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5… les transformations silencieuses…
… les instants d’émergences de la conscience après une césure, nous étonnent toujours par leur intensité, parce que nous n’avons pas su percevoir les transformations silencieuses qui agissent en profondeur de notre moi depuis fort longtemps…
Josef intégra son espace… mais après avoir franchi le seuil… tel l’Indien, il se fixa immobile dans la même position, attentif aux changements survenus… là, il tentait d’arrêter le temps de sa pensée… mais pouvait-on sérieusement arrêter ce flux… il ne parvenait pas à fixer les questions qui l’assaillaient… sans cesse.
Il resta là… un temps infini… immobile… inerte… il ne sentait rien… le flux des images anciennes se déversaient sans contrainte… jusqu’à… la parole du sage…
« Le sage est sans pensées… »
Soudain…
Loin, il entendit l’écho du clairon qui saluait la descente des couleurs… la mélodie rythmée le ramena à son vécu… immédiat…
Guanyin… ne l’avait pas quitté des yeux…
On frappa à sa porte…
Il vint ouvrir…
Deux GI apportaient des gamelles…
… Enjoy your meal… on reprendra les gamelles demain matin… salut !
… Hi !
Alors, Josef s’installa… il se sentait en visite…
Il mastiqua en énumérant les faits… éprouvés par lui… les actes supportés avec les autres…
Josef…
Une voix… lui parle…
« Depuis ta naissance, tu es un infirme encyclopédique des langues et de l’histoire indienne… mais plus que quiconque tu comprends la manipulation…
Dès tes trois ans six mois trois semaines quatre jours et quelques minutes… tu avais compris ce que dominating power voulait dire… synonyme hurlant d’éradication…
« Un bon Indien est un Indien mort ! »
Tu avais compris que Parker Barnaby utiliserait ta compétence pour sa trajectoire de bidasse, dans un double jeu… hypocritement : il te flatte et dans le dos devant la hiérarchie, il te casse… ce qui lui vaut chaque fois une nomination…
Dans ce couple négatif positif… s’est joué le jeu… des pouvoirs…
Maintenant, tu sais…
Or…
Depuis le même temps de tes trois ans six mois trois semaines quatre jours et quelques minutes où Parker Barnaby avait embobiné Gottfried… Yépa… et toi-même… tu le sais… de façon concomitante… tu rencontras Jérémie… le Prophète…
Depuis, il te porte… »
À part Guanyin, nul ne peut atteindre le niveau cosmique du prophète…
Il a dit :
« Ne vous fiez pas à des paroles mensongères en disant : Temple de YHWH, Temple de YHWH, c’est ici. Vous volez, vous tuez, vous prêtez de faux serments. Et ensuite vous venez vous présenter dans cette maison, et vous dites : nous sommes sauvés. Est-ce qu’à vos yeux cette maison serait devenue une caverne de bandits ? Moi aussi je vois… j’agirai envers la maison à laquelle vous vous fiez ! »
O.K ! répond Josef, pour en avoir toutes les certitudes… j’ai accepté le chemin de la compréhension… devenu ma voie… mon Tao 道… silencieux…
Oh ! Il ne manque pas de prophètes… les oracles qu’ils lancent urbi et orbi sont belliqueux… car comment discerner les « vrais » des « faux » prophètes…
Réponse : « en étant »
À présent, je sais…
J’attends le verdict des huiles… mais je sais une chose… je ne laisserai pas Barnaby dans l’erreur…
« … ça, c’est la parole d’un vrai prophète… psalmodia Guanyin… ! »
Ma fracture relationnelle à son égard ne sera pas fatale pour sa fracture cardiaque…
Si je le laisse, il est capable de se débrancher… je suis le seul qui puisse le soutenir…
… moi, l’Indien je rompt le pacte hypocrite que me jouait ce Yankee… mais avant de jouer cette partition… je ferai une proposition…
« Remettre Parker Barnaby sur pied… »
Ici à Yokosuka… je resterai le temps qu’il faudra… avant de rejoindre mon sacerdoce…
La nuit était venue… à pas menus… tout thé bu…
Guanyin souriait de Compassion…
Alors Josef fit ses ablutions…
Susurra un sutra du cœur…
Et s’endormit… comme un vainqueur…
Depuis son retour… immobile… ses neurones venaient de réaliser un long voyage hors de sa chambre…
… là, lecteur, vous découvrez la complexité de Josef… ce n’est que le début… prenez exemple sur Guanyin… soyez compassionnel…
6… de l’histoire ancienne à la généalogie… pour comprendre la genèse…
… Honorable lecteur, je te vois dubitatif… tu te dis : « mais où je m’embarque ? »
Je vais tenter de t’éclairer en revenant aux sources Joséfiennes… mais, si tu as un élément fondamental à retenir de ce qui vient d’être écrit… c’est l’instant cosmique où Josef par son pouvoir métaphysique, immobilisa le CD… de l’hymne US… note bien ce point.
À Yokosuka… on parle encore de cette force… quasi biblique… authentique indice de prophète… d’agir à distance…
Tu as vu que Josef tend vers la liberté totale de dire le vrai… selon lui, notre conscience seule dicte nos actes… avec distanciation… sans aucune censure…
Depuis la Grèce antique, les penseurs ont séquencé les facettes physiologiques et psychologiques de notre nature, jusqu’à notre sexualité… c’est dire !
Nous avons expérimenté toutes les hypothèses de politiques collectives.
Nous avons armé nos guerriers depuis la fronde jusqu’à l’horreur nucléaire.
Nous avons consigné dans nos bibliothèques le meilleur de nos savoirs.
À présent… papelard, le politique affirme :
« Avec la démocratie nous avons quintessencié le vivre ensemble qui harmonise le monde ! »
Il ment, lecteur… le politique t’enfume…
Depuis le début qu’il a érigé ce concept, le hiérarque joue la farce à deux têtes… l’une prétend te donner la parole… l’autre masque son pouvoir personnel pour réaliser tout le contraire.
« Tu ratiocines avec tes encyclopédies, dit-il, mais moi… une fois élu, je fais comme je veux ! »
Pour contrebalancer ce pouvoir temporel… on inventa Dieu.
Alors, depuis la nuit des temps, au nom de Dieu… les peuples projettent leurs interrogations pariétales au fond des cavernes, sur l’argile, la pierre, l’os, le papyrus, le bois, l’ivoire, la soie, la poterie, le cuir, le métal, le tissu, le vélin, la toile, le papier, l’analogique, le numérique, le cloud…
Tous les textes tentent de percer le mystère de « l’origine »… cette première seconde née du « néant » libérant l’écoulement entropique du temps…
Certains textes qualifient le passage entre inerte et animé de « big-bang ».
D’autres méditent quant à un possible « Non-Être créateur »… qui n’affirme rien, mais prudent… suggère que le mystère sera révélé… un jour…
Bien qu’hétéroclites tous ces textes s’accordent sur un corpus minimum commun.
Ils disent que l’espace était aussi nu que vide, les ténèbres inondaient l’abîme, mais l’Esprit… quelque part régnait dans les cieux, soudain… nul ne sut pourquoi l’Esprit se bougea, il créa les cieux la terre la vie… et la lumière fut.
Hosanna !
Dès lors, la noosphère se mit à grouiller, d’autres dieux émergèrent, les dogmes s’instaurèrent, les incarnés surgirent, les paroles prophétisèrent, les illuminés s’illuminèrent, les textes décrivirent, les mers engloutirent, les prédicats s’élevèrent, les sectes naquirent, les génocides massacrèrent, les prophètes prédirent, les croisades gémirent sous les apocalypses et les anathèmes… au nom de cette Lumière.
Longtemps plus tard, une voile battue par les vents telle une flamme née en Olympe portée par un Génois… accosta très loin… à l’Ouest.
Sa venue fut concomitante à un râle métaphysique surgi dans la ville de Eisleben en vieille Europe une terre Germaine de Saxe.
Là-bas un moine mutant, né un an après l’accostage du Nouveau-Monde, fracassa l’ordre du temps et des dogmes romains par un nouveau prédicat.
Luther, car c’est lui dont on parle, relégua la vieille église régnante vermoulue.
Il composa son anathème en 95 thèses qu’il afficha sur les portes des temples qu’il désertait en se relookant de protestation…
Mais, pour exprimer l’absolutisme de ce nouveau surgissement transcendant… fallait-il de l’espace. Hélas, la Saxe n’avait pas la surface requise.
On prétendit, qu’à l’Ouest au-delà des mers agitées des Atlantes, les terres vierges repérées par le Génois attendaient cette nouvelle arche… dite de paix.
Alors, plus tard, cingla le Mayflower peuplé de fathers aussi arrivistes qu’anti-papistes. Ils souquèrent ferme, franchirent la barrière océane, envahirent les terres et s’approprièrent les espaces, ceux-là mêmes qu’une culture Indienne endémique peuplait déjà depuis des millénaires… ils n’en eurent cure.
Le rayon lumineux du Génois fut l’introït et début du drame des bisons, des dindes, des coyotes et des Peaux-Rouges qui vivaient sur les arpents de ces terres émergées.
Dès le premier coup de feu, au nom de Dieu et du soft-power, les Indiens comprirent le sens caché de « démo – kratia »… autrement dit démocratie… le substantif emprunté au grec… signifie force du corps… puis domination de puissance… du peuple envahisseur…
… on peut traduire la pensée des Fathers par… avec la force je m’installe ici ! que ça te plaise ou non !
Plus tard on rajouta : « In God We Trust. » … illustration du « soft-power » béni de Dieu qui fut mis à toutes les sauces…
Ainsi, depuis 1492, ces concepts règnent plus que jamais… sous la bannière à cinquante étoiles.
Pourquoi tant d’hérésie ?
C’est ainsi, gens de peu de foi, que le cycle du pouvoir se poursuit depuis le jour où « la lumière fut ».
La spirale infernale schismatique du moine Luther provoqua d’abord, un certain nombre d’apostasies.
Elles éclatèrent au sein de bien de parentèles qui virent des membres de familles unies se dresser entre elles pour vouloir choisir leur nouvelle foi.
L’une d’elles, les Schmieden, célèbre famille de Saxe dans laquelle se forgea – c’est un calembour – une guerre de religion, car « schmieden » en allemand se traduit par « forger ». Depuis la nuit des temps le patronyme des Schmieden était le nom éponyme de leur métier, ils étaient tous forgerons.
Sous l’impulsion de Luther… la fratrie se forgea un nouvel élan, chacun voulut définir l’église vers laquelle il allait élire sa transcendance.
Le père mort, le fils aîné hérita de la forge. Il emboutit le patronyme « schmieden » en supprimant la désinence verbale « en » puis en éjectant le « e » qui avait pour fonction de prononcer le « i » en voyelle longue, il se nomma : Schmid… une courte syllabe.
Il resta campé dans la foi biblique traditionnelle de Paul sous la houlette du Paraclet.
Le second fils qui rêvait de la forge ne reçut qu’une boîte contenant trois marteaux… du reste, fort bien ouvragés, il s’exila au nord en Prusse, il jouta un « t » au nouveau patronyme de l’aîné. Il se nomma Schmidt et devint luthérien.
Le troisième et dernier n’eut comme héritage qu’une certitude : celle de se lever le cul, s’il voulait survivre. Pauvre comme Job, il considéra que ce dénuement était un avantage. Il emboutit le « d » ajouta un « t » au patronyme du second pour devenir Schmitt.
Il métamorphosa son prénom… Athanasius devint Calvin, là il pénétra en toute logique, le calvinisme.
C’est ce même Calvin Schmitt qui débarqua quelques mois plus tard du côté de Plymouth pour faire souche sur les terres de l’Ouest.
La lignée antique de la famille, les ancêtres, les pères, les frères, les fils… forgeaient. Calvin s’installa à Pittsburgh, capitale de la Pennsylvanie qui sortait de terre.
L’atelier prit le nom de : « Zur Alten Schmiede » : « A la vieille forge »
… nul ne contesta le label… et puis, on avait besoin de forgerons…
Là, Calvin engendra Théobald…
Théobald engendra Horst…
Horst engendra Hans…
Hans engendra Hieronymus…
Hieronymus engendra Günther…
Ainsi, se succédèrent les générations de Schmitt qui naquirent au rythme de la croissance de Pittsburgh…
Par le feu, ils forgèrent les métaux et les âmes…
Ils martelèrent : zinc fonte cuivre plomb fer étain, plus tard, ils n’ignorèrent point l’argent et l’or, car les Schmitt étaient d’authentiques honnêtes protestants forgerons industrieux qui avaient le sens des affaires.
En cours d’évolution, ils ajoutèrent l’industrie du verre à leur fonderie, car chacun sait que le verre se fond et se forge au laminoir, puis vinrent le cristal et le diamant pour lesquels ils forgèrent une nouvelle organisation.
L’actuel patriarche Schmitt – célèbre notable de Pittsburgh – s’appelle Gottfried.
Gottfried rencontra Yépa, une Indienne du clan Algonquin. Elle était née sur les terres du Québec puis avait émigré par soif de connaissances vers les steppes de l’US-Land plus au Sud.
Gottfried, tout comme dans le livre messianique, était certain que seule sa conscience démocratique et pieuse dictait ses actes… il « connut » Yépa.
Yépa et Gottfried engendrèrent Josef.
À ce jour, Josef n’engendra personne… mais généra, ce récit prophétique.
… ce n’est pas une légende… vere authentica hosanna ! et si vous z’y croyez pas allez’y donc voir à Pittsburgh !
Et c’est ainsi que murmurent les tortues blondes
Gentilés
Si le voulez bien
Lisez suite jour prochain
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… vous trouverez les opus édités…
L’Ange Boufaréu, alain harmas
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