Chapitres 13 et 14 : Révélations synaptiques de Josef…

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13… toujours à la cafétéria : fin du rêve…

… je suis d’accord avec vous lecteur… comment peut-on interpréter ce saut quantique autant que géographique… entre l’hôpital… et la cafétéria du régiment… alors que Josef est en convalescence… ce n’est pas logique…
Mais avez-vous déjà vu un prophète logique ?
Revenons aux sources Bibliques… de l’aveu même des rédacteurs, le livre de Jérémie ne fut pas écrit d’un seul trait… il s’est agrandi par ajouts… c’est-à-dire des paperolles de nouveaux oracles… car la parole prophétique est destiné à être continuellement interprétée…
Interprétons donc !
« Ready ? »

Le sourd tambourinement devint obsédant… assis à la cafétaria, un GI frappait la table à deux mains en cadence…
Josef avait terminé ses curry-wurst… il attendait…
« Oh ! Révérend… tu le lèves ton cul ! On ne va pas s’enraciner à cette table ! »
« Je n’avais pas eu le temps de rejoindre Franziska ! Malgré mes appels transocéaniques, sub-boréals, stratosphériques… où sont mes curry-wurst… dis-je à mes deux protecteurs ?… Là, ayant reluqué mon assiette vide… je fus obligé d’admettre que je pouvais consommer mes saucisses tout en étant en transe ubiquitaire… »
Toujours protégée par les body-guard, la troïka reprit le chemin du bunker.
Autour de lui, des machines vomissaient des documents qui renseignaient « en live » les moindres mouvements de la noosphère surveillée par la lithosphère… voyez ! vous-même…
… un papier décline les mamours cachés d’un dirigeant européen… celui-là nous renseigne quant aux caleçons d’un autre… ce papier retrace les contenus téléphoniques d’une chancelière qui ordonne à sa cuisinière de laisser les saucisses de Frankfurt moins longtemps dans l’eau bouillante, sinon elles éclatent… ah ! un papier qui nous apprend qu’un africain n’a plus de papier-cul dans son palais… celui-là renseigne sur le besoin d’un asiatique venant en voyage dans un pays de la vieille Europe, il décrit son besoin en ces termes : 85-70-95 en 178… moins de vingt-cinq ans un « must »… encore un code qu’il va falloir décrypter… passons.
… tiens un copain de coquin souhaite une avance non récupérable de 25 millions de papiers verts… en échange de corruption…
… parfois, les textes sont accompagnés d’images… un homme une femme un homme… un homme un homme… une femme une femme… un être ni homme ni femme… quel cinéma !
… certains se mélangent…
La banale écume des affaires du monde que brasse les cow-boys étasuniens…
Josef épluche tout ce qui arrive… les pointures des chaussures, les marques des voitures, les comptes en banque, les boîtes aux lettres dans les Îles Caïmans… les listes de téléphones… les ribambelles d’adresses… les pleurs des épouses… et poux !!!
En sa qualité de traducteur émérite du russe…
Ah ! Soudain, la liaison avec Franziska est rétablie… avec elle le souvenir d’un texte qu’un brillant François écrivit… Josef connaissait cette citation par cœur car elle était ontologiquement lui-même jusqu’à sa conscience…
« Je constate d’abord que je passe d’état en état. J’ai chaud ou froid, je suis gai ou je suis triste, je travaille ou je ne fais rien, je regarde ce qui m’entoure ou je pense à autre chose. Sensations, sentiments, volitions, représentations, voilà les modifications entre lesquelles mon existence se partage et qui la colorent tour à tour. Je change donc sans cesse. Mais ce n’est pas assez dire. Le changement est bien plus radical qu’on ne le croirait d’abord. »
Constatons qu’un GI de l’US-Land, basé au Japon s’exprime en philosophiques nuances dans la langue de Molière, forcément puisque sa mère était une Algonquin du Québec, le GI jactait aussi le germain de Gottfried, tout autant que l’innu-aimun de Adahy…
Eh bien, vous me croirez si vous voulez, il se prit de passion du russe, une conversion subite, un jaillissement lorsque qu’apparut Franziska Abracamova…
Ah ! Franziska… sublime poupée Russe…
Dès lors, Josef voulut pénétrer son âme, sa culture, ses rites, ses espoirs, ses élans… et plus tard son corps… alors il se plongea dans la grammaire russe…
La grammaire russe est pour la langue cyrillique ce que la clé anglaise est à Gottfried lorsqu’il répare « Rosalie »… à chacun son outil.
Le jour de cette illumination, de retour de l’école primaire, Josef revint chez lui et se précipita vers l’armoire à livres qui occupait un fond de mur. Il y avait sur les rayons toute la collection des Karl May, son héros Blanc Old Shatterhand et en brave l’Apache Winnetou, puis venaient les frères Grimm, les Buddenbrook de Thomas Mann, un tas de revues sur les maçons en truelle, la mécanique, l’élevage des porcs, les labours, la culture des Kartoffeln… mais pas un livre Russe en russe…
Ce fut l’horreur, Josef hors de lui, fustigea cette communauté qui ignorait les autres peuples au point de biffer d’un trait la Sainte Russie qui produisait de si mignonnes filles. Il ordonna à Gottfried, qui pestait dans ses bretelles, de remettre « Rosalie » en ordre de route pour aller sur-le-champ acheter une grammaire de russe. Ce fut un voyage éprouvant, Gottfried ne se sentait pas capable de réussir cet exploit. On laissa Willibald aidé d’un groupe d’Indiens de passage, le soin de garder la maison et « Rosalie » consentante transporta Gottfried Adahy et Josef à la librairie scolaire du centre de la ville.
Ils entrèrent suffoqués par le nombre de livres qui garnissaient les étagères. Josef maîtrisait la situation, il se dirigea immédiatement vers le rayon de la littérature Russe, il choisit une grammaire et au hasard, qui fait si bien les choses, ajouta un livre de Dostoïevski dont personne ne sut déchiffrer le titre «Идио́т»… mais tous apprirent bien plus tard que cet in-quarto était « L’Idiot »
Trois mois après cet achat Josef lisait L’Idiot dans le texte… enfin un «digest» selon l’expression du Nouveau-Monde, car ici nul ne voulait s’attaquer à un livre de mille pages. Donc pour faire vite et bien, un élagueur sabra les descriptions inutiles pour ne retenir que la folie du personnage central le prince Léon Nicolaïevitch Muichkine, sa folie pesait bien deux cents pages… que Josef but comme du petit lait. Il faut dire aussi que « Rosalie » docile sortit le lendemain de l’achat de la grammaire pour refaire le même chemin afin d’acquérir un dictionnaire.
À la librairie scolaire on ne trouva pas de dictionnaire russe-Innu-aimun… en revanche, il y avait gros pavé anglais-russe… français-russe… germano-russe, ce fut le dernier qu’il élit selon l’excellent argument quant à la proximité géographique des deux pays, puisque Catherine II de Russie était Allemande… bien qu’éduquée par une Française.
« Depuis le jour où je m’étais prosterné devant Franziska… j’avais décidé de l’éblouir… car devant ce soleil que pouvais-je faire de mieux ? Sauf que Hissa LUNA, c’était le nom de notre taulière, vous vous en souvenez sans doute avait planté son index boudiné sur sa tempe droite en signe de codification extrême… que je compris plus tard ! Je l’avais laissée à ses mimes… en me disant « attends ma cocotte ! » Deux jours après j’arrivais avec ma besace que je nomme affectivement « ma biasse » et je m’encagnais au fond de la classe, là, je ne bougeais seulement que pour tourner les pages de ma grammaire et de mon «Идио́т».
Soudain, une furie sub-saharienne fond sur moi, Hissa LUNA soi-même… vociférant…
« Hé, le germain-choucroute, tu lèves ton cul ! Et tu te radines ! »
Je ne bronchais pas… « Non mais tu crois qu’il va venir cette petite crotte, magnes-ton derch… on va étudier les diversités des saucisses… au pluriel et au singulier… Ah ! Ah ! Ah ! »
« C’est marrant ! » dis-je, mais je ne bouge pas…
Voilà la matrone qui rapplique…
Alors, je me lève et de toute la hauteur de ma petite taille… je hurle  « Je te conseille Hissa LUNA… de me foutre la paix… j’étudie ceci ! »
« Quel caractère… et même pas quatre ans… ! » elle saisit les deux livres… les regarde… me regarde… les regarde… ça va c’est bon… puis elle hurle à son tour :
« Venez voir les filles ce que le germain Josef étudie…
Les filles accourent à leur rythme calme retenu pas de stress… et regardent…
« ben c’est quoi ?
« du russe !
« ah ! bon!
« ce merdeux étudie le russe… et nous on est seulement à la globalisation des substantifs que personne n’y comprend goutte… y faut le balancer à la fac…
« en culotte courte, à trois ans et des poussières!
« pourquoi pas…
« on ne le prendra pas…
« alors on le garde…
« s’il est sage !
Depuis ce jour-là Hissa LUNA et les filles regardèrent le Germain grandir dans son coin… pendant que Josef regardait Franziska sur son monticule… qui se bonifiait.
Nonobstant… les filles et Hissa LUNA, lorsque Josef épuisé par la lecture de la grammaire russe et ses traductions de L’Idiot s’effondrait sur le sol et dormait comme un grenadier après une charge contre les vandales, elles arrivaient à pas de loup telles des Apaches pour glisser un coussin sous la joue de Jérémie-Josef le couvrir d’une grande étoffe en poils d’authentique guanaco.
« Il est chou ! Quand même ! » Chouchoutaient-elles.
Il arrivait même que, le soir venu, Gottfried et Rosalie attendent dans la rue l’arrivée attendu de l’écolier en culottes courtes. Le flot des mômes s’écoulait accueilli par les parents, voisins, tantes, pépés, mémés… mais pas de Josef.
Il dormait, alors bonnes filles, ces dames chargeaient Josef sur leurs opulentes poitrines et telle la brebis égarée, l’apportait tout chaud au berger Gottfried…
« C’était le meilleur moment de ma jubilation… souvent, je simulais le somme profond… je les entendais jacter dans mon espace ontologique… elles étaient douces gentilles prudentes comme des mères poules, sans doute parce que j’étais inerte comme un œuf. Car lorsque j’étais debout dynamique, je recevais d’autres propos plus corsés, tel le « Josef amène ton cul… ou attend que je te botte les fesses ! »
C’est étrange comme les femmes peuvent changer de nature suivant l’état du gisant.
J’avais constaté le même fait dans l’église de Saint-Éloi, elles courbaient la tête lorsque le pèlerin de Byzance se présentait debout auréolé… avec moi elles s’agenouillaient pour me soutenir telles des Piétas michélangélesques… j’en jouissais d’aise… déjà !
Hissa LUNA me portait sur ses gros seins, elle sentait le chocolat au lait qui me ravissait… comme ce réceptacle était doux. Parfois geignant de rêve, j’empoignais à pleines mains cette chair appétissante.
Et Hissa LUNA riait comme une Louve de Rome…
« Il travaille trop ! » disait Gottfried.
« Bah ! » disait Hissa LUNA.
« Mais il est sage ? » questionnait Gottfried.
« Quand il dort… il est chou! »
Parfaitement éveillé après ce petit moment d’effusion des sens, je sautais dans la Ford F2 du Vater et debout à la place du mort pour mieux voir la route, je mémorisais chaque maison, chaque rue, chaque croisement… je comptais le nombre d’arbres, de bancs publics, de cabines téléphoniques, de panneaux indicateurs, de feux de croisements… je parvins ainsi après quelques mémorisations totales de l’école jusqu’à notre ferme à stocker toutes ces données…
Ce jour-là, je montais dans « Rosalie, je m’accrochais au tableau de bord au-dessus duquel pendait un chapelet de Saint-Éloi et les yeux fermés je décrivis à mon Vater chaque point de la route sur laquelle nous étions, j’avais intégré la vitesse de « Rosalie » qui respectait à la lettre les ordres de vitesses imposées par le sieur code de la route…
« Là on est devant la maison jaune !
« Ouais ! » confirmait Gottfried…
« Là, c’est le carrefour, où un jour tu as renversé la voiture du laitier !
« Oh ça va… on le sait!
« Pourquoi tu t’arrêtes, chaque fois pour saluer madame Schreiber… au kiosque des journaux… tu l’aimes bien celle-là ?
« J’ai rien dit !
« Tu as lâché le volant de la main gauche pour la saluer !
« Bon !
« Ah ! Ah ! Tu n’as pas pris la route habituelle… tu as tourné à droite après la cabine téléphonique que des voyous ont fracassée… pourquoi ?
J’ouvrais les yeux… Rosalie faisait une boucle pour aller chercher des semences de patates chez le grossiste Bauer pour la prochaine saison de « Kartoffeln pflanzen »… Gottfried, ne m’écoutait jamais… hélas ! »

14… tous ces flash-back furent causés par la lecture du papier du journaliste « Bobo » lequel article provoqua l’envie de manger trois curry-wurst et à présent… Clausewitz…
« La guerre n’est rien d’autre que la continuation de la politique par d’autres moyens. »
… a dit Clausewitz… vous devriez le savoir… vous êtes d’une indigence crasse pour un traducteur… Clausewitz n’a jamais dit :
« La tartufferie n’est rien d’autre que la contribution du conseil éclairé par d’autres moyens ! »
Le vis-à-vis remua quelques papiers, devant lui, cherchant ses mots, levant la tête, regardant Josef… il doute, s’interroge, il tergiverse… pensa Josef…
Il faut savoir… que Josef était devant le nouveau boss… puisque Barnaby Parker était en rodage à l’hosto…
Un colon… débarqué ici sans viatique… vierge… est-ce possible pour un boss ? Pouvons-nous douter des décisions de la Military US-Land ?
Josef-Jérémie, était donc au g’ar’d’à’vous qui comme chacun sait, dans le quotidien de l’armée US ou de toute autre bidasserie, est une position qui tend à fixer le raidissement roide de la colonne, des pieds, des bras, de la tête… pendant que le regard se projette horizontalement à quatre-vingt-dix degrés par rapport à la verticale… « en même-temps » la position impose l’inertie du bulbe rachidien… avec l’injonction… shut up.
Josef-Jérémie se taisait et écoutait, y compris les dérélictions de l’être supérieur… en grade… jusqu’à ce que le hiérarque épuise souffle :
… repos !
Alors… le reposé put répondre…
« Krieg ist die Forstung der Politik mit anderen Mitteln » A dit Claus… Sir! »
… bon… inutile de rugir ! D’ailleurs, ce n’est pas le sujet ! Asseyez-vous !
Josef posa son cul…
… hum ! Vous avez décrypté un message en Innu-aimun, qui appelle des questions
… petits… petits… petits… venez voir…
what are you saying ?
… j’appelle les questions…
… non mais… ça va la tête… j’m doute… voyant l’art avec lequel vous traduisez Clausewitz… enfin… je m’interroge sur votre compétence ! Car « La tartufferie n’est rien d’autre que la contribution du conseil éclairé par d’autres moyens ! » n’est pas une traduction, mais une grossière interprétation… de même que ce texte « en françois-ancien »  qui prétend… où est-il… ah ! le voilà… je lis…
… une trombe en françois-ancien est, en fait une trompette… ou plus simple une trompe… que l’on peut traduire par Trump… en fait un Trump qui paraît sain mais qui claironne faussement… mais malsain… car en état de tartufferie…
Le colon le regarde attentivement… puis… avec un ton de commisération attendrie… assène syllabe après syllabe…
… pour vous Première-classe… il est temps de retrouver vos terres…
Puis, il lit :
… je cite le texte du cacochyme… François :

     « La trombe fausse dissimulant fol
Fera Byzance un changement de loi
Hystra d’Égypte qui veut que l’on délie
Édit changeant monnaies et lois.
 Et c’est signé : Les Tortues Blondes… via Nostradamus. 

Il jette le papier sur la table… sarcastique… c’est lui le sarcastique, pas la table(sic)
… v’foutez de ma gueule Première-classe Schmitt !… et c’est signé : Les Tortues Blondes… qu’est-ce que ça vient foutre ?
… Via Nostradamus… il faut préciser… Sir !
… et pourquoi pas Lao Zi… Bouddha… Copernic… l’Ange Gabriel… Mère Thérésa…
… pourquoi pas en effet… Sir !
Le colon se situait sur une ligne de crête… d’un côté un colon fraîchement nommé… tel celui qui ne parvient à s’accrocher à aucune aspérité sur une surface abyssale lisse comme les fesses d’un nouveau-né… de l’autre, un colon bourré de pouvoir en devenir qui va exploser en vomissures éructations salmigondis de banalités bien sentis du supérieur au minus.
C’était ce que Josef décodait dans le regard du colonel… lequel conclut par un :
… alors ?
… alors quoi… susurra Josef… qui avait bien compris que le colonel n’entravait rien…
Et soudain, dans l’espace interne multi-connecté de son encéphale, se substitua une image subliminale en transit… Franziska prit la place du colonel, et Josef vit…
… alors, répéta Josef patelin… je crois que les oracles sont très précis du côté de Moscou… ils n’ont besoin ni de Lao Zi… ni Bouddha… ni Copernic… et encore moins de l’Ange Gabriel…
… c’est ça… après l’Innu-aimu… le vieux François… nous voilà à Moscou… et qu’est-ce qu’on fait à Moscou…
… là-bas la trompe trompétait tel Trump lui-même… Sir.
Le colonel se cala dans son fauteuil, il ne parvenait pas à intégrer les révélations prophétiques… lentement, il pénétrait de plein cul le fond du siège… comme pour se protéger de la vérité venante…
… vous êtes un abracadabrantesque Première-classe… entendez ma plainte… vous allez me refaire le coup de votre laïus sur le podium lorsque nous attendions le général.
… qui sait ?
Et Josef s’illuminait d’étincelles quand l’autre s’agitait sur sa balancelle… les deux GI, MP de sécurité qui assistaient constatèrent que la peau du hiérarque prenait une couleur terreuse, ce qui est rare lorsqu’un boss est assis en face d’un minus… lequel inférieur se leva comme un chef lumineux et se mit à faire les cent pas devant… le liquéfié… allait-il vers le même infarctus que Barnaby ?
… effectivement… vous vous souvenez… j’avais cité « La tartufferie n’est rien d’autre que la contribution du conseil éclairé par d’autres moyens ! »… n’est-ce pas ce que nous faisons ici ? Au Japon ? J’ai substitué guerre par Tartuffe… et politique par conseil éclairé … en réalité je rétablis la vérité… que vous ne voulez pas voir même si elle avait été annoncée par l’Ange Gabriel…
Pour ce qui concerne les Tortues Blondes ou Nostradamus… vous voulez faire de même… ne pas voir ne pas entendre ne pas dire… échafauder des théories complotistes fumeuses… de petits singes…
L’autre jaillit du fond du fauteuil et se précipita sur un Wrigley’s Freedent au chocolat qui allait lui parfumer la cervelle, car il se mit furieusement à mastiquer telle la vache Milka.
Le discours que Josef-Révérend exposa posément décomposa le ruminant… ce fut ce moment où le colon demanda un « break » qui provoqua une pause…
Car la mastication au fond est un ersatz permettant à l’officier d’installer son théodolite, appareil militaire de visée utile pour faire le point, et mettre en parallèle les enseignements de West-Point et les théories de Clausewitz revue et corrigées par un première-classe
Car la pensée dominante de West-Point se traduit en conseil aux peuples de bas étage… ils sont diplomatiquement calibrés par la diplomatie militaire qui s’évertue à livrer des textes selon ses consignes simples, pouvant se traduire… disons-le sans ambages par une liste, de type :
« La démocratie US est la religion de tous les commerces… convertissez-vous ! »« Cette base militaire est en quelque sorte une avancée de la culture… étasunienne, une base culturelle… un club, du type Med ! Et cœtera »
« Un bon Indien est un Indien mort. »
« Ici et ailleurs dans le monde entier : nous sommes aussi en « pays indien. »
« no parking, no business »
… mais la conclusion reste toujours la même : « Gare ton cul que je m’y mette… US-Land Über Alles ! »
Chaque apophtegme-conseil que Josef énonçait, jaillissait comme une balle de Winchester… le colon s’encastrait toujours plus dans le cuir du fauteuil jusqu’à ne devenir qu’une ombre…
Entre deux mastications… il tentait de reprendre son souffle… l’infarctus était proche…
… si la culture se résume à imposer au Japonais… Philippins… Javanais… Vietnamiens… Africains… Latinos… Vieille Europe… le hamburger bourré de ketchup… alors cette base est vraiment l’avancée majeure stratégique triomphante de la culture démocratique US-Land pour que les navires battant pavillons portoricain puisse livrer en conteneur la barbaque Milka en quartiers palpitants congelés…
Survolté le colon jaillit du fond de son abysse…
… vous êtes un rouge… Première-classe Schmitt… savez-vous que vous êtes à l’origine de l’infarctus de votre chef d’unité ?
… vous êtes aussi sujet aux infarctus ?
… parlez-moi franchement Schmitt !
… yes Sir !
… laissez tomber le Sir…
… sur quoi dois-je le laisser choir… Sir ?
Le colonel haussa les épaules de désespoir, il se pencha par-dessus la table, il regarda longuement Josef… qui se pencha sur la table dans la même attitude…
Les grincements des synapses restantes du colon étaient palpables…
À voix basse, presque confidentiellement, comme à regret, il confessa :
… que va-t-il se passer… Josef ?
… j’ai déjà traduit le Old François : Nous aurons un Trump qui paraît sain mais qui en réalité ne le semble pas… car en état de dissimulation totale.
… vous en êtes certain ?
… vous êtes certain de ne pas être sujet aux infarctus… considérez ce simple fait : le cœur de mon colon oublia de battre… sans raison aucune… était-ce prévisible… donc tout est imprévisible… y compris la trompe de mon François…
… vous oubliez l’hypothèse de sa promotion… votre faute, votre palinodie, votre mascarade fut un coin enfoncé dans la gestion de la carrière de ce chef d’unité… par votre « prédicat » vous avez certainement compromis sa nomination à sa première étoile de général…
c’est lui… Parker… qui a prétendu que le général devait annoncer l’étoile… difficile est, verum audire !
… si vous voulez… moi, je ne veux pas suivre le même chemin…
L’officier s’élança vers une nouvelle charge masticatoire, indice d’une intense recherche dans les stockages de sa pensée quant au texte latin émis par Josef…
… il semblerait que nous ne sommes pas sur les mêmes positions que celles du général Custer… argua-t-il triomphant.
… celui qui éradiqua les tribus indiennes. Sir ?
… c’est vous qui le dites. Josef.
… ah ! vous pouvez être fier… Sir !
… il paya de sa vie… Josef !
… vous oubliez les soixante mille Indiens qui périrent… grâce à lui ? Sir ?
Les galons du gradé vibraient breloquaient se trémoussaient sur le poitrail musclé irrigué de sang démocratiquement… étatsunien…
Première-classe Schmitt… je vous fous mon billet que si vous me faites chier avec vos sermons à la Pythie… je vous flanque au trou… pour au moins cent ans… c’est clair ? Maintenant, vous me trouvez les confirmations de vos prophéties dans tous les messages qui arrivent de Moscou, d’ici, de là, d’ailleurs, de la lithosphère, de la noosphère et du cosmos…
… c’est clair ?
Et Franziska afficha son doux visage… pour confirmer son assistance…
… merci Franziska !
… c’est qui ?
… ma Pythie !
… rompez !
Et Josef « rompa »… rompit voyons, ça c’est correct… mais… Josef « étaitému » l’erreur était logique…
« Comme quoi, il n’est pas nécessaire de connaître le latin pour être colonel!
Ni savoir conjuguez le verbe rompre pour être auteur de ce texte… le relecteur corrigera ! »
En compagnie de Franziska Josef se retirait… laissant les cinq barrettes inerte…
… mais, si je comprends bien… susurra Josef… le deal que vous me soumettez est :
« Hé/Ho Josef… livre-moi les secrets de la trompe du cacochyme François en échange d’une étoile qui fera de moi un nouveau général !… c’est pas ça ? »
… Jos… je vous fous…
… O.K, mais avant de quitter cette turne… je dirai tout…
Et comme un seigneur… Josef se retira… encadré par le colon fracassé comme celui qu’il remplaçait…
… ce fut le manu-script qui reçut le message :
 « l’oubli détient le pouvoir et le sens du secret ! » a dit un vieux François…
Vous vous souvenez lecteur, que Barnaby n’avait pas réagi lorsque Josef lui avait révélé qu’il avait côtoyé Casque d’Or à Moscou… l’autre, le colon de remplacement suppliait Josef de lui bailler : « livre-moi les secrets de la trompe du cacochyme François en échange d’une étoile qui fera de moi un nouveau général ! »
… ils étaient tous les mêmes… illuminés par les étoiles… qui absolvent toute tartufferie…

                                                        Et c’est ainsi que murmurent les tortues blondes

                                                                       Gentilés  
                                                                       Si le voulez bien
                                                                       Lisez suite jour prochain
… vous pouvez aussi charger le lien des éditions Alain Iametti sur votre moteur de recherche : https://www.editionsalainiametti.com/
vous trouverez les opus édités…
                                                                                           
L’Ange Boufaréu

      

 

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