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J’ai lu « Renaissance » le dernier opus de Denis Daul
(Aux éditions Chrysalivres)
« Le dernier » car j’avais lu les précédents…
Un auteur, comme tout un chacun est toujours en évolution.
Dans mon projet de découverte, je tente alors de saisir les mutations. Depuis mon cher Gustave… le Flaubert je sais que le fond ne tient que par la forme…
Lire avec attention, c’est mesurer l’évolution des nuances des créations des styles… ne point lire ou relire un Zola sans l’avoir ré-intégré dans la saga des 20 Rougon-Maquart… je ne lis pas pour passer le temps… la lecture est un sacerdoce… une religion… une délectation… une approche charnelle de celle ou de celui qui écrit… A présent, je lis, mais pas seulement, des auteurs bien-bon vivants… je cause avec eux parfois… je discerne les tendances les crises les prises de positions… un opus n’est jamais que la somme des rééquilibrages que subit un auteur au contact de la société. « … frotter et limer notre cervelle contre celle d’autrui » disait Montaigne n’est pas sans risques.
Mais là avec « Renaissance » Denis Daul fait le travail à ma place… puisqu’il retrace les évolutions de sa vie… au départ l’énergie de son corps, ce qui n’est pas rien : un corps… voilà soudain qu’il lâche abandonne ne veut plus rien entendre voir agir penser… terminé… j’arrête là… toi aussi !
Denis… heureusement pour lui pour son corps pour nous… Denis détient la solution… il n’en savait rien… il possède un « gyroscope-encéphalique » qui fonctionne…
« Renaissance » retrace ce plan-séquence de vie écoulée qui permet à ce jour de raconter le fracas surgissant et la résurgence du bonhomme… D’un point de vue formel… le récit laisse place à des césures poétiques qui épicent les évolutions de la rédemption… au fil des courts poèmes, on peut discerner l’évolution de la raison naissante avec les nouveaux afflux sanguins…
Avec « Renaissance » c’est-à-dire re-naître, nous pensons fonctionnellement au mouvement culturel qui naquit en Italie… ce « Rinascimento » lumineux vivant qui émerge et crée…
En lisant Daul… je pense à une autre révolution… celle de Frédéric Nietzsche avec son « éternel retour » dans son Zarathoustra qui enseigne :
« … que toutes les choses reviennent éternellement et que nous revenons nous-même avec elles, que nous avons déjà été là une infinité de fois et que toutes choses ont été avec nous. »
« Un jour reviendra le réseau des causes où je suis enserré, – il me recréera ! Je fais moi-même partie des causes de l’éternel retour. »
… à preuves…
Daul ne fait jamais la même chose que ce qu’il a fait depuis qu’il est né… c’est-à-dire qu’il vit… il écrit… il rime… il aime… il vient d’expérimenter le concept « d’éternel retour »… heureux poète.
Mais avec une nuance… en plus… une certification…
Il a épinglé l’apostille sur sa chair de ceux qui sont allés dans les régions où nul ne revient…
… sauf quelques bienheureux… ceux qui savent.
Lisez « Renaissance »… aventurez-vous…
L’Ange Boufaréu