Contes du Vendredi N°3 : Fable “Le poulet et de gentleman”

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Dans la campagne anglaise
Un gentleman très à l’aise
Devant un âtre chaud, dans des ors très royaux
Lisait les étonnants récits des passereaux
Avec grand intérêt… La révélation
Confirmait l’étrange cas de l’évolution.

Elle disait…
Et précisait…

Qu’un pinson arraché violemment de son nid
Du sol amérindien projeté tel l’ovni
Sur l’une des îles à des milliers de lieux
Lointains Galápagos… désertés des grands dieux.
Là, sur chaque îlot… végétations divers
Offrent bien des menus… étés comme hivers.
Si bien qu’avec le temps… les pinsons biens vivants
Identiques au départ devinrent différents…
… espèce nouvelle étrangère à maman…
C’est ainsi que conclut l’auguste gentleman
Darwin scientifique célèbre découvrant…
Que l’espèce évolue… ravit le conquérant.

L’évolutionnisme ?
Ne serait qu’un truisme ?
Émis le hobereau…
Avec force allegros…
Lecteur sache ! que le quidam était primair
Il mutait… lui aussi en gentleman-farmer
Il avait hérité d’une propriété…
Peuplée de centaines de milliers de poulets.

Le gentleman supputa…
Puis Darwin… adopta…
Si les pinsons mutent… ça, c’est son affaire…
Mes poulets muteront… là c’est mon affaire !

Dès lors…
Dehors…
Plus de grains, semoule, foin, verts-végétaux…
Les poulets n’eurent que clous… pneu… matériaux…
Rebuts… vides greniers… papiers… cartons… caisses…
Verre fin concassé… avec ça… engraisse !
Le château devint « clean »…
L’avaricieux très « in »…

Les longs mois passèrent… les poulets absorbaient
Tous les gravats grattés arrachés sans rabais
Sa Seigneurie cossue… fière se pavanait
Dans des atours nouveaux venus des Javanais…
« Et vos poulets ? » lui disait-on.
« Évolution… je suis le ton ! »
Personne n’eût l’idée de traverser le champ
Pour jeter un coup d’œil vers la volaille… son camp.

« Mutatis mutandis »… le Lord Nouveau voulut
La grandiose fête sanctionnant l’advenu…
Illuminations… feux de Bengale géants
Gentry Milords Dames le Tout très élégant…
Se pressent
En liesse
Courtisent
Tissent
Des louanges
Mes chers anges !

Quand soudain du côté des poulets oubliés…
Explose un puissant remugle déplié…
Qui grandit… qui grossit… qui forcit… qui rugit…
Tel un fort tsunami… la volaille surgit
Inonde le banquet…
Le monde est offusqué…
Or… depuis des lustres… la volaille a muté
Darwin l’avait bien dit… le lord n’est pas futé.
Et l’on voit s’avancer… superbes mutations…
Poulets aux becs d’acier… les ergots en action
Les coqs viennent au pas… ils cocoricotent
Un chant de revanche… la vague asticote
Triomphe des plumes… de l’antique poulet
Devenu grand vautour… dévaste le palais…
Il n’en fait qu’une ruine…
Du lord et sa coquine…

Mutation… les becs d’acier…
Mutation… les cervelles métalliques…
Mutation… les estomacs barbelés…
Mutation… les instincts libérés…
Les Ors et Invités trépassent par les becs
Des new-biology… exit salamalecs!

Morale unique ?
Morale inique !
En voilà mieux…
Qui sautent’aux yeux…

Antépénultième… « Détenir le pouvoir ?
Certes, mais il faudra acquérir les savoirs ! »
Pénultième… « Celui qui snobe les poulets…
Sur son mont-ticule… il se croit adulé… »
Ultime… « Résident, tu n’offres que des clous…
Au creux de l’œuf mutant… sortira le marlou…
Oublieux mais trop tard… car tu en es l’auteur…
C’est un petit poulet… qui sera ton tacleur… »

                                                     Et c’est ainsi que murmurent les tortues blondes

                                                                       Gentilés  
                                                                       Si le voulez bien
                                                                       Lisez suite jour prochain
… la rédaction de cette fable fut confiée à la célèbre Plume Coquecigrue qui s’en acquitta avec panache…       
                                                                            … L’Ange Boufaréu.

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