Boufaréu qui avait suivi la session en visioconférence, mondovision, tridimension, hologramoprogrammatique… 

 

 

 

Koba ou la sombre rémanence N°23 Où l’on observe la réaction de Sosso à la lecture de Mademoiselle Zhang

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Vous vous souvenez, Gentilés, le chapitre précédent voyait Sosthène donner à lire le manuscrit « Mademoiselle Zhang » à Sosso… toute la semaine Iossif Vissarionovitch Djougachvili resta plongé dans les pages…
Matriona rejoignit solitaire le home de Weizhi, elle révéla… qu’il bougonnait sans cesse… il n’en dormait plus… il listait les candidats promis aux mines de sel en Sibérie…

« Staline fait sa révolution avec ce bouquin… ! » ce n’était pas une litote.

Weizhi Xianshen reçut la camarilla, son thé parfumé, ses graines de courges, ses gingembres confits réjouirent les présents…

Donc Sosso : ou Vojd qui signifie guide en russe, Führer en allemand, Duce en italien, Caudillo en espagnol n’était pas du nombre…

On causa donc d’une autre révolution en cours… causée… par un banquier qui titra en 2016 sa projection-triphasée-prédicat-cosmique de  « Révolution »… sur ce thème il fut élu, ni Vojd, ni Führer, ni Duce, ni Caudillo… mais « Suprême guide » de l’Hexa-Gone… le pays des six-gones… des cigognes aussi… autant que des six-cognes… on savait cela depuis des siècles en pays des traboules… on caqueta.
Ce banquier autant guide que suprême que d’aucuns nommèrent « Le jeune homme » non pas par dérision mais par le simple fait de son âge… ah! si jeunesse savait et… vous connaissez la suite…
Qu’un banquier puisse titrer son palimpseste « Révolution » révélait déjà ces oxymores à facettes multiples de type  : bizarre-ordinaire que les franciliens rives gauches en Seine ont le chic d’inventer.
L’Hexa-gone vivait depuis toujours sous les houlettes de ces mos… composés… au fil des siècles qui révélaient la quintessence de Révolution… le fameux « en même-temps » tel la novlangue de Orwell, il fallait décliner tout le vocabulaire du Larousse en oxymores pile-face… adret-ubac… sens-contresens… conforme-antiqu’onforme… puis opérer des glissements progressifs sémantiques, le banquier-conseil disant  « ce qui a de la valeurs, ce sont les hommes » mais venez avec le chéquier, on ne sait jamais : Révolution…  le « rigide-souple » ce superbe art de la république : Révolution … enfin… le must des musts, le point d’orgue harmonique, j’ai nommé « notre modèle social »… il l’a dit, il l’a écrit, tel le refrain d’une ballade du moyen-âge « … que le monde nous envie » : Révolution car là le jeune homme suprême avait atteint le graal… indépassable.
Il faut vraiment être jeune homme… ou banquier hors sol… pour décliner ces inepties…
Sauf que, tout comme l’Henri le numéro IV : « Paris vaut bien une messe »… il suffisait au jeune banquier… d’ouvrir les lexiques « aux pages souvent lues… » avait écrit Rostand… pour puiser émailler glaner grappiller en épices les pages de son palimpseste, jusqu’à ce que le lecteur-benêt ne retrouve que cette harmonie appelant le bulletin à devenir voix dans un geste auguste vers l’urne…

L’écume humée, humante, surnageant sur la tasse de caca-hot… scellait l’acte.

Ainsi, l’Hexa-Gone resta  « France profonde »… les votants « peuple modeste »… le siège élyséen « modèle social »… les cabotins «  ces syndicalistes qui ne comptent ni leur temps ni leur dévouement »… alléluia ! Quelle belle harmonie !

… au moment où le jeune homme à la page 244 du livre « Révolution » qui en compte 264… au moment donc où Atharexa lisait cette admirable phrase :

«  Ce qui alimente la colère ou le rejet de nos concitoyens, c’est la certitude que le pouvoir est aux mains de dirigeants qui ne leur ressemblent plus, ne les comprennent plus, ne s’occupent plus d’eux. Tout notre malheur vient de là ! »

Les littéraires observeront que le jeune homme avait puisé à la source du XIXème siècle, il avait parfaitement assimilé la phrase ternaire théorisée par Gustave le Flaubert… en son temps… phrase ternaire croissante… ne ressemble plus… ne comprenne plus… ne s’occupe plus… phrase se concluant par une chute dantesque : ………………………………………………………………. le malheur !

Joseph Staline dit le Vojd.

A ce moment, là entra Sosso…
On ne l’attendait plus… tant le jeune homme devenait captivant…
Il bourra sa pipe de tabac de Crimée…
Weizhi remplit le samovar…
On se recueillit…
Sosso s’exprima… songez gentilés… Larchyrots et Larchyrotes… que ce modeste village… non ce sublime village… non ce village vibrionnant… non ce potentiel… bref allait vivre une révélation… Sosso causait :

« Tu vois Sosthène… il fallait bien tout ce temps pour comprendre… 68 ans que je suis officiellement mort…
« Nous on a déjà compris depuis longtemps… surgit l’orale-pensée de Matriona…
« L’indulgence à ton égard Matriona… me perdra…
« Bon accouche ! Qu’est-ce que tu as compris…
« J’ai lu Weizhi, les pages de ton animal… dont tu ne veux toujours pas citer le nom… je vais te dire… il en dit trop ou pas assez…
« Il ne dit rien… il révèle ce que mademoiselle Zhang a vécu… c’est tout…
« Moi j’ai compris autre chose… si tu veux m’entendre…
« Rince-toi la gorge avec du thé du Tibet…

Buvant et causant… la fumée de la pipe se tarit comme la tasse de thé…

« Tu vois à la lecture… j’ai compris les turpitudes de tous ces petits clercs… d’ici et d’ailleurs… ils sont venus faire leur marché dans ma boite à outils… de 1920 jusqu’à 1953… j’ai eu une belle et authentique production… pour la naissance de l’homme nouveau… l’autre le Mao le paysan… il m’a copié… servilement… mais en pire… faire du neuf avec des jardiniers tu t’imagines ? Pendant cette lecture-là, j’ai vu passer tous ces petits comploteurs qui brandissaient la faucille et l’autre le marteau… ces minables rives-gauches… qui se pressaient à Moscou pour recevoir mon onction… pour se faire un nom … voilà ce que j’ai compris avec le recul… au nom de mes actes… ils furent baptisés… penseurs… nouveaux philosophes… ici dans ce pays… et dans tant d’autres… mais… tous… se renièrent… tous tu m’entends…
Ils prétendaient pouvoir disserter parce qu’ils avaient baigné dans mon jus… mais ce n’était qu’une stratégie… je les avais adoubés… je les avais formés… je les avais guidés… d’inconnues qu’ils étaient, ils gagnaient du galon devant les caméras des TV… et même votre petit jeune homme rejoue les couplets… de la révolution… tartuffe! A présent ils écrivent leurs confessions sur des mobiliers Louis XV… sordides ! Ils ont changé de protecteur depuis 89… alors les voilà penser pensant penseur… de courants venus d’ailleurs… loin à l’ouest…
C’est ce qu’elle m’a appris ta « Mademoiselle Zhang » qu’après mon départ des petits minables reproduisent mes solutions… hélas sans mes sublimes dimensions… des mesquins… des imitateurs… des farces… mais le pire c’est que ça marche… tous les veaux suivent…
Oui, c’est le mot… des imitateurs… ils déclinent les recettes… c’est moins saignant… mais plus sordide… »

Comme quoi quelques pages manuscrites provoquent parfais des résurgences inattendues… mais non moins tendues…
La camarilla… cherchait une porte de salue… « et sanitas tua Sosso »

« Au fond… commença Luigi, ta thèse pourrait être un thème dramatique époque antique du bas-totalinien carbonifère… où le fils tuant le père se fait assassiné pas sa belle-mère qui reproche à son gendre l’inceste non avoué du cousin, venu chercher son héritage. »

« Pourquoi pas ! » souffla Sosso.

« J’envisagerais bien, poursuivit Raphaël, une certaine façon de décorer une nef en Sixtine sur les paradigmes des dégâts collatéraux d’un diktat qui s’étiole dans le temps pour se fracasser dans la nuit des temps, couleurs cinabres, peuplé de citrouilles molles ! »

Sosthène se taisait.

« Moi… hélas… je pense… Iossif que ta raison… sans doute… mais je ne sais plus où… a raison… qu’il soit démocrate ou totalitaire… le guide résume la sombre bêtise du pouvoir… ce que tu fus… ce que nous sommes  si jamais nous sommes élus… ! »

Weizhi soupira…

Mao béatifié… ulcère Sosso…

« Si ces pages génèrent ces conclusions… on peut penser que… 东方红…
« C’est vrai ajouta Atharexa… les femmes sont toujours sacrifiées…
« Ca c’est bien vrai… ajouta Matriona… ça veut dire quoi ton slogan… ?

« 东方红… dong fang hong… « L’orient est rouge ! »

Le silence des hommes devaient être lourd de sous-entendus, car sans aucune analyse dialectique, l’aveu ontologique marxiste macho primaire devenait abyssal… courroucé, il leva les assis…

Sosso… laissa « Mademoiselle Zhang » sur la table…

Sur ce constat… on se quitta…

Gentilés
Si le voulez bien
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Et c’est ainsi que murmurent les tortues blondes

Article rédigé par la technicienne des surfaces qui passait par là… selon les préceptes de L’Ange Boufaréu

 

 

 

 

Koba ou la sombre rémanence N°22 Ce qui se passait l’hiver dans les Hutong en 1930

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L’empereur Qianlong dynastie Qing : 25 septembre 1711 – 7 février 1799…  Il régna 61 ans… du 18 octobre 1735 au 8 février 1796.

Lecteur… nous sommes en 1930… la dynastie Qing s’arrête le 1er janvier 1912 avec la proclamation à Nankin de la république chinoise, 12 février Pu Yi dernier empereur abdique, 1er mars transfert des pouvoirs, la ligue jurée devient le Guomintang l Ensuite c’est le chaos…
Lecteur entend le soupir du peuple et des femmes chinoises qui furent si souvent sacrifiées…  Mademoiselle Zhang raconte… ce qu’elle a vécu dans les hutong… 胡同 (venelles des quartiers mandchous) 

 … la mort… c’est le souvenir le plus ancien qui s’est imprimé dans ma mémoire… la réalité de la mort… la mort de faim, la mort de froid, la mort d’effroi.
J’avais quatre ans, cinq ans peut-être. Je n’avais aucune idée du lieu dans lequel je vivais. Je ne comprenais qu’une chose, l’étreinte du froid qui provoque l’engourdissement. Ce fut ma première prise de conscience, le souvenir de ce moment ne m’a jamais quitté.
La mort n’était pas l’invitée du ciel comme on la nomme ici, mais une hécatombe de cadavres. Le mort c’était le parent, le voisin, l’inconnu, c’étaient ces gisants qui ne cessaient de s’entasser dans la rue blanche de gel.
Non, ce n’était pas la guerre, la maladie ou les brigands qui étaient venus assassiner le peuple de notre village… le froid seul les fracassait…
Je me souviens de cette faiblesse qui s’abattit sur moi, je ne pouvais plus marcher, je me déplaçais comme une ombre.

Je perçus que ma vie allait prendre fin… je pris conscience de la caresse du soleil, des senteurs des fleurs, du regard de mes parents… ces joies allaient cesser.

Le malheur nous engloutissait lentement… chaque jour d’autres corps s’ajoutaient. J’ai le souvenir de cet homme qui marchait avec peine, soudain il s’effondra lentement devant notre maison sur le sol… il resta allongé dans la hutong… il était mort, personne ne bougea.
J’assistais pétrifiée à l’inéluctable. Nul ne se lamentait tant il était faible. Dans les espaces, les habitants valides se déplaçaient pour rassembler les corps. Ils entassaient à l’écart les cadavres raides comme des branches d’arbres, enveloppés dans leurs derniers vêtements. Le ciel était gris comme le plomb, il faisait un froid polaire, le sol était couvert de neige et de glace.

… tu sais Didi, à Shenyang ces mois sont effroyables pour les pauvres. Les cours d’eau sont gelés dès la fin octobre jusqu’au début mars, les paysans ne peuvent plus rien cultiver. Si tu n’as pas fait de réserves, tu ne peux franchir cette période. À cela s’ajoutent des maladies qui surviennent à cause des carences alimentaires ou aux contraintes du travail des champs. Un membre cassé, une infirmité, une maladie et tu ne peux même plus te suffire à toi-même… c’est la fin.
Dans la tradition, la famille accompagne le mourant jusqu’à son dernier souffle. Puis, les parents élisent un espace en bordure d’un champ qui offre le meilleur fēng shuǐ  风水. Ils creusent une fosse. Les hommes se rassemblent… portent le défunt à sa dernière demeure. On brûle du papier-monnaie votif qui dégage une fumée âcre, on sonne la musique, puis le cortège rentre à la maison pour manger en famille, ce n’est pas trop triste.
Mais comment faire pour percer la terre ? Les hommes encore debout étaient si faibles, la terre était dure comme de la pierre, personne n’avait la force de creuser une tombe, organiser une cérémonie, conduire les défunts… il y en avait tellement. Allongés sur le sol, il y avait des nouveau-nés, des enfants, des femmes, des vieillards, des jeunes hommes, tous morts de faim et de froid sans distinction d’âges.
Le gel, sur le visage, scellait l’expression… certains avaient conservé une expression de stupeur sur le visage, d’autres avaient la bouche ouverte, un bras tendu… c’était horrible. Le gel déposait une légère couche de velours de glace sur la peau qui brillait au soleil.
La ruelle était devenue une morgue, les vivants se traînaient devant le tas de cadavres  en pensant à leur fin toute proche. J’avais peur, je ne bougeais plus, l’effroi me pétrifiait autant que le gel, ma mère me suppliait de rentrer dans la maison, mais j’étais fascinée par cette apocalypse. Depuis longtemps on ne sentait plus les fragrances de viandes grillées ou de soupes de gruaux… il n’y avait rien à manger.
Plus tard, j’ai appris que les habitants rassemblèrent tous les corps dans une cabane proche… ils restèrent là, congelés jusqu’à ce que le sol devienne tendre pour creuser une tombe…
Puis je fus très malade, je ne me souviens plus de l’époque qui a suivi, il y a une sorte de trou noir dans ma mémoire.

Sosthène avait lu le passage… il voulait savoir ce qu’était la hutong…
Weizhi expliqua :  » Le mot « hutong » vient du mongol qui désigne « le puit ». Il y a 700 ans les maisons se sont construites en venelles autour des puits disponibles. Avec l’évolution des constructions il fallut creuser de nouveaux puits. C’est ainsi que par extension hutong désigne un espace regroupant plusieurs puits reliés par des venelles très étroites »

« Où habites-tu? » demanda Luigi

           A Shenyang… la rue Shi San Wei Lu 十三 韦 路 voilà l’entrée de la cour… en 2001

« Il reste des hutongs à Shenyang? »
« J’ai vu les dernières… tout a été rasé… »
Atharexa tremblait devant le froid… qu’elle avait vécu au cours de la lecture…
« Dis moi Weizhi, il fait toujours aussi froid chez toi? »
« D’octobre à mars il fait très froid… jadis, beaucoup de gens ne passaient pas l’hiver… »
Staline ne disait rien… il avait écouté… il lâcha son impression « Tu crois qu’en Sibérie il y a des bananiers? »
… Luigi restait pensif…
« C’est vrai dit-il… toute l’histoire oublie l’humain… les femmes surtout qui ne se plaignent pas… et pourtant on prétend agir pour ce peuple… quelle tartuferie! »
Staline haussait les épaules…

« Sosso, tu veux le lire? demanda Sosthène
« Pourquoi pas! »

Gentilés
Si le voulez bien
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Et c’est ainsi que murmurent les tortues blondes
Article rédigé par une âme charitable selon les préceptes de L’Ange Boufaréu

 

 

Koba ou la sombre rémanence Chapitre N°21 La commune populaire selon Mao

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Ce matin… Sosthène, Luigi, Raphaël, Sosso, Matriona, Weizhi… attendent Atharexa… la voilà… la mine défaite… elle s’assied… se tait… sort le manuscrit de Mademoiselle Zhang…

« J’ai lu… tu m’expliqueras Sosso… toi… le totalitaire…
 » Oh l’Espagnole… calme… le bouquin de Weizhi se passe en Chine… explique-toi!
« La Chine est communiste… et toi tu es curé ou communiste… je vais lire… tu me diras après… »

Mademoiselle Zhang a été envoyée dans une Commune Populaire… elle a eu de gros problèmes de santé…

« Le lendemain au rapport du matin… le chef Lang annonce la nouvelle… je m’entends énoncer…
« … qu’en mettant en pratique les dits de Mao… j’ai pu surmonter cette épreuve… je le dis à vous tous… ! »
… naturellement je ne pouvais remercier que le guide… je ne pouvais que dire « je vous remercie tous… »… je le dis parce qu’il fallait le dire… mais c’était faux…
Devant moi Kong Bao approuvait pleinement… souriant…
A partir de ce moment… le chef Lang, m’a permis, bien qu’appartenant à la brigade des cultivatrices, de me remettre sur pied à mon rythme… je passais ma journée à me promener dans les carrés de légumes et tirer des conclusions de la façon de travailler… sans outils modernes, sans semences sélectionnées, sans engrais, sans savoir… pour produire la maigre ressource qui nous maintenait en vie…
A petits pas je parcours les abords de mon dortoir… les premiers jours, je ne m’avance pas très loin… je m’assois sous l’éolienne qui tire inlassablement l’eau des entrailles de la terre…
Là, on m’oublie… je ne suis qu’une ombre… je me reconstruis… j’observe que toute la commune populaire est couverte de poussière jaune… les toits, le sol, les êtres semblent être tous fabriqués de la même pâte minérale… sous la dent les poussières crissent dès qu’on laisse passer le souffle… les yeux sont irrités…
Je me concentre sur mes récoltes… progressivement j’élargis mon cercle de pèlerinage… quelques jours plus tard, un matin je décide de longer le canal en construction…
Kong Bao me donne un sac, une canne… je serre une part de riz bouilli dans un tissu propre que je range dans ma musette… il me donne une gourde pleine d’eau… il me demande de lui décrire mon projet de cheminement…
… le long du canal… aller-retour…
Je me sens portée par un élan sans borne d’ivresse… d’être libre, d’être en vie, d’être aidé par mon cher Kong Bao… j’avance dans l’inconnu… il faut environ un kilomètre pour atteindre la limite du chantier…
La terre jaune a été saignée… le canal rectiligne tranche sur le sol… il n’est pas large un mètre tout au plus… le fond est pavé de plaques de ciment… les bords sont élevés avec des briques… à l’extérieur de chaque rives on a butté de la terre et du sable pour soutenir la construction contre le courant qui bientôt va le remplir…
J’arrive dans la partie en chantier où travaillent puisatiers maçons terrassiers… je suis accueillie… mais point de manifestations particulières… le guide nous surveille… je poursuis mon chemin…
Tous les deux cents mètres… un puits est maçonné, une sorte de petit réservoir de deux mètre sur deux… assez profond pour couper la force du courant… on peut l’obstruer pour réguler le flux… à partir de ce puits les arroseurs viendront puiser l’eau nourricière…
A partir de ce premier point… le canal est actif, l’eau s’infiltre sur les remblais… là, pousse sauvagement une végétation… les graines apportées par le vent se développent… là arrivent des insectes qui pollinisent les fleurs… là croissent des lichens des graminées des ronces… ils vont enrichir ma collection… je sais que la glaise se dépose dans le fond sur les aspérités… je parviens à faire une belle collecte je m’allonge sur la terre… pour la recueillir…
… le canal confirme mes carrés de légumes… il faut créer des microcosmes… de vie… et non des espaces industriels… s’adapter aux conditions…
… tu ne peux pas savoir Didi, comme j’étais heureuse…
Puis j’avance… je m’écarte du canal qui part loin pour rejoindre un fleuve dont je ne connais pas le nom… j’entre dans des champs qui semblent abandonnés… les maigres récoltes sont sur pied… tout est sinistre… gris couché par le vent… je marche longtemps comme une somnambule… je n’entends rien, je suis hors du temps… j’arrive devant une chaumière dont le toit est effondré… se dressent encore des habitats aux murs de terre et aux toits fracassés…
Je erre au milieu de ces ruines… un tremblement de terre aurait bousculé ces frêles masures… le feu… une guerre de clans…
Alors de derrière un mur… sort une femme…
Elle tient un enfant par la main… il est maigre… triste… presque nu…
Elle me regarde affolée…
Je la rassure…
Je vais vers elle… elle veut s’éloigner…
Je la suis…
Nous pénétrons dans un espace couvert qui est le reste de sa maison effondrée… là, un vieil homme est assis… à côté de lui un autre enfant plus âgé… me regarde…
Ils sont tous muets, frappés de stupeur ils me considèrent tel un extraterrestre…
Qui suis-je ?
Je m’assieds devant eux…
… alors la femme raconte…
… des cadres sont venus… ils ont prétendus que nous cachions les impôts… ils ont emporté toutes nos récoltes, y compris les semences… il y a cinq ans… ensuite le commune populaire est arrivée… les gens sont morts de faim…  personne ne viendra plus relever les toits des maisons… ni récolter ce qui reste… seuls les survivants vont arracher des bribes pour manger… j’ai cru que tu venais du village voisin… pour nous prendre nos enfants…
… là… Didi… j’ai appris l’horreur… j’écoute atterrée… les deux villages… avaient échangés les enfants… pour les manger… ainsi son village mangeait les enfants de l’autre… c’était moins cruel…
… la femme ne pleurait même pas… elle répéta « j’ai cru que tu venais les prendre… j’ai vu que tu n’en avais pas… alors… on serait mort de faim… ! »
Tu ne peux imaginer la vague qui me submergea… sans doute Didi la première fois de ma vie où je fus en colère… j’avais tenté de m’adapter… mais que faire lorsque tu arrives à ces extrémités… alors j’ai laissé déborder mon cœur… j’ai haïs cette foi communiste qui détruisait toute nature… j’ai haïs Mao… j’ai hurlé ma colère…
J’ouvris mon sac, j’en retirais la boule de riz cuit… j’en avais déjà mangé une partie… je donnais le reste à la femme…
Elle me bénie…
… va ! Donne à tes enfants…
Je me lève…
Je les salue…
Je les quitte…
Ils me regardent partir avec cette muette question : qui étais-je ?
Je divague dans les champs… je me perds… je ne retrouve plus le canal… le soir tombe vite… j’avance en pensant à ce que je viens de vivre… je maudis… je hurle de rage… je suis seule… j’insulte le Grand Mao pour sa bêtise… je me retrouve sous le ciel étoilé… seule, perdue, j’ai froid… alors je m’allonge sur le sol dans les buissons pour ne pas trop subir le vent… et je m’endors…
… je crois que je rêve…
… c’est Kong Bao, il est devant moi la tête dans le ciel… il me regarde… il dit seulement :
… les chouettes dorment la nuit maintenant ? »

La camarilla… se tait… l’extrait du livre présenté sans aucune précaution oratoire… vient d’agresser les participants… c’est comme si chacun venait de recevoir un coup de poing alors qu’il s’attend à un sourire… Matriona… lentement donne son explication…
 » Tu sais, à l’époque, tout le monde était conditionné à entendre ça, et d’autres choses… on savait mais on ne disait rien… on ne pouvait rien dire… maintenant ça fait mal! »
Alors Sosso… tu dis plus rien?
« La Chine… c’est pas chez moi… ! »
Weizhi reprend le manuscrit…

« Tu peux me le laisser? demande Sosthène?

Gentilés
Si le voulez bien
Lisez suite semaine prochain

Et c’est ainsi que murmurent les tortues blondes
Article rédigé par Weizhi selon les préceptes de L’Ange Boufaréu

 

 

 

Koba ou la sombre rémanence chapitre N°20 « Epoque Mandchou à Moukden »

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Avec Weizhi Xiansheng 未知 先生 nous découvrions la Chine ancienne… mais… 

Luigi réfléchissait… il tentait de faire un parallèle entre les époques, au grand dam de Djougachvili qui considérait qu’aucune période de l’histoire ne devait être comparée car nous allions vers le grand tout socialiste…

« Tout se résume à ça! » éructa-t-il dans un nuage de fumée…

Matriona secouait la tête « Koba tu nous emmerdes avec ton communisme… il a échoué… tu le sais… observe tous ces anciens qui écrivent… je me repends… je ne savais pas… j’ai été aveuglé… etc… etc. »
« Ouais des culs foireux… tous les uns après les autres, ils sont venus… pour récolter… la manne… mais ils savaient qu’ils ne venaient que pour ça… quand leur nom fut bien connu… ils retournèrent leur veste… ils écrivaient des cognandises sordides sur le communisme qui faisaient vendre du papier : disant qu’ils avaient été trompés… ils voulaient se racheter… à bon compte, sauf que leur nom était sur tous les carnets de ces petits journalistes inconnus qui courraient après eux pour se faire un nom… tout ça c’est connu… et maintenant ces petits trous du cul sont tous planqués dans des cabinets vernis de droite du centre comme de gauche…
Et dans un sanglot long de quelques violons russes… Djougachvili Koba Sosso Iossif Staline ajoutait « Je hais ces communistes d’opérettes… attends que je revienne pour les envoyer dans les mines de sel… en Sibérie… mes cocos! »

Atharexa qui n’était pas communiste interpella Sosso…
« Dis-moi dictateur… tu peux laisser parler un peu Weizhi Xiansheng… il est venu pour nous parler de Mademoiselle Zhang et son histoire…  Que vas-tu nous raconter? »

« Une histoire sur le pouvoir…! »

Raphaël était venu avec sa palette… il calligraphiait… absent… perdu dans ses pinceaux…
Sosthène écrivait…
Voici ce que Weizhi nous confia… un extrait qui se situe au 16 ème siècle du côté de Moukden… en Mandchourie…

Mon père racontait une histoire qui illustre la science mandchou pour les chevaux

« Un jour, un grand prestigieux qui avançait en âge, souhaitait trouver un cheval dont la fougue puisse être en accord avec l’énergie déclinante du cavalier qu’il était.
Les conseillers du souverain se tournèrent vers les caciques experts chevronnés de la cour, mais nul ne parvint à dénicher le parfait destrier.
La cour était inquiète, pour sa sécurité, il suffit d’un mot du monarque pour qu’il ordonne l’exécution par le fil de l’épée des conseillers incapables.
Un garçon d’écurie avait entendu.
Il suggéra qu’il pourrait trouver cette monture, si l’ordre lui en était donné. Les nobles de la hiérarchie tout à leurs dédains le laissa faire, en se préparant à récupérer la solution si ce garçon réussissait ou à l’occire s’il échouait.
Un jour, il vint avec un cheval en tout point adapté à la physiologie du monarque.
Foin fit alors l’assemblée de courtisans qui brocarda, le valet des litières, car il avait qualifié la couleur de l’animal « alezan » alors que la robe était « bai »… voilà tous les flatteurs-ironiques de se gausser.
L’empereur qui entendit cette bronca courtisane jugea que le garçon d’écurie avait mille fois raison, car il distinguait l’essentiel de l’accessoire, la couleur n’avait aucune importance. Il avait découvert le cheval idéal. Sa morphologie et son calme permirent au souverain malgré son âge de poursuivre ses longues randonnées équestres.
« Qu’importe la couleur, si la monture sert le monarque ! » conclut le cavalier.
La cour fit silence, elle attendait son heure… ça n’a pas changé. Nous sommes sans cesse confrontés à ces misérables petits marquis qui pour se distinguer détournent le sujet pour imposer leur pouvoir… »

Sosthème tournait les pages de son carnet…
 » Oui, revivons notre année 2020… et comparons les deux moments historiques… selon la ministre de la santé le virus est chinois c’est loin, on a le temps de gérer… parce que nous n’avons pas de masques le pouvoir politique bloque chaque personne chez lui… parce que nous n’avons pas de tests les élites interdisent tout déplacements… parce qu’un professeur à Marseille a été déclaré non orthodoxe à la pensée dominante on lui interdit de soigner selon ses méthodes… parce que le jeune homme qui nous dirige veut « son » vaccin français, il intervient à Bruxelles… nous sommes comme sœur Anne nous ne voyons que l’herbe qui verdoie et la route qui poudroit… il commande un vaccin qui n’existe pas… quand les Anglais viennent de vacciner 17 millions de personnes… »

jeune homme qui se sait sachant… sûr son élan élyséen s’annonce…

Luigi enchaîna…
 » C’est chaque fois la même chose… comme pour le cheval… du roi Qing
1 l’élite censé savoir… ne sait pas… elle craint l’oukase du chef…
2 il faut botter en touche selon l’expression « cavalière » autrement dit détourner l’attention… en créant des interdits…
3 et des comités Théodule… dans le cas du cheval on se reporte sur un garçon d’écurie… ça tombe bien, il n’est pas du sérail… il est inculte…
4 pendant que le garçon cherche l’oiseau rare… l’élite va organiser sa protection… à ce moment l’élite se groupe… dans un conseil de défense à huis clos…
5 le répit de la recherche permet à l’élite de dresser des tableaux dans lesquels elle se positionnera si le garçon réussi ou s’il échoue…
6 elle théorise… mais dans tous les cas elle veut garder la main… sachant que…
7 observez autour de vous… lorsqu’un couillon-péquin accède à un pouvoir politique style élection municipale… il change aussitôt d’attitude… il entre dans le registre, il agit selon le « au nom du peuple… »… autrement-dit il se place derrière les normes administratives… et règlements… ce n’est plus lui qui décide mais les lois votées par les représentants du peuple… plus d’initiative… la place acquise ne doit pas être tachée par une fausse manœuvre qui sanctionnerait une réélection… souvenez-vous : responsable mais pas coupable! »

Oh Raphaël tu entends… ce qu’on dit…
Oui oui… mais vous savez, depuis le Renaissance je recherche toujours un nouveau style de trait… que pensez-vous de celui-là? C’est 未知 qui m’a inspiré…
Non dit 未知 cela ne peut être que mademoiselle Zhang… 张… 
Si tu veux… regardez!

l’admiration fut totale…

« ça me ressemble pas soupira Koba… tu t’es laissé emberlificoté par les chinois mon pauvre vieux… quand je pense… »
« toi aussi tu sais détourner l’attention… admonesta tranquillement Matriona…
« moi? jamais crachota Sosso.

Sosthène conclut la séance de la camarilla du jour… en faisant référence à Shenyang Moukden et Mademoiselle Zhang…

« Avec ce cheval, il était aisé de mettre en doute les connaissances du garçon d’écurie avec une mise en scène sur son dos : l’ignorance des couleurs de robes… qui n’a rien à voir avec les qualités requises d’un cheval pour un vieux cavalier…
Il fallait surtout que le garçon ne devienne pas une sommité auprès du Roi… l’élite n’aime pas les parvenus qui font de l’ombre et obligent au partage…
Sauf que le garçon d’écurie avait une science qu’aucune élite ne maitrisait…
Ca l’élite n’aime pas… »

« Et avec le virus oùil est ton parallèle martela Iossif en rut et soufflant ses fumées de Crimée…
« Eh bien remplace le cheval par le virus… et tu verras l’évidence…
« C’est vrai conclut Matriona pensive…

Personne ne sut si elle pensait aux élites… au jeune homme préparant sa campagne… à l’enfumage… ou au garçon d’écurie…

Gentilés
Si le voulez bien
Lisez suite semaine prochain

Et c’est ainsi que murmurent les tortues blondes
Article rédigé par Atharexa selon les préceptes de L’Ange Boufaréu