Koba ou la sombre rémanence N°25 « Lettre de Li Dong Shi … 李董事 »

Views: 134

En ce vendredi… la camarilla est réunie… il y a Sosthène Grumeucheux… le célèbre et discret écrivain… Luigi Pirandello… le non moins célèbre écrivain moins discret car Prix Nobel… Raphaël le célèbre peintre italien à la recherche d’un deuxième souffle… le célèbre Sosso, Iossif, Joseph Vissarionovitch Djougachvili Koba dit le Vojd… autrement dit Staline… enfin Atharexa une espagnole Hollé… et Matriona qui surveille Sosso… Nous sommes bien sûr dans un Siheyuan… la célèbre résidence des bourgeois de Beijing… chez Weizhi Xiansheng… à Larchy…

Ce jour-là…
Weizhi ouvrit une lettre qu’il venait de recevoir… un de ses pigeons voyageurs était arrivé le matin-même…
La camarilla était bien installée… écoutait… il lut :
« Mon cher Weizhi… je vais te raconter une histoire qui aurait pu entrer dans le manuscrit que tu as exporté dans ce pays exotique que l’on nomme faguo 法国… « 法 loi 国 pays » si peu cartésien, que certains nomment 六边形 liù biān xíng « hexagone » en prenant exemple sur sa configuration comme nous nommons notre pays 中国 « pays du centre » que le monde connaît sous le nom de Chine que les jésuites inventèrent en copiant « Qin Shi Huang Di » l’empereur qui l’unifia entre – 259 et – 210 avant le Jésus.

Donc assis devant mon champ de lotus… on m’annonça un homme… venant de ce loin pays… un 知识分子zhi shi fen zi… François… je fus « à ba et sourdi » devant cet hommage rendu à ma personne… lui, il venait de bali 巴黎… sa capitale pour me voir alors que je suis à 15 000 kilomètres de sa maison… je fus ému… « éh-mu… »… un zhi shi fen zi Français… un intellectuel… un intello… mode-philosophe me souffla-t-on.
Il entra grande prestance… un traducteur suivait… mais ce n’était pas pour m’honorer… j’en fus mari…

« Il m’annonça tel l’Ange Gabriel à Marie que l’horizon était lumineux… comme tu as apporté le manuscrit en Hexagone… il venait m’apporter tel Tripitaka la bonne nouvelle venant de l’Ouest… lorsqu’il commença je crus entendre Moïse sur le « Mont Ticule »… puis Jésus sur « le mont guol’go t’as » jusqu’aux accents de Thomas… le More dans son Utopia… je vais tenter de transcrire son prédicat…
有一天… il commença ainsi… je crus entendre Lao Zi… Kong Zi… Lao Fo… ou un de ces US Américains dans les annonces d’Hollywood avec les frous-frous de Walt Disney… Once upon a time…有一天 you yi tian… il était une fois… donc : un oracle… Il était question d’un texte quasi biblique qui allait illuminer, l’occident, l’orient, le dedans, le dehors… tous les trous du cul seraient illuminés… le haut et le bas la droite et la gauche l’envers et l’endroit l’intérieur et l’extérieur seraient con-fondus car tout serait dans tout… il n’y aurait plus de niveaux entre les êtres… qui ne seraient plus des êtres mais des frères-appareils… il n’y aurait plus de biens privés… plus de lois… car la loi aurait-été faite-frère-appareil… fait’hom si tu veux… ceux qui avaient en trop on le donnera aux autres qui ont nada… une vaste plaine sans heurts… peur… meurt… plus de lois, plus de constitution… plus de cons en circulation… on osait enfin la pureté… pure…
Avec des trémolos dans la voix il me cita des mots sublimes qui accompagnaient le texte… « Le vivre ensemble… » « La bravitude pour tous lancée par une Pythie en deuil venue parait-il se recueillir sur le peuple… antique chinois » et surtout, surtout me dit-il toi Li Dong Shi… écoute cette prière-annonce-prédicat qui va irriguer ton sang… « Appareils-frères de tous les pays unissez-vous ! » ne trouves-tu pas cela sublime ?

Et aussi…
« Les monstres seront tous anéantis. »
« Lorsque des nuages ont assombri le ciel, nous avons fait remarquer que ces ténèbres n’étaient que temporaires, qu’elles se dissiperaient bientôt et que le soleil brillerait sous peu. »
« Des milliers et des milliers de martyrs ont donné héroïquement leur vie pour le peuple. Levons haut leur drapeau, avançons sur la voie que leur sang nous a tracée! »

Et encore… cette clarté de lumière lumineuse claire…
« La dialectique matérialiste considère que les causes externes constituent la condition des changements, que les causes internes en sont la base, et que les causes externes opèrent par l’intermédiaire des causes internes »

… la fin de l’histoire… avec la bravitude totale…

Il était vibrant de « beautitude » ou de « beaufitude » excuse-moi Weizhi, je perds mon latin en l’écoutant… mais il était exalté c’est certain… je fis silence afin de calmer les ondes… subliminales.

Je répondis…
– puis-je te poser quelques questions lao wai 老外 sage étranger…
– naturellement…
– je suis très honoré de découvrir ton sublime message… peux-tu me dire où tu crèches… j’osais élire ce verbe quoi que l’homme m’en semblait fort éloigné… mais c’était un test…
– ma résidence… mais bien sûr… Rive Gauche dans le 16èmeà 巴黎… tu connais ?
– si je connais… tu es né récemment…
– j’ai pourtant quelques dizaines d’années de vécues… j’ai connu les deux guerres… deux présidents socialistes… les gilets jaunes… LFI… je sais tout… y compris le jeune homme qui siège…
– tu as travaillé dans l’industrie… en bleus de chauffe…
– en quelque sorte… aux plus hauts postes de travail… j’ai eu plusieurs marocains… avec les « résidents de l’Elysée »
– jusqu’à ce jour… tu n’avais jamais vu un projet politique tel celui que tu m’as lu… tu m’étonnes…
– je ne lisais pas les slogans à l’époque… sauf que celui-là est divin, sublime, parfait, authentique, réaliste, génial, biblique presque… il épouse les syntaxes de l’évolution des peuples… songe « la bravitude » « le vivre ensemble »… « le juste »… le message de « gôche »… le tout « en même temps ! »… une bonne lettre de motivation pour CV.
– tu m’as récité les dits de Mao en sachant qu’ils étaient du Timonier…
– parfaitement…
– ton texte ne serait-il pas un peu tricheur ?
– pas du tout… plus besoin d’ordalie ou jugement de Dieu pour libérer le peuple, il devient libre… heureux… inspiré… par décision… d’ailleurs le peuple lui-même a fait table rase du passé… l’expérience était mal conduite… il veut la parfaire…
– je suis heureux de savoir que tu as fait un si long chemin pour m’informer de ce grand horizon lumineux… je voudrais seulement mettre un bémol à ta douce musique… en fonction de mon expérience…

我的很好的朋友… mon très cher ami (c’est la traduction) depuis au minimum 150 ans… depuis le natif rhénan… nous avons des horizons nouveaux tous les jours… nous en avons un ici, depuis 1949… il brille très haut entre ciel et terre… totalement…
Je n’analyserai qu’une phrase de ton énumération celle du chapitre du petit livre rouge du Timonier sur L’Héroïsme révolutionnaire :

« Des milliers et des milliers de martyrs ont donné héroïquement leur vie pour le peuple. Levons haut leur drapeau, avançons sur la voie que leur sang nous a tracée! »
– des martyrs on a eu une bonne production… sauf que…
des milliers et des milliers de martyrs ont donné héroïquement leur vie pour le peuple… sont ceux qui ne voulaient pas voir que se mette en place le texte de ton illuminé Rive Gauche… les morts ont bon dos… le texte à peine identique au tien gouverne… Mao n’est plus là mais la suite prospère…
– tu vois ami… la seule chose dont je suis certain… depuis le rhénan barbu mort à Londres… c’est que tous les illuminés n’ont fait que copier sa thèse en la coloriant des mots au gout du jour… sachant que celui qui la proclame à un intérêt de le faire… il bave sa « gôche »… et il passe à la caisse… pour un autre marocain.
J’ai bien connu vos nouveaux philosophes… qui entraient en chœur dans la maison illuminé en sortaient en claquant la porte pour s’affilier au concurrent… regarde le nombre de stations… Marx, Lénine, Trotski, Staline, Tito, Dubcek, Honecker, Che Guevara, Castro, Mao… la même soupe… puis brusquement… le désert… et les voilà qu’ils filent vers les cow-boys des campus hollywoodiens… aux dollars bien tempérés…
Pour : repeupler le “Mont-ticule” venez à la source… « Bobos Rive Gauche unissez-vous » c’est ça ton souci ?

很朋友… Cher ami (c’est la traduction) je vais te livrer ma conclusion illuminée… « Ici, ailleurs, en tous lieux maintenant et demain… il y aurait toujours un boutiquier inspiré qui reprendra le texte du Rhénan avec aménagement conjoncturel… et des bandes de trous du cul qui suivront ! C’est un cycle sans fin !… ici ça s’appelle le communisme maoïste opérationnel ! »

C’est sur cette note harmonique que Lao Wai 老外… noble étranger… me quitta… je lui avais offert une image de Guanyin… il la trouva sublime…

Gentilés
Si le voulez bien
Lisez suite semaine prochain
                                                           Et c’est ainsi que murmurent les tortues blondes
                                                                      Article rédigé par La-haut des Traboules 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *