Philosopher… oui, mais pour dire quoi?

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Titulaire d’une adresse Facebook, mon activité sur ce medium se réduit à interroger, j’exprime rarement un avis… sauf si je connais parfaitement mon interlocuteur… en la situation ce n’était pas le cas.

Afin d’aller plus loin dans l’analyse des échanges, j’ai dépaysé la suite de mes réponses sur mon Blog pour une seule raison : à cause de la personnalisation des propos… mais le débat reste ouvert.

Il y a quelques jours, j’ai posé une question concernant la prestation d’un philosophe qui répondait aux questions d’un journaliste lors de la présentation de son dernier opus… ma question fut :
« A la fin de l’échange, il eut cette phrase… « je suis de gauche… » J’ai traduit lapidairement cette phrase par : « mon opus traite d’un contenu philosophique dont le contenant est de gauche. » J’ai posé la question : « Existe-t-il un philosophe qui ne soit d’aucune vague… je ne sais pas quel qualificatif employer… même humaniste est caduc ! » Fin de ma citation.

Débuta alors quatre échanges entre le médiateur du philosophe et moi… s’intercala une médiatrice avec deux échanges.
Je n’ai pas reçu une réponse directe à ma question : pourtant le philosophe conclue en disant « je suis de gauche »
Trois réponses du médiateur m’informent :  » qu’il est de gauche… mais sans définir une appartenance particulière à un courant politique partisan. »

Le net me donne les actes de la gauche :
« La gauche comprend la social-démocratie, le radicalisme, le socialisme, le communisme et la plupart des courants de l’écologie et de l’anarchie. »
S’il n’est pas de l’une de ces gauches… dans quel « cloud » est-il ?
Alors pourquoi affirmer : « Je suis de gauche ? »
Le médiateur répond : « Être socialiste, communiste… c’est adhérer à une idéologie. Je suis de gauche mais je n’adhère à aucune idéologie de gauche car je ne peux me résoudre à une forme de pensée unique… »
Le médiateur confirme que le philosophe n’est d’aucune pensée unique(sic)

Je pense qu’il faudrait que le philosophe invente un mot sorte d’idiome vernaculaire désignant sa pensée de gauche sans être de gauche tout en étant de gauche… style libertaire par exemple…
Nous sommes parvenus au quatrième échange…
Le médiateur constate à mon encontre : « Tout cela a l’air fort confus pour vous et je crains que vous soyez trop sectaire… »
Sans doute n’ai-je pas accédé immédiatement à la doxa du sous-entendu… ou bien mes questions génèrent selon Saussure un signifié à « claques ! »
C’est ainsi que je devins confus et sectaire en n’ayant posé que des questions : étrange ! Je suis un mauvais béotien !

Monsieur le médiateur
Sauf votre respect, nous pourrions jusqu’à la fin des temps poursuivre ce dialogue de sourds, il n’apportera aucune réponse… comme d’ailleurs le dialogue actuel dans notre société.
Je persiste : un philosophe ne devrait être d’aucun bord afin qu’il puisse apporter la parole de réconfort qui ainsi restera ouverte. Avant tout, un philosophe est un pédagogue, s’il se dit « de gauche » il devient un propagandiste…
J’ai 83 ans dix ans de plus que le philosophe que je salue, fils d’ouvrier, petit-fils d’immigré suisse-italien, je ne peux comprendre (c’est un euphémisme) qu’un philosophe qui a épousé les vagues historiques se soldant par cent millions de morts puisse venir donner des leçons d’éthique de bonheur de savoir être. Enfant, j’étais dans les conditions sociologiquement idéales pour devenir marxiste… par appartenance mimétique sociale… puis maoïste… puis social-démocrate… Mais la raison celle du réel, l’analyse, la volonté de savoir, la connaissance, la volonté de voir et l’amour du prochain m’ont rationnellement permis de ne pas tomber dans le flux de la doxa, ce piège de « gauche » qualifiée de « mode-philosophe » par un historien…
Je ne suis pas resté dans mon salon à faire « zazen » je suis allé voir sur place qu’elle était l’essence de la vraie gauche… j’ai vécu plus de dix ans en Chine entre autres pays… j’ai vu… j’ai entendu… j’ai constaté ce qu’est en réalité la sensibilité de gauche…

c’était sur les territoires de la Manchourie… pas dans les quartiers bobos de Beijing… là-bas le chiasme du Dao 道 illustre à la fois le fond et la forme de la philosophie « de gauche » :
« La parole authentique n’est pas séduisante…
            la parole séduisante n’est pas authentique », car l’essentiel reste : le pouvoir de l’isme…

Madame la médiatrice
Les interventions, sur les événements récents, des élus de gauche autant qu’écolos, quant aux valeurs, ne semblent pas avoir le même écho dans vos synapses que dans les miennes…
Hélas comme un mantra de cacatoès, il faut sacraliser les « valeurs » qui ne peuvent être que « d’une gauche » hémiplégique !

Je vous fais observer qu’après trois questions posées on m’a soupçonné de « Sectarisme », à la quatrième intervention nous étions dans déjà dans la pré-remontrance… pour non observance de la parole OVNI-gauche ambiante…

Je confirme ma métaphore quant à la prestation du philosophe :
« Mon opus traite d’un contenu philosophique dont le contenant est de gauche. »

Je pense que le philosophe, en répondant aux questions du journaliste, avait estimé peut-être que son propos n’était pas assez clair, il laissait une empreinte trop imprécise… c’est pour cette raison qu’il ponctua « je suis de gauche » afin de valider l’ensemble… mais c’est une hypothèse !!!!!  

C’est « Farce » aurait dit Flaubert… qui s’y connaissait !

A la fin de chaque texte qui me voue aux enfers de l’excommunication, je note :
« Et c’est ainsi que murmurent les tortues blondes ! » je ne faillirai pas!

Prognostications pour l’An de Grâce 2025

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A la manière de Rabelais…

Pièce de théâtre en un acte d’une réplique… « Ah ! »
en cours de représentation… « on air » … « que se debana » … qui se déroule… ma poule…

Didascalies utiles : le public inerte esmougu participe-passé de esmòure : émouvoir (langue des Félibres Provençaux NDLC.) écoutait la tirade qui se tirait longuement depuis sept longues années déjà, la foule n’avait toujours pas « émis n’en ses grises », muette, cont-templait la scène floutée… la tension était palpable… (le cliché « palpable » d’épistoliers doit être présent dans tout papier décrivant les évolutions de sept ans écoulées… NDLC… « tension palpable » est un marqueur marquant remarquable et plus du tout remarqué… mais, il classe le scribe… comme le célèbre « majeur » mis à toutes les sauces.) … Soudain le discours chut… (on dit chuta NDLC) seul chuchutait… (on dit chuchotait NDLC) … la voix observa une césure pour reprendre un bon air… (on dit un bol d’air NDLC) … car elle avait encore trois années à radoter ses prédicats… elle se tut… (ho le ndlc… si on dit se tut de se taire, pourquoi ne pourrait-on pas dire chut… de chëoir… ?) mais le ndlc n’eut point le temps de répondre…

le seul jour où le poète fut célèbre avec son Ah!

– Ah ! fit la foule… en old english… du plus pur globish… of course… et l’en même-temps poursuit son temps… une césure… césura… le rideau chuta… il chut… un  chut silencieux se fit…
Analyse de texte : dans ce théâtre dantesque, ce fut la seule réplique que l’histoire retint de la sotie commencée voilà donc sept an… ce fut un ah ! mais un ah ! long, abondant élancé allongé ancien antique étendu éternel babillard bénédictin barlong bavard bobo concis continu copieux couché diffus durée effilé ennuyeux entier excessif filandreux fin fuselé grêle grand haut illimité immense infini interminable large lent lointain longiligne longitudinal longuet longueur maigre mince mortel parlant prolixe rusé svelte tardif tombant très vaste verbeux… car il restait encore trois ans… ah ! ah ! ah !

Ce jour-là, de l’Ah surgit un être, venu des espace sudouestien de : l’antique Paulus…

Il énonça… façon Alcofribas Nasier…

… Moi Pre-Mier Mi-Nistre… Con-siderant infiniz abus estre perpetrez à cause d’un tas de Prognostications intempestives, je vous en fay presentement mes miennes seure et veritable que feut oncques pour la Nouvel An de l’an qué ven celui de Grâces 25 qui restera célèbre… parce que je fus là pour durer !

… Si doncques, gentilés estes étant promptz à demander nouvelles… visez mon plumitif ! mais… mé… a… vant… de pré… dire… je vous drais di re…

… J’ai… j’aime… à réparer… sans à… ret… deux… puis et puis… quoi ! en multipliant les syllabes de mes prédicats… je vais a-longer mon temps du double voire du triple au Mas-Tignon…

… Si je suis là… ce n’est pas par hasard… mais grâce à Démocrite… mon champion… il théorisa ma venue : « Tout ce qui existe dans l’univers est le fruit du hasard et de la nécessité. » a-t-il énoncé… en réalité : « ce n’est pas un hasard… mais une nécessité qui m’imposa à la terre Hexagone… hé Gones ! »

… Hé oui, je suis le fruit… qu’on-fit… con-fus… con-clu… con-substantiel… qu’on sert… quand il ne reste que celui-là… par nécessité… je fus de toujours le guide accompagnateur éclaireur éducateur égérie ange berger boitard boussole brassière buffleterie catalogue cavalier chef cicérone conducteur conseil conseiller cornac coryphée courroie dépliant directeur fil gardien glissière gouverneur indicateur inspirateur instigateur introducteur jeannette jugulaire lanière licol mémento manuel mentonnière mentor mode d’emploi muse nautonier notice pasteur pense-bête pilote plan pygmalion rêne rainure recette rollet scoute soldat topo commissaire du plan…

… en 2017… je vins à l’aide du Janus celui du Mont-Ticule… à deux faces… avant l’introït de l’aile-éction… il m’ignorait, mais je suivais, masqué par les alezans de la Garde Républicaine, je fis partie des lustres des ors et des damasseries… et tel le protozoaire amibien grâce à mes pseudopodes reptatoires… je créais le lien manquant… j’agrégeais… du latin adgregare : mettre en troupeau… du préfixe ad- et gregis troupeau… car telle est mon ontologique nature grégaire… de faire partie du troupeau… masqué sous le gonfalon…

… n’est-ce point le sens le plus simple de l’agrégation que de se lier à l’audace et au courage de celui qui enfin… hasard et nécessité… remarqua enfin ma présence… sans doute grâce aux remugles des crottins des hongres destriers… hé ! hu !

… il est vrai que je lui avais fait un petit signe signifiant…

… sept ans plus tard dans un grand vol de cygne, je fus nommé et non nominé… car je rectifie, je réparerai tout ce qui cloche, y compris la Saint Taxe… j’en ai pour des lustres…

… je suis prêt… près… après… l’apprêt de l’intro pour vous annoncer mes prognostications pour les ans à venir :

… tenez-vous bien… y’aura des bousculades mais tenez-bon tati nous conseillent ceux des traboules :

Gentilés, oyez !

… à premiers jours d’année, l’hiver gèlera, le noble royaume de France prosperera et triumphera tellement que les nations estrangers envieront nos jobastres… car du haut du Mas-Tignon, j’adnutiarai l’index de ma vaillante équipe qui suivra mon panache blanc… viendront pour fester, quelques bancquetz égaillés de quelques pots de vin de Pau pour humecter gosiers secs…

… cet hiver… s’il pleut… s’il neige… s’il tombent anathèmes des pneus… garez-vous bien, vêtez-vous chaudement… ne vous melencholiez point la conscience… le saint homme du Mas-Tignon : moi, s’en charge… redoubtez les catharres et les papillons des annonces physcales qui pleuveront hélas dru comme à Gravelotte…

… ce printemps, le soleil chauffera à l’inverse des Saints Immobiles Dikats Syndiqués il se lèvera chaque jour un peu plus tôt et se couchera un peu plus tard, jusqu’à un gain de deux heures dans l’an… j’y pourvoirai…

… cet été… je ne sçay quel vent fera, il soufflera… mais je sçay que telle l’épée de Damoclès le vent doibt rendre chault les prémonoitions de dissolvere… pour l’éviter, moi sire du Mas-Tignon, fera bonnes promesses de reniement, j’en ai la maîtrise, comme le fit mon excellent ancien qui jura « Que Paris vault bien une messe ! » quittant sur le champ les huguenots pour un sacre à Chartres… c’est… po… litique… que de durer !

… en automne suivant soleil refroidira, après le troisième jeudi de novembre on pissera dru… le nectar de la dive bouteille en Beau Jolais… si l’équipage n’est pas dissolvée… il restera bien d’autres reniements… surtout gardez-vous des cagagnes… mangez gaulois… c’est le meilleur Saint… et tenez bon tati…

Signé : l’être providence ! siégeant en « même-temps » au Mas-Tignon, à Paulus gascon, autant qu’au 55 du Saint Honoré… ou l’état réel d’ubiquité : « donum ubiquitatis »                            

                                Et c’est ainsi que murmurent les tortues blondes

                                                                       Gentilés  
                                                                       Si le voulez bien
                                                                       Lisez suite jour prochain
… vous pouvez aussi charger le lien des éditions Alain Iametti sur votre moteur de recherche : https://www.editionsalainiametti.com/
vous trouverez les opus édités…
                                                                                                  L’Ange Boufaréu

 

Le bombyx… du latin : ver à soie…

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Jadis…

Dans les années 50 au sud d’Arausio… au printemps, dès les premières feuilles du murier…qui produit aussi des fruits… nous grimpions à l’arbre rejoindre le surgeon de l’année pour cueillir les feuilles tendres…
Nous les apportions aux vers à soie…

« Lou magnan se regalo di nouvèu fueio d’amourié : l’aubre d’or… »

Au bout d’un mois, le vers à soie parvenu au stade adulte se métamorphose. Il construit un cocon dans lequel il s’enferme, il en ressort deux semaines plus tard « papillon ». Il faut stopper la suite de la métamorphose en ébouillantant le cocon pour dévider le fil de 1,5 kilomètre. Notre contadin voisin vendait sa production de cocons. Il encaissait la somme rondelette de : 50 francs… pour un kilo.

C’était une production artisanale ancestrale de la terre… patience d’arbre, croissance de l’insecte, science du Contadin…

Voilà… ça n’existe plus… le Jupiter de service… impose unilatéralement le monde nouveau… ubérise… VTCise… Mcdorise… genrise… airbnbrise… en globish bien sûr… exit le paysan, le contadin, la tradition… la terre… la langue des félibres… la Provence.

Alors, devant ces vagues… chronophages… anthropophages… ectoplasmiques… pour les jours qui suivent de cet an de grâce 2024… je me retire dans mon cocon, je m’offre un mutisme total… mais y parviendrais-je ?

Va savoir.

Adessias e a l’an que vèn !

             Et c’est ainsi que murmurent les tortues blondes

                                                                       Gentilés  
                                                                       Si le voulez bien
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                                                                                                  L’Ange Boufaréu

 

 

 

« Le Révérend John Smith et son aide-de-camp » récit picaresque US.

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                                               Et c’est ainsi que murmurent les tortues blondes

                                                                       Gentilés  
                                                                       Si le voulez bien
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Le bousier et le prègodiéu… souvenirs des promenades entomologiques…

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Le bousier et le prègodiéu…

Les choses se passèrent telles que je vais les conter.
Ce fut un après-midi, nous traversions les taillis, je conduisais ma petite troupe d’escoulans : pour une leçon d’entomologie. Il y avait Cinna qui trottait à côté d’Athalie, suivaient quatre garçons bien hardis et enfin Louis à la traine, depuis le départ, il se plaignait de son arapède… ce qui nous fit bien rire, car il voulait dire son herpès… si bien que Jules avait soufflé à voix basse : « fais caga amé toun arapedo ! »
Nous traversions le maquis du Plan de Dieu du côté d’Arausio, quand soudain les chênes disparurent net comme tranchés au couteau par un chemin sablonneux. Face à nous s’ouvrait un large espace dégagé de garrigues, une terre en cours de labour, où un animal mythologique puissant tirait une charrue qu’un homme guidait.
Nous restâmes pétrifiés par la beauté de ce tableau bucolique, même Louis cessa un instant de « lagremeja » (larmoyer selon lou Pichot Tresor Provençal NDLC)

Le soc déterrait les souches que l’homme saisissait au passage et envoyait sur des empilements de racines encore chargées de terre.
Nous restâmes longtemps émerveillés devant cette puissance… la bête s’immobilisa devant nous et nous pûmes admirer sa musculature fumante qui nous observait sans ostentation. A ma question, le laboureur répondit qu’il dégageait un hectare pour planter une nouvelle vigne… sachant qu’elle ne « donnerait » des fruits : le Syrah que dans trois à cinq ans et plus tard son célèbre vin rubis.

Pendant cette césure, Louis nous « escagassait » à grattouiller son arapède qui faisait fuir les filles. Ce n’est qu’après l’éloignement de la bête et l’homme tout droit sortis de Virgile, que nous découvrîmes une autre merveille.
Le cheval en station pour être harnaché avait laissé sur le sable un volumineux dépôt de crottin, dans lequel, une population avait élu temporairement domicile pour faire ses emplettes. Une douzaine de « bousiers » se chamaillaient pour faire leurs courses…
La jeune garde me posa alors mille questions au sujet de ces bousiers…

Sollicité… je pris le temps de dévoiler la vie de cet insecte en traitant d’abord Louis pour qu’il arrête de gratta soun arapedo… je sortis une boîte de vaseline de ma biasse et j’en tartinais les lèvres du garçon afin qu’il se taise et écoute la vie de ce bousier que l’on nomme souvent : « bousier vidangeur »
« Un bouffeur de merde ! » proposa Ange… il était Corse.

Effectivement c’est un « coléoptère coprophage » mais dis-je :
« Il est utile de situer son cycle métamorphique dans l’ensemble entomologique. »

Il développe une mutation en deux étapes, le bousier passe sa vie à chercher l’excrément frais, il bâtit une bouse qu’il enterre, la femelle pond un œuf dans la partie aménagée. Pendant six mois la larve se développe dans son milieu nourricier, puis quand elle a épuisé ses provisions, elle se métamorphose en scarabée à carapace chitineuse solide qui vivra encore six mois parfois une année…

Dans la noosphère entomologique chaque insecte à ses mœurs.
Par exemple l’araignée Veuve noire à dos rouge lorsque le mâle livre son écot pour la fertiliser, celle-ci s’attaque à son amant dans une étreinte qui le laissera occis, en la fécondant il deviendra son garde-manger. La carnassière n’aura pas à se décarcasser pour chercher sa nourriture, il devient son stock de provende, une fois l’acte accompli. Le criquet brun fait aussi parti de ces cannibales, la dame est plus imposante que le mâle, au moment du coït elle commence par boulotter le bide du favori afin que sa tête ne perde pas le nord et poursuive l’ordre de son accouplement fatal.
Ainsi certaines femelles d’insectes ont un instinct cannibale, mais uniquement après l’acte sexuel… ce point est important : d’abord la reproduction… après basta pour le couillon qui devient le garde-manger !

Alors voyons ce bousier…Il est particulier…
Il se nomme : « Ioan-lucus procismus sultanensis proclamé » donc de la race Ioan-Luc… qui se proclame prochain sultan… mutation récente et pourtant présente…
Il a une vie hors du commun, au cours de son existence, il a vécu plusieurs métamorphoses : nativement surgi en terres « chérifiennes alaouites » de l’autre côté de la Mare-Nostrum, il muta vers la vague « cocolâtre trotzkynensis » puis la famille « ermitterransis respublica obtus » pour parvenir à l’actuelle : l’exubérante « insoumensis agitatis ».

On pense généralement que cette station sera la dernière afin que nos savants puissent rédiger un article circonstancié dans l’Encyclopédia Gallica, sur la vie, la reproduction, les amours, les saillies de ce bousier… sa métamorphose advenue…
Or il n’a pas tout dit… mais moi… je vais vous dévoiler son futur…
Certes, un voile floute sa mutation ultime… μυστιπό : mystiko… secret en somme : (c’est du grec… le bousier c’est déjà compliqué… assaisonné du grec… vé ! pense au pauvre Louis qui capi res NDLC.)

Poursuivons…
Voyez comme ce bousier est d’aspect massif avec sa carapace chitineuse. Il impressionne surtout par son énergie débordante, un activisme quasi belliqueux lorsqu’il dispute sa bouse aux autres insectes qui ne possèdent pas cette volonté hégémonique… or, cet aspect masque une faiblesse… et pour con-penser il s’est allié… à…

Voyez autour de lui… ces insectes filiformes drapés dans de voiles vert ou brun… ce sont des « prègodiéu » que la peuple nomme « mante religieuse » nous en Provence on les appelle les « prie-dieu : prègodiéu » car ils réclament toujours la prière.

Cette alliance est une expression antithétique un : « occis-maure » : le « prègodiéu » est quasi invertébré, sveltes, délicats de chair, à la tête mobile, au vol rapide et sûr, alors que le bousier est lourd tanca au sol avec une carapace telle une armure de guerrier…
Le « prègodiéu » a une curieuse attitude de toujours se positionner face à un insecte en mouvement, en projetant devant eux ses bras chargés de griffes répulsives, souvent même ils croquent la bestiole rétive, qui ne s’y attend pas… alors que le « Ioan-lucus procismus sultanensis proclamé » passe son temps à remuer la merde…
Donc « Ioan-lucus procismus sultanensis proclamé » et les « prègodiéu » ont conclu une alliance.
C’est le moment dans mon récit que choisit Athalie sortant d’un songe sidéral à cause de Louis qui « s’ancagnait dans ses plaintes grafignouso » elle énonça ce vers célèbre qu’elle ruminait depuis le départ :

« En ce beau temps béni, Louis casse glaoui ! »


Louis en resta coi… car la fille avait des arguments… différents des miens…
Tout le monde posa la question :
« Pourquoi cette alliance ? » sauf Louis… il fougnait.
Simple dis-je !
Avec les changements climatiques, les populations émigrent, les peuples transhument, certains mutent plus vite que d’autres. Les « prègodiéu » décidèrent :
« Que tout individu entrant dans le territoire Gallus-Terra devra se conformer à nos us et coutumes considérant que ce territoire nous appartient ! »
Au début, ils agitèrent un fanion vert… mais la réaction était trop lente, alors ils comprirent qu’il leur fallait une alliance avec un « autochtone en mutation » blindé au sol… d’où l’alliance avec « Ioan-lucus procismus sultanensis proclamé ».
Tu veux dire que :
« Pendant que les prègodiéu gardent l’espace en survol, le procismus sultanensis fait diversion en remuant la merde ? » coupa Cinna qui avait enfin trouvé un siège sur une belle pierre que le Rhône avait transportée jusqu’à nous… d’où naquit cette lumineuse réflexion…
Oui, dis-je :
« Effectivement, il fait le ménage d’où son nom de : « coléoptère vidangeur »

Alors les « prègodiéu » prirent du souci, ils assistèrent avec joie aux énergies démultipliées des « bousiers vidangeurs collatéraux » qui répandaient la bonne parole par des lames de fonds dans quelques lieux… ciblés…
On dit aussi que le « coléoptère vidangeur » aurait un allié lointain il siège à « L’Ail-Y-Szé » ce qui pourrait advenir lorsque la garrigue sera ubérisée dur ! Plus de crottin plus de Virgile de vigne de Syrah de vin rubis… tout arrivera avec des tonnes de CO2 au cul…
Or, « Ioan-lucus procismus sultanensis proclamé » et les « prègodiéu » avaient anticipé les l’espace pour organiser « l’intégrance ».
On vit alors des noces entre mantes et bousiers qu’une « hé mule » d’un couillon nomma « créolisation » le terme avait été ripoliné par « Ioan-lucus » qui on le voit avait beaucoup d’imagination.
L’alliance fut curieuse, nul n’en comprit la raison…
Sauf le jour… où… un soir…
Une femelle « prègodiéu » en rut dur… enlaça un « Ioan-lucus procismus sultanensis proclamé » il devint tout chose… la dame avait des arguments délicats de fines pattes des yeux de porcelaine un souffle romantique souffla sur le galant, elle lui dévoilait l’espace galactique sublime… il désira vivement le coït…
Alors en pleine pâmoison… voilà notre dame « prègodiéu » qui s’attable à dévorer l’enveloppe chitineuse comme une simple meringue… le « Ioan-lucus procismus sultanensis proclamé » y perd ses accessoires laissant le seul utile à l’acte de chair…
Depuis cette saillie le « prègodiéu » a con-firmé son alliance avec le « bousier coprophage » C’est lui qui vidange les sols, lui qui remue la merde, lui qui confectionne les bouses, lui qui apporte sa graine, lui qui piaffe d’impatience, lui qui garde le terrier, lui qui copule enfin et lui qui devient le dernier repas de l’amante…

« Maure alité! »… Moralité!

Il est à peu près certain que « Ioan-lucus procismus sultanensis proclamé » ne verra jamais la récompense que la gent « prègodiéu » a fait miroiter lors de son pacte d’alliance. Il pensera : mais un peu tard qu’on ne l’y reprendra plus… alors il émettra quelques sanglots longs des violons… ou d’autres con-plaintes… mais ce sera trop tard…
Devant la métamorphose advenue, je citais la célèbre synthèse de l’évolutionniste londonien Sir Charles qui m’avait écrit, il assurait que :

« Les espèces qui survivent ne sont pas les espèces les plus fortes, ni les plus intelligentes, mais celles qui s’adaptent le mieux aux changements. »

« Hu ! cria le laboureur ! »

Puis, un silence fit place devant cette fin quasi eschatologique annoncée… qui comme chacun sait nous interroge sur la fin de la nuit des temps…
« … c’est pas demain la veille ! prétendit Louis, moi je suis cent pour cent branché avec le « Ioan-lucus procismus sultanensis proclamé ! je vais tout lui révéler! »
« … bon, alors tu y vas avec ton arapède ! » conseilla Andolphe qui n’avait rien dit jusqu’à présent.
Comme quoi, les leçons d’entomologie ne donnent pas toujours les mêmes morales :

« L’un s’entête quand l’autre sans tête ! »

… aurait dit « Julius Incultus Sublimalus » philosophe latin de l’époque archaïque située entre L’H et L’Q des bords du Xoss…

Et c’est ainsi que murmurent les tortues blondes!
   L’Ange Boufarèu

                                                                                                                      Adessias