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(Capture d’écran)
J’attendais son analyse sur les incivilités…
… en réalité, je m’intéresse plus à l’icône, son image, l’oralité, l’attitude, la place du geste dans l’espace, le regard… qu’à ces mots… ce n’est pas son statut de femme politique que je retiens… j’analyse toute personne occupant rang… invitée par les média…
Madame Schiappa est à présent : Ministre déléguée auprès du Ministre de l’intérieur, chargée de la citoyenneté…
Elle n’était que : Secrétaire d’Etat à l’égalité hommes-femmes dans le gouvernement précédent…
C’est donc une promotion… félicitations Madame…
Elle a été nommée le 6 juillet, il y a donc 17 jours, c’est récent, mais j’ai conservé en mémoire son style ancien iconique… comparativement j’entends le nouveau… je discerne immédiatement l’écart… c’est ma pratique de l’analyse musicale.
Prenons le temps de l’expliquer : je connais par cœur la sonate de César Franck : un violon et un piano, trois mouvements. J’ai entendu l’interprétation de cette sonate par une cinquantaine de musiciens différents, tous systématiquement considèrent le piano comme un accompagnateur, autrement dit il s’efface devant le violon. Or seul le couple David Oïstrakh au violon et Sviatoslav Richter au piano offrent un duo diamétralement opposé. Lorsque le piano joue seul une introduction ou une conclusion, seulement dix, quinze mesures… il reste au niveau de la qualité expressive du violon solo… c’est très court… mais lumineux… à force d’écoutes je décèle la moindre nuance différente.
… c’est ainsi que j’ai analysé l’oralité de madame Marlène Schiappa…
Elle était « secrétaire d’Etat » un niveau hiérarchique qui doit être « voyant » pour la suite de son cursus « Oui mais ! » aurait dit Giscard d’Estaing, il ne faut pas marcher sur les corps aux pieds des autres ministres… c’est néfaste pour le futur…
Pendant trois ans la « secrétaire d’état » causa… en adoptant une oralité particulière, elle émettait ses discours selon une gymnique du bout des labiales… comme si elle se tenait à la périphérie du message… prête à rectifier « je l’ai dit… oui mais dans la foulée… je peux le redire en mieux… ce n’est pas tout à fait moi… » comme le piano elle se faisait accompagnatrice…
Tout ça du bout des lèvres, une sorte de « souffle alvéolaire affriquée sourd bien connu des linguistes : l’air s’échappe se frottant entre le dos de la langue et les incisives supérieures. »
Car l’oralité correspond au niveau hiérarchique de la secrétaire… je traduis sa pensée : « Je dis, mais je prononce une affirmation qui est tempérée par mon oralité labialisée, laquelle est en phase avec ma position dans la hiérarchie… je cause mais j’affirme seulement du bout des lèvres… je m’améliore, croyez-moi. »
Eh bien gentilés…
A présent, depuis le 6 juillet, la Ministre ne cause plus en « alvéolaire affriquée-sourde »… madame la ministre oralise en un « souffle palatal vibrant »… émis par la voûte palatale autrement dit le palais dur qui renvoie le son haut et fort… là on rejoint la fameuse leçon du Bourgeois Gentilhomme de Molière sous l’analyse du professeur d’orthographe…
« La voix, A… se forme en ouvrant fort la bouche… A… Aaaaahhhhhh!
Vous l’aurez compris, à présent la ministre est soliste… la bouche grande ouverte correspond au niveau hiérarchie acquis… d’incertain on devient affirmé… lorsqu’on passe d’un niveau secrétaire à celui de ministre en l’espace de quelques nanosecondes s’opère une mue… une métamorphose… la voix « alvéolaire affriquée sourde » mute en voix certifiée « palatale sonore avec vibration des cordes vocales renvoyées par le palais dur » la voix des chefs… pardon des cheffes… plus… d’hésitations…
Il y a bien d’autres mystères dans ces mutations…
Et quand on vous dit que la France ne se métamorphose pas…
Gens de mauvaise foi… va !
L’Ange Boufaréu.