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L’épisode est au feuilletoniste ce que les kilomètres sont au randonneur… d’épisode en épisode il avance vers un… lointain but… rien ne le rebut… ni le scorbut et encore moins l’harakmbut… qui comme l’on sait est un volapük amérindien…
Sachez Gentilés que je crèche… loin des foules dans la « Principauté du 91 »… un espace sans pareil sur un clos arboré… d’un amandier… d’un pommier… d’un figuier… d’un olivier… et d’un jujubier qui refuse de produire des jujubes… je le supplie, mais rien n’y fait.
Donc retiré… des ors du monde… je cultive quelques écrits à défaut de cultiver les jujubes…
Imaginez que je me suis lancé dans un feuilleton… bien sûr à tâtons… ayant encore en mémoire les géniales créations anciennes radiophoniques…
Je… mais… que dis-je…
J’ai recueilli les « merdreries » de mon ami Sosthène Grumeucheux… croqué par un peintre en herbe… qui devint célèbre plus tard avec ses « Demoiselles d’Avignon »
Sa bio en quelques mots : Sosthène est un homme… je veux dire un vrai… il n’a copulé ni avec les chèvres… ni les chameaux lorsqu’il guerroyait en nord-afrique… Sosthène est un affectif il tend… c’est normal vers les douceurs féminines… hélas Sosthène est ancien… il a largement passé le cap du siècle… celui qui connut « Badinguet » le neveu de l’oncle… il s’est retiré dans sa coquille non loin de ma « Principauté du 91 » lui aussi il écrit… mais parfois dans une sorte de rage en voyant ces trous-du-cul qui nous dirigent… il se dresse… entre dans son atelier… saisit un marteau et se met à cogner sur un bout de métal… il n’en ressort qu’après avoir formé une œuvre d’art… un saladier, une soupière, un couscoussier… il remise ses marteaux, puis va se plonger dans un essais cosmogonique… qu’il a pondu tout en frappant… ah c’est un cogneur le Sosthène… en l’espace de quarante-huit heures de frappe qui font hurler les voisins… il a pondu un nouveau texte que je vais diffuser en feuilleton… « Koba ou la sombre-rémanence »
J’ai rédigé le texte de l’affiche ci-après jointe…
Le garde champêtre de la « Principauté du 91 » l’a diffusée aux quatre points cardinaux…
Les Editions Alain Iametti
Sous la houlette de son créateur le sieur : alanus petrus constansus iametti
Présentent : sur la scène du Théâtre de Larchy le Mel-Belchior.
Koba ou la sombre-rémanence…
De l’illustre auteur : Sosthène Grumeucheux ferblantier de son état… il réside en sa Thébaïde de Larchy, commune du sud-ouest lyonnais…
Une sottie, à la « manière de » l’illustre le grandiose le génial
Luigi Pirandello natif d’Agrigente
où il apparut le 28 juin 1867… disparut à Rome le 10 décembre 1936.
Cette sottie selon le principe de Luigi n’a ni queue ni tête… l’une prenant parfois la place de l’autre, permettant ainsi qu’émerge une troisième figure sautant juste à temps à n’importe quel temps… la notion tant imposée du temps… latent… n’avait plus sens, s’entend ! Voguer dans le temps… à chaque instant… ainsi des mesures à deux temps trois temps et même quatre temps furent privilégiées autant que celles à contretemps… alors nous retrouvâmes le plein-temps… longtemps… puisqu’il n’y eut point de mi-temps.
La distribution des rôles a été réalisée par un « cassetinge » serré…
Eulalie Tranche décida des meilleurs… elle est couturière de l’aiguille à Larchy… précisions donc que tous les rôles sauf Koba et les auteurs sont tenus par des amateurs… aimant le théâtre… cela s’entend.
Koba : interprété par Iossif Vissarionovitch Djougachvili alias Staline.
Luigi Pirandello : dans son rôle… l’auteur de chair et d’os
Sosthène Grumeucheux : authentique créateur… sans son fer-blanc
Atharexa Fineligne : script et correctrice en lutte contre un tenace coryza
Le maquilleur : Gian Baptista Raphaello : peintre de façade à la retraite
Gentilés qui prêtaient la main, que l’on présentera s’ils sont sages… et bien propres.
Résumé du dramuscule :
Sur la scène du Théâtre de Larchy le Mel Belchior
A la fin du dernier acte… Koba meurt… c’est triste… on pleure… mais chacun sait que nous sommes au théâtre « c’est pas pour de vrai »… le peuple applaudit, tempête, jubile… c’était si beau qu’il encense le Sosthène…
Les acteurs quittent la scène… pour les coulisses… puis reviennent saluer… une fois, deux fois trois fois… et basta… lorsque à la dernière apparition Koba se sépare du groupe en ligne et, devant les applaudisseurs, il éructe une réplique non écrite… théâtrale… façon Mounet-Sully… ancien.
« Non… mesdames et messieurs… Koba n’est pas mort ! »
Grumeur, bournetrouble, babouchbais, egronnouillerie, estampéu, gondollement… pour simplifier : coup de théâtre et stupeur…
Gentilés
Oh ! si le voulez-bien
Lisez suite la semaine qui vient !
Et voici l’affiche qui habille les 672000 vespasiennes et colonnes Morris de Larchy… le prochain épisode n’est pas demain… mais la semaine qui vient.
J’oubliais de vous révéler que le « susse-panse » est grand voici un indice… qui se cache derrière cette moustache?
Vivement la semaine prochaine…
Et c’est ainsi que murmurent les tortues blondes...
L’Ange Boufaréu.