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Résumé de l’épisode précédent : au théâtre ce soir à Larchy Le Mel Belchior… la troupe salue… quand un homme à moustache, se détache de la troupe et Urbi et Orbi s’écrie :
« Non… mesdames et messieurs… Koba n’est pas mort ! »
Grouillamini gandouglure on s’esbugne on s’désouaffe en buvette de pots… lyonnais haut’antiques… aussi tard qu’est palabrassimum à + soif…
… le jour d’après : horizons glauques, les Haut de Larchy… trois « hombres » causent…
On ne distingue rien dans « la paix nombre »
Un visage s’éclaire lorsque la lippe tire sur une tige de 12 de papier maïs… on distingue un né long… sous un front d’immanence… un œil noir te regarde…
L’àcôté proche tire sur sa barbe qui ne génère aucune flamme… de l’âme…
Le dernier enfin proche aussi, ajuste son col, car les Haut de Larchy sont aux équinoxes sibériens… lui est du Bas Larchy aux chauds climats utopiens… l’ajusteur du col est un peu anarchiste… il est aussi ferblantier…
– d’où il sort ce Koba ?
– tu étais avec moi à la Datcha…
– pas lui…
– de qui alors ?
– l’autre sur scène !
– ho Raphaello tu l’as maquillé… avec une moustache et des médailles…
– et alors…
– … tu dors encore… c’est bien toi qu’a posé la moustache et les médailles…
– non…
– je t’ai donné des sous pour acheter ces dessus !
– opéra de quat’sous ouais… j’ai trouvé qu’une moustache d’Adolf pour ces sous… une petite merdre aurait dit Ubu… le mec est arrivé dans la coursive… avait déjà moustache et breloques… pendant que je maquille… un vrai plâtrage… j’lui cause… t’as eu la variole p’tit père…
– « des peuples » qu’il me répond… ouais… la vérole aussi… j’ai souffert… moi ! puis, s’épanche avec Luksusowa-vodka-polska… j’t’ai jamais vu ici qui m’dit…
– il me ringarde glomave… trop !
– très très libre toi… j’suis Djougachvili et toi…
– oui c’est ton nom de scène… mais ton vrai nom…
– byt’ ostorozhen… toi… fais pas répéter p’tit père des peuples…
– dac ! c’est Byt’ostro ou Djougachvili ?
– byt’ ostorozhen veut dire « fais gaffe » en russe, toi moujik… ton… nom ?
– fâche pas… pépé… mi ciamo Raphaello Sanzio…
– t’es Italo… t’as connu Toliatti… c’est son blaze… que foutre toi ici…
– je cherche une seconde voie… que j’dis… la Renaissance c’est comme Capri…
Le trio reste coi… il y avait de quoi… devant ce récit caracacoi…
– faut voir Atharexa Fineligne… c’est elle qu’à fait les cassetinges…
Et voilà le trio propulsé chez la donzelle… couturière de son état… l’icelle est sous influence de son coryza… elle tousse, elle mouche, elle souffle… le nez nasille… la voix godille… les yeux lacrimalisent…
– Ki Ka Di Sa… qu’elle dit… car Atharexa née castillane vici vidi vini vendre du chorizo hidalgo jadis en espadrilles… depuis chopa le coryza… holà !
Atharexa gonfle, ballonne, virevolte… de quoi ? Le Djouga-machin c’est qui ?
– c’est bien toi qui l’as choisi ?
– me souviens pas…
– comment t’as fait…
– un type arrive… y’m cause tout ce que t’as écrit Sosthène… j’ai dit « Au suivant ! »
– il a récité ?
– il savait tout… comme une encycliglospidy… voilà, le coryza qui recommence… quand il est venu j’étais en pleine crise…
– ça fait six mois… on dit encyclopédie…
– et maintenant ?
– quoi maintenant !
– … ben tu dis il y a six mois on dit encyclopédie et maintenant on dit comment ?
– laisse tomber Atharexa… il avait une moustache…
– queue ça peut foutre… Raphaello a une barbe, ça l’empêche pas de peindre des maquillages… encyclopédiques…
– tu peux qualche cosa Luigi… pourquoi queuqu’eu tu dis rien… plutôt que cake-chose ?
– je pense…
– à quoi ?
– à ce qu’elle vient de dire…
Kè Ke J’a Di ?
Alors le Luigi, le Pirandello, le sicilien… ratio-cina tel Corneille en cinq actes… Atharexa mouchait… Raphaello calligraphiait… Sosthène notait pour son prochain show…
« Imagine Atharexa… tu montes sur scène… personne ne peut te remplacer pour vivre TA vie…
A ça non… que même quando vengo… j’hâbla pas el francès… y mes espadrillas étaient trouées… Ya Queue Moi Ki Sé !
Bravo dit Luigi… tout comme Djougachvili… le Koba le Sosso… lui seul peut interpréter sa vie…
Imagine Raphaello… il monte sur scène qui peut le remplacer dans son rôle ?
Nessuno non é possibile… amici… é vero… Luigi.
Et toi Sosthène… comme Joseph était faber lignarius travailleur du bois… tu travailles le fer blanc…
Basta du martel en tête… maintenant je scribe…
Oui mais si on te donnait le rôle de ferblantier… à jouer sur les planches du théâtre Le Mel Belchior de Larchy tu n’aurais pas besoin d’un texte…
Tu sais Luigi avec les autorités de tutelle… jouer le fer blanc contre le fer forgé… j’m doute comme disait le populiste… c’est un peu comme la fable… entre son pot de terre et son pot de fer… y’en a un qui pète… c’est pas le métal…
Sosthène… j’vais te dire une bonn’chose… t’es trop anar… faut pas dire trop les choses… ça blesse les gentilés Ki Ke sont assis sur leur Aventin…
Comme le Michel Eyquem Ka Di « Sur le plus haut trône du monde, on n’est jamais assis que sur son cul. »
… absolutum verifiarem… dès que l’élu a franchi ce niveau d’altitude la toise modifie… la raison… mais revenons à Koba…
La question reste…
Qui a choisi Sosso le Koba le Djouga…
Pas moi dit Raphaello… ni moi dit Luigi… moi non plus dit Sosthène… j’a pas élu dit Atharaxe…
On interrogea les autres acteurs… l’accessoiriste… la costumière… le coupeur de citrons… la technicienne des surfaces… le pompier de service…
Nuls n’avaient donné son imprimatur pour que le p’tit père des peuples se trouve sur scène… il était apparu tel le Phénix… avec quel panache!
Ki ?
Silence !
Dense
… après avoir vu ce qu’on avait vu et entendu ce qu’on avait entendu… les trente-cinq présents de la troupe se perdirent dans des abysses de réflexion… alors, on eut bien raison de penser ce qu’on pense.
Luigi… tel « il pensatore » celui qui en son temps avait inspiré le penseur de Rodin…
Théorisa dans une sorte d’oraison de l’instant fugace :
« J’emblave… dit-il… nous vivons des résurgences de phénomènes qui nous dépassent… ici… à Larchy… le Mel Belchior… un homme prend place dans l’espace sans que nous en ayons conscience… il monte sur scène… il ne joue pas… il est… tel Descartes… « cogito ergo sum » j’ai une moustache… je tiens ma place du moustachu le Koba… »
… tout le monde trouve Sa Boooo… nul n’a dit mot… maintenant, où il est ce Koba… puisqu’il n’est pas parmi nous… se nicherait-il… en nous ?
C’est pourtant un fait…
Chacun a interprété ce fait… selon la logique de son exégèse…
Sauf que… ne sachant comment Koba est parmi nous… chacun a interprété la mise en scène de son arrivée… glissement progressif… subjectif… jouissif…
… nous sommes hors raisonnements…
Fenotes et gones… larchyrots et larchyrotes… nous fûmes conquis… par la prestation… sommes-nous inconscients… les choses adviennent-elles sans que nous les ayons voulues… ? Quelle attente avons-nous acceptée dans cette inconscience… l’élu admiré serait-il à ce point travesti de pouvoir que le pauvre péquin abdique sa raison critique ?
Ce fut dit dans un grand silence… introspectif… alors, parce qu’Atharexa était juste en train de trompéter pour extirper son coryza, elle n’entendit pas la fin de l’oraison-cinna-cynique de Luigi… elle plia son carré de toile… se redressa… questionna :
– Sé Ki Ka Di Sa ?
… le hourra suivi… la troupe chaleureuse applaudit communautairistiquement… ce point d’orgue.
Le seul tort de Koba était d’être absent…
Alors on s’abreuva au troisième fleuve du Confluent…
Gentilés
Si le voulez bien
Lisez suite semaine prochain
Et c’est ainsi que murmurent les tortues blondes
L’Ange Boufaréu